sophia aram 2Sophia Aram débute la soirée par une mise en bouche chorégraphiée parfaite et par cet avertissement : "Ce spectacle est déconseillé aux personnes plaçant leur foi au dessus de leur sens de l'humour."

Excellente introduction donc, qui place de suite le public dans l'humeur qui convient.

Car "Crise de foi" parle d'un sujet des plus délicats : la religion et plus particulièrement les trois religions monothéistes. Sophia Aram passe sans cesse de l'universel au personnel, du propos fondé sur les textes sacrés aux applications libres, de l'athéisme forcené au doute, de la tendre réprimande à la condamnation ferme. Et ce, avec une science du dosage assez bien maîtrisée. Certains regretteront sans doute qu'elle ne soit pas plus trash. Mais c'est justement cette ironique retenue qui fait la qualité du spectacle.

Bien joué !

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moi_je_crois_pas_assis.jpgMoi je crois pas ! met en scène un vieux couple qui comble le vide de son existence par le visionnage de documentaires animaliers pour elle et par la mise en doute de toutes choses par lui.

Les12 saynetes dont les mises en lumière et en scène laissent supposer que l'histoire renferme un enjeu, une certaine gravité, une profondeur déçoivent. Il s'avère que le texte est convenu, sans surprise, pas très drôle, pas vraiment méchant et même pas loufoque. Le niveau de vocabulaire utilisé n'est pas très beau. Sans doute pour faire plus français moyen... le mari jure "putain" et demande "qu'est-ce qu'on bouffe" sans cesse. Ainsi, le texte ne séduit ni dans sa forme, ni dans la force de son propos.

On se demande bien ce que Catherine Hiegel et Pierre Arditi sont venus faire dans cette galère. Elément de réponse : excellents tous les deux, ils comblent de leur immense talent une partie du grand vide qui occupe la pièce de Jean-Claude Grumberg.

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francis-huster.jpgAutant le dire tout de suite, Bronx a un seul défaut : l'utilisation pour musique de "générique" d'un Moon River certes charmant mais affreusement guimauve. Bronx "rate" donc son entrée et sa sortie.

Oublié ce détail, la pièce est une réussite. Le décor (Stéphanie Jarre) vous plonge immédiatement dans l'univers de Cologio qui nous conte son enfance et son adolesence. Le récit écrit par Chazz Palminter est harmonieux, les personnages parfaitement dessinés en peu de mot. Le texte mélange descriptions réalistes d'un milieu et d'une époque, et dialogues drôles ou émouvants. La mise en scène (Steve Suissa) à la fois simple, vive et astucieuse, à l'accompagnement sonore judicieusement dosé et aux belles lumières, est particulièrement efficace. Mais toutes ces qualités ne seraient rien sans l' exceptionnelle interprétation de Francis Huster qui seul en scène incarne les 18 personnages. Il offre à chacun une tonalité, voix, gestuelle, parfois à peine esquisée mais suffisante pour qu'on identifie instantanément le personnage. Il nous emporte dans cette histoire avec une merveilleuse facilité. Quelle joie de retrouver ici le Francis Huster flamboyant qui s'était un peu égaré ces dernières années. Le très grand Francis Huster est de retour. Oh, joie !

 

PS : parmi les spectateurs, un présentateur des matinales de France 2, un ancien joueur de rugby et Jean-Pierre Mocky

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Take Shelter de Jeff Nichols

Curtis vit avec sa femme et sa petite fille, sourde, une vie heureuse. Pourtant, une angoisse chaque jour un peu plus oppressante l'envahit.

Michael Shannon, scrutant le ciel, seul contre tous, est particulièrement impressionnant dans sa capacité à nous faire ressentir son angoisse. Nichols parsème sans cesse le doute. Curtis perd t-il la tête ou perçoit-il ce que les autres ne voient pas ? La petite musique de David Wingo sert parfaitement le doute. Le récit (scénario de Jeff Nichols) est mené avec une efficacité rare de nos jours. La patte d'un grand cinéaste.

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Sophie Mounicot présente "Consensuelle" au théâtre du Petit Gymnase.

Sophie Mounicot c'est la Clara de la série H mais elle a dû faire pas mal d'autres choses car je n'ai jamais regardé le moindre épisode de H et pourtant je connais bien son visage et son jeu.

Ce qui éclate très vite en ce début de spectacle c'est le vide. Tellement présent et de façon si curieuse que ça vous saute à l'esprit. On est séduit par la présence de la comédienne, par un ou deux bons mots mais très vite l'absence de contenu nous foudroie.

A cela s'ajoute l'impression étrange que la comédienne en a conscience, n'assume pas et s'en excuse. Cela pourrait être une posture, une astuce scénaristique sauf que cela se poursuit pendant plus d'une demi-heure soit la moitié du spectacle. C'est bien trop long.

Parallèlement, on perçoit un certain savoir-faire dans l'écriture. Les sketchs se répondent, se complètent avec parcimonie, discrètement. Le spectacle se tricote maille par maille mais de façon bien trop lente et avec trop peu de bons gags ou même de bonnes idées.

Puis, vient un sketch sur la chanson Place des grands hommes de Bruel. On s'inquiète un peu - le sujet n'est pas une première main- mais ça fonctionne. Les rires se succèdent de façon rapprochée. C'est drôle. On passe trois vitesses d'un coup. La dernière demi-heure garde le cap. Enfin, on rit ou sourit à un rythme suffisamment soutenu.

Une demi-heure réussie sur un 1h10 de spectacle, ça ne fait pas beaucoup. C'est toutefois suffisant pour ne pas oser condamner totalement ce spectacle.

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