
En 1897, Edmond Rostand écrit et met en scène, au théâtre de la Porte Saint-Martin, Cyrano de Bergerac. Alexis Michalik invente ce qu'auraient pu être les sources d'inspiration de l'auteur et les conditions rocambolesques de la création de cet immense succès théâtral.
Cinq Molières dont ceux de la mise en scène et du meilleur spectacle du théâtre privé, et un très grand succès au théâtre du Palais-Royal sont venus récompensés Edmond. Tout comme pour ses deux pièces précédentes, Le cercle des illusionnistes et Le porteur d'histoire, Michalik cumule succès public et reconnaissance de la profession. Et tout comme pour ses deux pièces précédentes, les raisons de cet engouement demeurent bien mystérieuses.
Edmond reprend la recette Michalik : une histoire à tiroirs menée à un rythme haletant et habitée par une ribambelle de protagonistes haut en couleurs. Cette fois encore l'impression de rythme est basée sur une mécanique artificielle faite de trois éléments principaux : une succession de micro-scènes sans réel intérêt, les déplacements survoltés des comédiens qui assument chacun plusieurs rôles et jouent aussi les déménageurs pour assurer les incessants changements de décor. Cette agitation masque une histoire bien plate puisqu' Edmond n'est qu'une simple transposition de la géniale histoire de Cyrano de Bergerac sur Rostand lui-même ou plus exactement la représentation que Michalik s'en fait. Les quelques apports réellement personnels de Michalik sont creux, enchaînant les clichés, les gags téléphonés et les pseudo rebondissements sans finesse.
Une question nous vient : pourquoi s'emparer d'une oeuvre aussi élégante pour l'enrober d'un met aussi grossier ?