SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 16:51

Macha Makeïeff transpose le Tartuffe de Molière dans les années 60 orientant sa proposition vers le "Théorème" de Pasolini. Son Tartuffe très sexué, plus violeur que séducteur, plus gourou que simple manipulateur, aux allures sataniques, embrasse en effet toute la famille à pleine bouche pour mieux piquer dans la caisse.

Si, dans un premier temps, l'excellent souvenir de Trissotin et les femmes savantesprécédemment mis en scène par Macha Makeïeff, et la scène ouverte sur un décor sixties nous placent sous les meilleurs hospices, on déchante vite. L'excès en tout se révèle rapidement. Un trop plein visuel, auditif et sensitif, auquel s'ajoute le jeu de certains comédiens à l'allocution hachée, rendent la belle langue de Molière inaudible dans sa forme et sur le fond.

Une Mme Pernelle en Castafiore, un Cleante en dandy, un Valere et une Marianne d'une fadeur inégalée, une Dorine transformée en amie de la famille et une Flipote dédiée au burlesque, achèvent de nous perdre. Même l'excellent Vincent Winterhalter, ne parvient pas à nous ramener à Molière.

La créativité, la fantaisie et le talent de Macha Makeieff dans cette sur-expression semblent combattre l'oeuvre de Molière au lieu de la servir. Dommage.

 

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