SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 12:50

La-Princesse-de-Montpensier image-gaucheBertrand Tavernier adapte au cinéma le roman de Madame de Lafayette "La Princesse de Montpensier".

16ième siècle, la France se déchire dans les guerres de religion. Marie de Mézières, amoureuse du Duc de Guise, est donnée en mariage, pour faire les affaires de papa, au Prince de Montpensier. 

On se souvient de l'accueil à la fois dithyrambique et assassin fait au film lors de sa présentation à Cannes en mai dernier. Les uns criant au chef d’œuvre, les autres parlant de purge ; critiques qu'on retrouve à l'occasion de la sortie cet automne.

Difficile de se ranger dans un des deux camps. Malgré ses qualités le film n'emporte pas vraiment.

La reconstitution de l'époque est assez remarquable et poussée au détail. Et les scénaristes s'emploient à rappeler le contexte politique. Les scènes de bataille sont  courtes et curieusement travaillées à l'économie. Elles semblent avoir été tournées et montées de façon un peu expéditive. Et on ne voit pas trop ce qu'elles apportent au film.

Les personnages qui entourent et manipulent la Princesse de Montpensier sont interprétés de façon inégale et plutôt curieusement dans des registres de jeu assez différent. Grégoire Leprince-Ringuet dans le rôle du Prince de Montpensier a deux de tension et annone son texte plus qu'il ne le joue. Avec son allure d'enfant de cœur, on croit peu à son personnage de guerrier amoureux éconduit. Gaspard Ulliel en Henri de Guise endosse une fois de plus le rôle du jeune homme fougueux. Il fait du Gaspard Ulliel avec un jeu très moderne. Lambert Wilson campe le Comte de Chabanne, un homme usé par les horreurs de la guerre à laquelle il a renoncé. Le seul homme sage entourant la Princesse. Wilson sans sort bien mais le rôle est assez ingrat et manque, tel qu'il est servi par le scénario, de relief. Son jeu est un peu apprêté. Le Duc d'Anjou est parfaitement interprété par Raphaël Personnaz qui dans un rôle assez court marque les esprits. Il joue avec panache et une certaine ironie.

Quant au rôle féminin, Mélanie Thierry est épatante. La Princesse de Montpensier lui offre de jouer de tous les registres et elle s'y emploie avec fraîcheur et talent. A tel point que l'on regrette qu'elle ne soit pas plus présente. C'est elle et son personnage qui porte le romanesque et qui offre la part intéressante du film, qui aurait dû être le seul objectif du film. Malheureusement, le soucis de faire de l'époque une peinture parfaite perd les scénaristes qui ne recentrent pas leur histoire sur le personnage le plus intéressant et dont le film porte le nom. Ils semblent n'avoir pas su faire de choix et la durée du film (2 heures 20) n'y change rien. 

 

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