SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 23:48
Le fils de Saul de Laszlo Nemes

À l'automne 1944, à Auschwitz-Birkenau, Saül fait partie des Sonderkommandos. Alors, qu'il évacue les corps d'une chambre à gaz, il croit reconnaître son fils parmi les victimes. Il n'a alors plus qu'un objectif en tête donner à cet enfant une sépulture en présence d'un rabin, tandis que ces camarades prépare une révolte pour s'évader.

Ce qui frappe dans Le fils de Saul c'est avant tout sa mise en scène. La caméra filme Saul, de face ou de dos, ne montrant ce qui se déroule autour de lui qu'en arrière-plans plus ou moins visibles. On ne voit donc que peu de choses mais on devine tout d'autant que les bruits, les paroles et les cris eux ne sont aucunement masqués. Aussi, l'image adopte un format carré qui semble bien étriqué créant une sensation d'enfermement, de piège et accentuant une certaine angoisse. Formellement, le film interpelle. Sur le fond, on est intrigué par ce personnage dont l'ignoble tâche exige de lui une certaine perte d'humanité qu'il tente obstinément de retrouver en redonnant à cet enfant les honneurs que l'on doit aux morts dans un monde civilisé. Que cette soif d'humanité aille à l'encontre de l'instinct de survie de ces camarades rend soudainement le personnage encore plus complexe et moins sympathique. Si le film affiche des faiblesses c'est dans son récit. Les événements que la quête de Saul croise ou provoque ne tiennent pas vraiment en haleine. Seul le contexte historique et émotionnel puissant et le dispositif de mise en scène maintiennent notre attention.

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