SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

31 octobre 2021 7 31 /10 /octobre /2021 14:20

 

 

En France, à Ennui-sur-blasé, le fondateur et rédacteur en chef du magazine The French Dispatch vient de mourir. Toute la rédaction se réunie pour lui rendre hommage.

Wes Anderson fait une ode au journalisme, façon The New Yorker, et à l'art de raconter des histoires. Et relève le défi de présenter un film tout à la fois époustouflant et décevant.

Le réalisateur choisit le film à sketchs qui endossent tous les styles de cinéma dont celui de l'animation et plusieurs références au cinéma français, Jacques Tati et la nouvelle vague notamment.

Le film est esthétiquement exaltant d'inventivité, de beauté formelle, d'une richesse étourdissante jusque dans les détails. Les dialogues sont à  l'avenant, mélangeant langue anglaise et française, humour, astuces et références multiples. Cette profusion réjouissante est aussi frustrante car elle donne le sentiment aux spectateurs de ne pouvoir tout percevoir.

Le casting quatre étoiles (Bill Murray, Owen Wilson, Tilda Swinton, Benicio del Toro, Adrian Brody,  Lea Seydoux, Timothee Chalamet, Frances Mc Dorman, Mathieu Amalric,...) dont certains acteurs dans des rôles très secondaires (Christopher Waltz, William Dafoe, Edouard Norton, Denis Menochet, Hyppolite Girardot, Félix Moati, Guillaume Galienne, Elisaberh Moss,...) ajoute à cette sensation de profusion.

Quant au scénario, il se cogne aux limites du film à sketchs : un film composé de plusieurs histoires successives d'un intérêt inégal et souvent inabouties.

L'ensemble laisse des sentiments contradictoires mêlant un enthousiasme réel pour la dextérité du réalisateur-créateur et la déception face aux faiblesses du scénario quelque peu étouffé par la richesse formelle.

 

 

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30 octobre 2021 6 30 /10 /octobre /2021 21:36

Suzanne, 16 ans, s'ennuie. Elle vit harmonieusement avec sa soeur et ses parents mais le lycée et les gens de son âge ne l'intéressent pas. Sur le chemin des cours, elle rencontre un beau jeune homme qui semble lui aussi se sentir seul.

Suzanne Lindon réalise et joue son premier film, fait de beaucoup de silences, de timidité, de moments de grâce et de délicatesse. Elle s'entourent de comédiens au jeu élégant (Arnaud Valois, Frédéric Pierrot, Florence Viala, Rebecca Marder) et joue, avec ses faux airs de Charlotte Gainsbourg, époque "Petite voleuse", parfaitement l'adolescente tout en gaieté et langueur. Christophe, Vivaldi et une chanson originale de Vincent Delerm accompagnent musicalement ce premier amour troublant et empêché.

Il se dégage de ce film, certainement pas parfait, une émotion qui emporte sans qu'on ne sache très bien pourquoi. Un effet diabolo...  grenadine.

 

 

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2 octobre 2021 6 02 /10 /octobre /2021 10:38

Damien,artiste peintre, vit avec Leila et Amin leur petit garçon. Ils s'aiment et auraient tout pour être heureux s'il ne fallait composer au quotidien avec la bipolarité de Damien.

S'inspirant de son histoire personnelle, Joachim Lafosse nous plonge au cœur de cette famille aimante que la maladie vient déstructurer. Sans pathos, il nous invite à vivre la maladie telle qu'elle est vécue par Damien et ses proches.

Damien Bonnard est impressionnant en artiste nourrit par sa maladie, hyper actif et incontrôlable quand elle l'envahit et éteint lorsque son traitement prend le dessus. Leïla Bekti en compagne compréhensive, attentionnée, inquiète et épuisée, impressionne également. Auprès d'eux, le jeune Gabriel Mère Chammah joue parfaitement.

Ce n'est pas le meilleur film de Joachim Lafosse mais la performance de ses interprètes à elle seule vaut le visionnage.

Lire les posts sur les autres films de Joachim Lafosse : Les chevaliers blancs   A perdre la raison

 

 

 

 

 

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25 septembre 2021 6 25 /09 /septembre /2021 20:04

Jean-Louis, avocat quadragénaire désabusé, se rend compte que son coeur ne bat plus. Avec sa femme et son meilleur ami, il part à la quête de la source de sa naissance.

Karin Viard, Vincent Macaigne, Nicole Garcia, Hélène Vincent et Laurent Lafitte s'en donnent à coeur joie, jouant à fond le décalage et la folie de ce scénario co-ecrit par Lafitte et, l'auteur de théâtre, Sébastien Thiery. C'est drôle, un peu con et surtout bien moins choquant que ce que certaines critiques laissent supposer.

 

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25 septembre 2021 6 25 /09 /septembre /2021 19:30

Juillet 2020, en pleine crise sanitaire, après plusieurs semaines de répétition de "Le côté de Guermantes", l'administrateur et le Comité de la Comédie Française décide de ne pas jouer la pièce. Le metteur en scène, Christophe Honoré et les comédiens de la troupe choisissent de poursuivre les répétitions dans un théâtre Marigny désert et dans une ambiance entre spleen et ivresse.

Claude Mathieu, Anne Kessler, Eric Genovese  Florence Viala, Elsa Lepoivre, Julie Sicard, Loic Corbery, Serge Bagdassarian, Gilles David, Stéphane Varupenne, Sébastien Pouderoux, Laurent Lafiitte, Dominique Blanc, Yoann Gasiorowski jouent leur propre rôle de comédiens se trouvant dans la situation inédite d'impossibilité de jouer et de comédiens interprétant Proust. Honoré joue son propre rôle et prend un malin plaisir à créer le trouble en mettant en scène le presque réel. Son film dessine un beau portrait de la vie d'une troupe de théâtre, ses complicités, ses disputes, ses doutes individuels et sa force collective. La Comédie Française, sous la direction d'Eric Ruff, s'acoquine régulièrement avec le cinéma, invitant des réalisateurs, adaptant des films, installant des écrans sur la scène de la salle Richelieu. Les admirateurs des talentueux comédiens de la Comédie Française ne seront donc pas surpris de les voir se prendre au jeu que leur propose Christophe Honoré.

A voir au cinéma à partir du 28 septembre.

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