Polisse raconte le quotidien, qu'il soit professionnel ou privé, de policiers d'une Brigade de Protection des Mineurs.
Les scènes intenses se succèdent à un rythme soutenu, haletant, nous emportant dans un tourbillon mélant toutes les émotions, de la tristesse au dégout, de la révolte au désespoir jusqu'au rire.
Les comédiens sont tous exceptionnels, et le groupe fonctionne dans une énergie idéale. La mise en scène intense et le montage sec accentuent le sentiment d'urgence mais aussi celui d'impuissance. Les exemples de violences faites aux enfants se succèdent toujours dans des scènes "documentaires" qui semblent criantes de vérité. Dans des séquences très courtes ou semblant interminables, Maïwenn gère le temps nécessaire à l'évènement pour qu'il prenne toute sa dimension. On pourra lui reprocher une impression d'inventaire ou de catalogue, quelques excés, mais la force des scènes excuse à elle seule ces petits travers et puis il s'agit d'une oeuvre de fiction.
La vie privée des policiers est distillée de façon harmonieuse répondant parfaitement à la vie de la brigade. Seule l'histoire d'amour que Maïwenn s'est offerte avec Joey Starr déséquilibre le film et le gâche un peu. En supprimant son rôle et cette love story, Maïwenn n'aurait pas été bien loin du film parfait.
Polisse, malgré ses défauts, est un film marquant et fort d'une réalisatrice très douée.