SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

24 juillet 2017 1 24 /07 /juillet /2017 21:20

En janvier 2011, au Caire, à quelques jours des premières manifestations, une chanteuse est égorgée dans sa chambre d'hôtel. Norredine, policier chargé un premier temps de l'enquête, refuse d'abandonner ses investigations alors que le procureur classe l'affaire en suicide.

Le film de Tarik Saleh, sur fond de polar, est une dénonciation d'une société égyptienne gangrenée par la corruption, de la police jusqu' aux plus hautes instances de l'Etat. Au fur et à mesure qu'il déroule son récit, il dénonce le sort fait aux femmes, aux migrants et au peuple tout entier, une population qui n'a aucune échappatoire.

La reconstitution, rapide, des événements du 25 janvier 2011 arrive en conclusion comme une conséquence inéluctable et terriblement désespérante au regard de la situation égyptienne actuelle.

 

 

 

 

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21 juillet 2017 5 21 /07 /juillet /2017 15:29

En mai 1940, à Dunkerque, les troupes anglaises, face à l'avancée sans merci des Allemands, tentent de fuir et de retourner au pays par la mer.

La réalisation et la photographie sont virtuoses et impressionnantes. Dolan sait comment placer sa caméra pour plonger le spectateur au coeur de l'action. Quand les soldats se font canarder sur la plage, le spectateur se fait canarder également, quand les soldats se noient, prisonniers de leur bateau ou des nappes de gasoil, le spectateur se débat avec eux.

Malheureusement, cette immersion très réussie se joue sans réel scénario. Seul l'enjeu immense, sauver un maximum des 400 000 soldats coincés sur la plage, semble suffire à Nolan. Quand le réalisateur offre un semblant de récit, il le fait sans nuance, nous emmenant aux portes de la niaiserie. D'un point de vue historique c'est le vide sidéral (entre autres, les soldats français toujours au combat et Dunkerque ne sont qu'anecdotes). A cela s'ajoute, une musique ultra présente qui souligne avec une rare lourdeur les moments d'angoisse ou de glorification de ces héros britanniques. Une belle déception.

 

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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 15:16

 Agnés Varda et JR, tous deux artistes engagés dans des disciplines différentes, décident de faire un film ensemble.

Si la feuille de route n'est pas très précise et laisse place au hasard et à l'improvisation, le but est bien de partir à la rencontre d'habitants hors des grandes villes. Agnés interroge et écoute et JR photographie et affiche en très grand. Le duo fait ainsi connaissance avec Jeanine petite fille et fille de mineurs, dernière habitante forcenée d'une rue de corons de Bruay-la-Buissière destinée à être rapidement détruite, d'un agriculteur de Gérence, village de Nathalie Sarrault amie d'Agnés, qui gère à lui seul 800 hectares, d'éleveurs de chèvres dont on coupe ou pas les cornes, d'un village fantôme qui reprend soudainement vie, de salariés de l'usine Arkema à Saint-Auban, de dockers et de leurs épouses au Havre... Les deux artistes s'asticotent et se complétent. JR, de son corps jeune et longiligne, soutient et bouscule gentillement Agnés Varda qui équipée de son mètre cinquante et de sa vue floue, lui résiste et le guide là où l'art la mène. 

Plus le film se construit plus l'on se rapproche d'Agnés. On l'accompagne chez le médecin qui soigne ses yeux, on visite une galerie du Louvre, façon Godard, en courant en fauteuil,  on rencontre un facteur-artiste peintre qu'Agnés connait depuis plus de 20 ans, on colle sur un bunker harmonieusement planté dans le sable une photographie de Guy Bourdin qu'Agnés Varda a prise pas très loin il y a bien longtemps, on photographie ses yeux malades, ses mains fatiguées et ses pieds qui ont "mal à l'escalier" pour leur permettre de voyager et de témoigner encore, on affronte une tempête de sable et on finit notre périple par une visite chez Jean-Luc Godard.

Visages Villages est un très bel hommage à l'artiste Agnés Varda parfaitement servi par la présence et le travail de JR. Un film drôle, bienveillant et émouvant.

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 14:15

Ava est atteinte de rétinite pigmentaire, son champs visuel se rétrécit peu à peu et finira par se fermer totalement. Dans les Landes, au bord de l'océan, sa mère lui promet de lui offrir les plus belles vacances de leur vie.

Léa Mysius offre, avec Ava, une vraie proposition artistique, riche de ses références cinématographiques et de son propre univers. Une richesse qui peut, sur certains aspects, s'avèrer surabondante. Ainsi, le scénario, très ou trop riche - récompensé par le prix de la SACD à La Semaine de la Critique - nous égare un peu dans la multitude des messages qu'il porte. Tout comme la diversité des tonalités adoptées par la réalisatrice pour donner corps à son récit. Que ce soit celle de la comédie, du drame, du western, du road movie ou du surréalisme, leur accumulation brouille un peu plus le propos. 

Mais Ava marque.

Par la beauté de sa photographie et de sa mise en scène. Par les belles et créatives idées dont regorge son récit. Et par ses deux comédiennes, Noée Abita et Laura Calamy, toutes deux magnifiques.

Un premier film au final plutôt bluffant.

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 16:13

Joseph Joffo, de confession juive, a 10 ans quand il rejoint la zone libre avec son frère. Jusqu'à la libération, ils fuiront sans cesse l'occupant Allemand.

De cette enfance particulière, Joseph Joffo a écrit son plus fameux roman Un sac de billes adapté ici par Christian Duguay. Le réalisateur en propose une vision simpliste, sans envergure, comme détachée du contexte historique. Aucune audace artistique, aucune créativité dans la réalisation, aucune nuance dans les émotions exprimées, un accompagnement musical qui dégouline, un casting inégal et gadget dans ses guests. Cette histoire puissante en devient terriblement fade, mièvre quasi anecdotique. Le film n'est ni à la hauteur du 7e art, ni, et c'est pire, à celle de la petite et la Grande histoire qu'il est censé raconter. 

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