Biolay qui bourre le Casino de Paris pour 4 soirs ce mois-ci et 2 en mai, c'est déjà un événement. Depuis 10 ans qu'on me jette des pierres voilà que je me sens moins seule.
En première partie, Alka Balbir. Une jolie brune, sur talons hauts sans grande présence scénique. Une jolie voix à la Elodie Frégé, des textes bien écrits mais mono thématique (la séparation), de jolies mélodies bien arrangées. Tout ça sent le Biolay. Tout ça se confirme, Alka Balbir nous annonce que toutes ces jolies chansons ont été écrites par BB. Ma voisine commente "il ne lui a pas laissé les meilleures..."
Les meilleures vont suivre. Sur scène, 6 musiciens et leur harpe, violoncelle, basse, guitare, batterie, thérémine, synthétiseur. Pour décor, des rideaux argentés supers réflecteurs des jeux de lumières.
En entrée, quelques notes de harpe, Rainer Maria Rilke et la voix de Michel Aumont sur "Pour écrire un seul vers". Puis, Biolay en dandy rock tout de noir vétu, pose sa voix grave sans difficulté sur "Tout ça me tourmente". Le pied du micro en appuie, il est à la fois mobile et immobile. Un style hésitant qui s'affirmera largement dans le mouvement par la suite.
Chanson, hip-hop, pop 80 et arrangements de guitares rock se cotoient. Les titres s'enchainent pour la majorité issus du dernier album (une bonne dizaine) plus 2 ou 3 de chacun des autres albums et une reprise de "Les séparés" de Julien Clerc, au piano entre "Ton héritage" qui définitivement fait son effet et "Nuages noirs" (générique du film "Clara et moi" jugée par Françoise Hardy comme la meilleure chanson de BB sans doute parce qu'on dirait du Françoise Hardy.
Biolay s'affirme comme interpréte. Peut-être dû à son travail au cinéma, son jeu est très présent, ne se contentant plus de suivre les mélodies, il joue ses chansons et avec son public. Un public, à fond du début à la fin, qui tel un seul homme l'acclame comme demandait sur le refrain de "Padam". Le concert se termine sur "A l'Origine" dans une version de fin du monde avec reverb. et guitares saturées très surprenante et réussie. En rappel, devant la salle entièrement debout, au piano BB joue une version nouvelle de "Négatif" se terminant sur quelques notes de Gorillaz. Puis, les "Cerfs volants" et enfin le duo avec Jeanne Cheral sur "Brandt Rhapsody".
En tout 2h00 de concert assez bluffantes.
PS : dans la salle, au balcon, Madame Deneuve Catherine accompagnée de François Ozon (beau comme un camion ou plutôt comme une jaguar).