SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 14:32

Laurence Coly est jugée au tribunal de Saint-Omer. Un matin de novembre, elle a abandonné sur la plage sa petite fille de 15 mois en sachant qu'elle serait emportée par la marée.

Alice Diop s'inspire de l'affaire Fabienne Kabou, qui a effectué cet acte en 2013, et qui fut condamnée en 2017 à 15 ans de réclusion. 

La réalisatrice reproduit les moments forts du procès et dessine en parallèle l'impact de cette affaire sur Rama, jeune romancière enceinte de 4 mois, qui assiste au procès. Les deux femmes, l'accusée et l'auditrice, ont en commun des origines sénégalaises, une relation complexe à leur mère, un caractère taiseux et une intelligence supérieure à la moyenne.

On regrette que la réalisatrice n'est pas dédié son film au personnage de la mère infanticide, de cette femme sénégalaise, immigrée, intellectuellement ambitieuse, financièrement dépendante, niée par tous jusqu'à disparaître, mère par accident, psychologiquement complexe... La romancière fait pâle figure et suscite peu d'intérêt face aux questions que soulèvent l'accusée et son acte. Le scénario semble aborder des pistes qu'il abandonne aussitôt, les problèmes existentiels de Rama ne touchent pas, les séquences du procès en plans  fixes ne créent pas d'émotions. Tout est froid et  manque terriblement de chair.

Guslagie Malanda est remarquable dans le rôle de Laurence Coly. 

Partager cet article
Repost0

commentaires