A Berlin, en 1946, le grand chef d'orchestre Wilhelm Furtwangler est interrogé par le commandant américain Steve Arnold dans le cadre d'une commission de dénazification.
Cette pièce, au sujet historique puissant ne passionne pas. Le récit manque de finesse, le texte (traduit de l'anglais) de virtuosité et la mise en scène de créativité. La dramaturgie repose moins sur le chef d'orchestre que sur le commandant américain, personnage rustre et acharné, qui est ici incarné sans subtilité par Francis Lombrail. Son interprétation dessine à gros traits un militaire enragé ne laissant aucune place à l'émotion portée par l'objet de sa motivation (son traumatisme causé par ce qu'il a vu à la libération des camps de concentration).
La grâce n'entre en scène qu'aux apparitions, trop courtes, de Michel Bouquet qui campe un Wilhelm Furtwangler tout en nuances à la ligne de défense à la fois admirable et discutable. La précision et l'élégance de son interprétation parvient presque à nous faire oublier les faiblesses de la pièce.