SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 15:21
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9 novembre 1914, alors que l'armistice s'annonce, un lieutenant, fou de guerre, envoie ses soldats au combat. Édouard est gravement blessé pendant l'assaut et devient pour toujours une gueule cassée. De retour à Paris, avec son ami de tranchées, Albert, il va, par désespoir et vengeance, mettre au point une arnaque aux monuments aux morts.

Albert Dupontel adapte le livre de Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013. Dans les précédents films de Dupontel, de pure création, c'est avant tout son inventivité dans les sujets abordés, le dessin des personnages, l'audace du propos et son militantisme affiché qui séduisaient. Ici il s'approprie l'oeuvre d'un autre pour la mettre en images. Tout en jouant à fond la carte du romanesque, il conserve sa part de poésie lunaire et son point de vue militant dénonçant les salauds, les injustices faites aux "petits", les manquements de l'Etat.

Les plans se succèdent, à la fois imaginatifs et beaux, dans une grande fluidité. Les décors et  les costumes reconstituent l'époque avec élégance et sans encombrement. La belle musique de Christophe Julien sert le romanesque avec retenu. Les comédiens (Niels Arestrup, Laurent Lafitte, Émilie Dequenne, la lumineuse Mélanie Thierry, Michel Vuillermoz, André Marcon, Philippe Uchan, Nahuel Perez Biscayar, la jeune Eloise Balster  et Albert Dupontel lui même) jouent leur partition avec sobriété. Tous les aspects du film semblent tendre vers un même objectif : ne pas tomber dans la lourdeur, le pathos et éviter tout excès. Ainsi, les moments où un tel risque apparaît sont parfaitement dosés sans pour autant anesthésier toute émotion. Du beau cinéma.

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