julien1.jpgJulien Clerc, après trois soirs au Palais des Congrès, une soirée à l'Opéra Garnier en avril et plusieurs dates en province, clôturait ce samedi une série de 10 concerts au Palais des Sports de Paris.

 

En première partie, Alex Beaupain, auteur-compositeur-interpréte français, révélé par le cinéaste Christophe Honoré dont il écrit toutes les BO. Il interprète 5 de ces titres, chansons bien écrites, un peu tristes, jolie voix et belle interprétation. La configuration minimale, Beaupain au piano/synthé accompagné d'une violoncelliste-chanteuse, ne facilite pas l'appropriation des mélodies mais le moment est agréable. Beaupain, en plus de disposer d'un talent certain, ne manque pas d'humour et sait mettre le public dans sa poche.

 

Julien Clerc lui succède seul au piano avec "Jaloux". Un couplet, un refrain, déjà repris par un public conquis d'avance, et le rideau se retire faisant apparaître 40 musiciens. 

S'enchaînent alors une vingtaine de titres issus des albums du chanteur de ses débuts jusqu'au dernier LP. La sélection fait la part belle aux amoureux des années Roda-Gil, aux admirateurs de Jean-Loup Dabadie. On se rappelle alors - pourquoi l'avait-on un peu oublié ? - que Julien Clerc est un très grand mélodiste et qu'il dispose d'un talent aussi grand pour dénicher les textes à la hauteur de ses compositions. Les arrangements réécrits pour l'orchestre symphonique amplifient le plaisir procuré. L'ensemble emporte un peu plus que ce à quoi on pouvait s'attendre.

On est impressionné par les qualités vocales du chanteur. Sa voix est puissante, parfaitement et immédiatement en place. Il est présent, énergique et visiblement très heureux d'être là.

Le travail sur les éclairages est soigné. L'orchestre est particulièrement mis en valeur soit en cadrage direct, soit en transparence derrière le rideau ou en ombres chinoises. Les musiciens et leurs instruments sont ici glorifiés.

Ainsi, tout à la fois, nos oreilles et nos yeux se réjouissent d'un si bon moment : deux heures avec Julien Clerc au meilleur de sa forme.

 

PS : on remarquait dans la salle Jean-Loup Dabadie et Maxime Leforestier visiblement ravis d'être là.

PS 2 : merci à Nathalie pour l'invit'.

 

 

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antigone.jpgDans l'Alouette, Jean Anouilh s'empare de l'icône Jeanne d'Arc, petite bergère exaltée qui, pour contenter Dieu, suit les voix qui l'habitent et manient les hommes influents, avec pour seule arme la flatterie et la tournure d'esprit.

Jean Anouilh se moque des hommes orgueilleux, lâches et assoiffés de pouvoir, de l'Eglise intransigeante et corrompue. Il honore l'intelligence, la passion et la force de caractère d'une Jeanne qui à l'image d'une Antigone, seule contre la folie des hommes, va droit où ses passions et ses croyances la mènent. 

Le décor sobre est habillé d'éclairages ingénieux qui s'épanouissent dans une rosace XXL. Exceptionnellement, Christophe Lidon nous gratifie d'une mise en scène sans trop d'esbroufe et offre un bel écrin à la pièce.

La plume d'Anouilh est ici particulièrement affutée et drôle. Car, contre toutes attentes, on rit beaucoup ici et les bons mots et le décalage sont rois.

A la qualité du texte s'ajoute, l'autre richesse de la pièce : la grâce de Sarah Giraudeau qui manie avec virtuosité le burlesque et le drâme, la candeur et la force. C'est une joie sans pareil de voir à l'oeuvre un tel savoir faire.

 

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109483 sugar-town-copie-1Quelques bons mots un peu lourds, bien misogynes et plutôt drôles, entourés d'une pseudo histoire dramatico-mystérieuse mal ficelée et sans intérêt, écrite en phrases alambiquées pour faire intelligent.

Une mise en scène maladroite, des intermèdes musicaux en arrêt sur image interminables qui semblent plus proches du remplissage que du parti pris artistique. Les deux sympathiques comédiens se démènent comme ils peuvent, quitte à sur jouer.

 

Quand le fou rire nous gagne aux moments censés être dramatiques, la conclusion est définitive : Sugar Town n'est pas un réussite.

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une-puce.jpgDeux murs gris, une porte, une fenêtre, deux chaises. Guillaume Gallienne et Catherine Sauval engoncés dans leur collerette.

Nous sommes en Angleterre, au 17ième siècle. La peste régne à Londres. Le couple Snelgrave est enfermé chez lui, condamné à la quarantaine depuis que tous les domestiques sont morts touchés par l'épidémie. Quand deux inconnus, un marin et une fillette d'aristocrate, se réfugient dans la maison, la quarantaine est prolongée de 28 jours.

 

Dans "Une puce, épargnez-la", tout est austère ou presque. Le décor, les costumes d'époque, la scénographie qui coupe chaque scène de noirs habillés d'un clavecin glaçant, le sujet et son contexte.

Seulement, les comédiens sont formidables. L'écriture est agréable, assez belle. Quelques bons mots font sourire, l'incongruité des échanges intrigue et cette austèrité au final interpelle. Si le propos ne passionne pas tout à fait, il ne crée pas non plus l'ennui.

Pas inoubliable, mais pas si mal.

 

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rouille-et-d-os.jpgSens du cadre, de la mise en scène, de l'habillage sonore, intelligence du casting, parfaite direction d'acteurs. Goût pour les personnages insolites, borderline. Originalité des idées de scénario.

Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Corinne Masiero, Bouli Lanners sont impeccables. Chaque scène fonctionne et capte l'attention sans ennui. Doucement, avec délicatesse, Jacques Audiard dessine ses personnages. Il multiplie les scènes, prend son temps, peut-être un peu trop car si aucune scène ne s'étire en longueur, on sent quand même le temps passer. C'est sans doute, le prix de la précision et d'une certaine prévenance. On est d'autant plus déçu par le dénouement, quart d'heure final quelque peu lourdingue et maladroit. Dommage mais pas bien grave.

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