SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 15:39

Avec Patrick Rotman au scénario on pouvait s'attendre au meilleur. Las !
Florent Emilio Siri, le réalisateur, gros sabots aux pieds, semble courir contre le temps, pas celui de l'histoire mais celui dont il dispose pour conter son histoire. Ainsi, les scènes se succèdent dans une mécanique répétitive : une scène d'action = une problématique, une nouvelle scène d'action = une nouvelle problématique (Ceux contre qui on se bat, sont aussi ceux qui ont combattu avec nous en 39-45 / Peut-on justifier la torture parce qu'ils torturent les nôtres ? / Soldat Algérien dans l'armée française de quel pays seras-tu la guerre une fois finie ? etc...).
A force de vouloir trop en dire en un minimum de temps, le propos devient terriblement démonstratif et manque totalement de finesse et de liant. Le jeu des acteurs en devient caricatural (à l'exception notable d' Albert Dupontel) et tout le monde joue à Brando dans Apocalypse Now mais tout le monde joue mal. Maginel dont les yeux bleus - sans doute synonyme de pureté...- fascine le réalisateur en fait des tonnes.

Aussi, l'essentiel du film étant réservé aux scènes d'action (plutôt bien réalisées), il ne reste plus de place pour se consacrer aux héros de l'histoire (ces militaires Français ou Algériens de l'armée française)
, pour installer leur profil psychologique, pour que le spectateur s'identifie. On pense un instant que le réalisateur sans fou jusqu'à ce qu'une scène tire-larmes de 5 bonnes minutes nous montre "un des nôtres" blessé, heureux de sa quille, finalement se faire tuer. Problème : ce type on ne l'avait encore jamais vu dans le film, à aucun moment son importance pour les autres n'a été effleurée... Alors nos larmes... Lorsque Maginel ou Dupontel disjonctent (ceux qui auront vu le film comprendront cet humour de mauvais goût...) on en est presque surpris,comme s'il manquait quelques scènes coupées au montage...

L'erreur, sans doute, aura été de choisir Siri comme réalisateur. Dénué de toutes finesse, ce réalisateur est fait pour tourner un ènième Piège de Cristal mais certainement pas un film sur un conflit aussi complexe que celui que fut la guerre d'Algérie.


Partager cet article
Repost0

commentaires

F
rhabillé pour l'hiver ! ça, c'est fait... lol
Répondre