« Des Hommes et des Dieux » raconte les derniers jours des moines français de Tibhirine en Algérie auprès des habitants de leur village.
On peut faire au "Grand Prix du Jury" de Cannes 2010 quelques reproches.
Le film est assez lent mais d'une lenteur qui se justifie aisément. C’est elle qui installe l’atmosphère monacale et la peur et le doute qui s’immiscent.
Le film est inutilement long. Il est répétitif sans doute dans une volonté d’être le plus juste possible avec les sentiments des protagonistes. Du coup, l'oeuvre y perd en émotion. Le scénario se penche beaucoup sur frère Christophe, et revient souvent sur sa peur panique et sa perte de la foi. Sur les 9 frères, le film s’attarde ainsi surtout sur les frères Christian, Christophe et Luc. Pourtant tous les comédiens sont remarquables, on trouve intérêt à chacun des frères et on est frustré que certains soient délaissés.
Enfin, la scène finale est mal choisie. Il eut mieux valut arrêter le film après l'émouvant texte de frère Christian. Clore ce film humaniste sur les mots d’un humaniste, au-delà de la foi, aurait été plus juste. Ainsi, certains choix des scénaristes surprennent et déçoivent un peu.
Bref, « Des Dieux et des Hommes » est un film imparfait. Il n'en demeure pas moins remarquable. Remarquable par les hommes qu’il raconte, par les comédiens qu’il met en scène et par un certain talent du réalisateur à filmer l’inexprimable.