A Lyon, Alexandre, marié, 5 enfants, bien dans sa vie, découvre que le père Preynat qui a abusé de lui dans son enfance est toujours en activité et en contact avec des enfants. Il informe le diocèse des inclinations du prêtre et demande qu'il soit défroqué.
François Ozon parvient à nous tenir en haleine pendant plus de deux heures sur l'histoire de ces adultes qui se sont regroupés pour faire éclater la vérité sur les agissements du père Preylat et l'inertie de l'Eglise. Une histoire à priori connue mais qui vue du côté des protagonistes conserve tout son intérêt. Les portraits des victimes, de leur bourreau et des gens d'Eglise sont percutants, chacun dans des tonalités différentes. L'émotion gagne à plusieurs reprises face à ses hommes rattrapés par leur détresse d'enfant, ainsi que l'évidente indignation face à une église qui passe totalement à côté du drame.
Les comédiens, Melvil Poupault, Denis Ménochet, Swann Arlaud, Josiane Balasko, Hélène vincent, Aurélia Petit, Eric Caravaca, Bernard Verlet, Frédéric Perrot, François Marthouret... sont tous très justes.
Ce Ozon, très différent de ce que le réalisateur a pu nous proposer jusqu'alors, dans une forme moins originale, avec un scénario plus classique, à l'écriture parfaitement maîtrisée, esquivant tout effet de répétition, relève parfaitement un pari qui s'annonçait pourtant risqué.