SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 22:37
Pitch Perfect 2 d'Elisabeth Banks

Les Barden Bellas, groupe de chanteuses a'capella de l'Université de Barden, championnes nationales de la discipline depuis 3 ans, se voient radiées du concours suite à un "incident technique" lors d'une prestation. Pour reconquérir leur statut de stars, elles se doivent de remporter les championnats du monde.

Il n'est pas nécessaire d'être fan ou même d'avoir vu Glee, Hit girl ou Pitch Perfect1 ou d'avoir moins de 18 ans pour s'amuser au visionnage de ce film. Le scénario est con-con, les morceaux musicaux lassants mais les comédiennes sont parfaites (à voir en VO bien sûr) et les dialogues, bien que très accès sur le pipi-caca, sont très drôles. Le clou du spectacle est assuré par un couple de commentateurs d'une férocité hilarante.

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10 août 2015 1 10 /08 /août /2015 19:42

Asif Kapadia retrace la vie d'Amy Winehouse, chanteuse-auteur-compositrice de génie, morte à 27 ans.

Le souci de ces documentaires post mortem c'est qu'ils ont tendance à lorgner du côté des poubelles. Asif Kapadia n'y résiste pas et s'éternise sur les vidéos, photos et témoignages de la déchéance d'Amy. Le film donne l'impression, et ce en dépit des réjouissantes séquences de casting, studio et concerts, de passer plus de temps sur les souffrances de la jeune femme que sur son travail. L'artiste d'exception qu'était Amy Winehouse méritait un autre traitement : un documentaire au plus près de la musique et non des faits divers. Si la première partie du film enthousiasme c'est que les séquences laissent voir l'impertinence, l'humour, l'intelligence d'Amy Winehouse et son talent se découvrir. On ne sait pas très bien si l'émotion qui nous saisit dans la seconde partie naît de voir cette artiste souffrir ou de la voir, une fois encore, salie en public.

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 20:38
While We are Young de Noah Baumbach

Un couple de quarantenaires sort de son train train quotidien en adoptant le mode de vie "trop cool" de leurs nouveaux amis âgés de 25 ans.

Le flm manque trop de finesse pour faire rire ou émouvoir. Tout est caricatural, grotesque et affreusement bavard. L'ennui s'installe très vite et ne nous quitte plus.

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7 août 2015 5 07 /08 /août /2015 23:27
Solveig Anspach

On avait retenu son nom, pourtant bien étrange, dés le visionnage de son premier film. En 1999, Haut les cœurs nous saisissait par sa mise en scène sans détour, son ton tendre mais pas mièvre, factuel sans froideur, sa distribution parfaite (Laurent Lucas, Karine Viard). Pour un premier film, avoir su conter cette histoire, qui était aussi la sienne, d'une jeune femme enceinte atteinte d'un cancer, avec une telle grâce c'était impressionnant. Puis, il y eu des documentaires et d'autres films avec souvent des destins de femme pour sujet. En janvier 2014, avec Lulu femme nue, elle retrouvait Karine Viard à qui elle offrait pour la seconde fois un très beau rôle de femme, entre douleurs et fantaisie. Bientôt, on pourra découvrir en salle son nouveau film, L'Effet aquatique dans la lignée de son Queen of Montreuil.

Solveig Anspach est décédée ce 7 août.

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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 21:31
Voyage en Chine de Zoltán Mayer

Liliane part en Chine pour rapatrier le corps de son fils mort dans un accident.

Ce film est bercé par une langueur, entre douleur et douceur, qui nous guide pendant 1h30. Pas de scénario extraordinaire, pas d'histoire haletante. Tout réside dans la beauté des images, la caresse des sons (dont la musique de Dustin O'Halloran), la délicatesse de Yolande Moreau et des comédiennes chinoises. L'émotion naît calmement. Un joli voyage.

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 16:53
La Femme au Tableau de Simon Curtis

En 1998, à Los Angeles, Maria Altmann demande à un jeune avocat de l'aider à récupérer quatre tableaux de Gustav Klimt exposés à la galerie du Belvédère à Vienne. Ces oeuvres dont "Le portrait d'Adele Bloch-Bauer", sa tante, ont été volées à la famille de Maria lors de l'occupation de l'Autriche par l'armée Allemande.

Un sujet d'une grande richesse - la spoliation des juifs et la complexité des restitutions - traité à la sauce Hollywoodienne c'est à dire sans charme ni finesse. Le réalisateur nous conte une histoire rocambolesque sans soucis des enjeux moraux, culturels et politiques qui y sont liés. Bel exploit que de rendre cette histoire vraie aussi fade. Agaçant.

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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 17:17
Spy de Paul Feig

Susan Cooper, agent analyste, au siège de la CIA se voit confier sa première mission sur le terrain.

Les parodies de film d'espionnage sont à la mode chez nos amis anglosaxons. Après le britannique "Kingsman", voici l'Hollywoodien "Spy". La reconstitution du film d'action est plutôt réussie et le scénario ni plus malin, ni plus idiot que celui d'un James Bond. Comme tous les films du genre, "Spy" tire en longueur - 2h00 c'est long. Les gags ne sont vraiment pas très fins - on est loin de ce point de vue de la qualité d'un OSS 117. Mais l'énergie de Melissa Mc Carthy emporte tout. Bêtement dIvertissant.

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 15:36
Good Kill de Andrew Niccol

Tommy Egan, commandant dans l'armée de l'air des Etats-Unis, combat, désormais et à son grand désespoir, contre les talibans depuis les commandes d'un drone sur la base de Las Vegas. Cette situation créée chez lui frustration et culpabilité.

Andrew Nicol tenait là un sujet en or tant sur le plan politique, philosophique que social. Il en fait une histoire à la psychologie et à la morale d'une telle lourdeur qu'elle en devient de mauvais goût. Il y a d'autres sujets moins graves auquel siérait mieux ce traitement de roman de gare. Seul intérêt du film sa partie "documentaire" (si on part du principe que cette partie est fidèle à la réalité) sur la guerre à distance. Côté comédiens, on a connu Ethan Hawke en meilleure forme même avec une partition d'aussi piètre qualité et on retrouve January Jones (Mme Draper dans Mad Men) et sa palette de jeu à trois expressions. Décevant.

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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 15:24
L'Enquête de Vincent Garenq

En 2001, le journaliste Denis Robert lance l'affaire Clearstream qui affolera les milieux financiers et politiques.

Le film raconte le combat de Denis Robert pour faire éclater la vérité et faire respect son droit d'informer. Bien que soutenu par le juge Van Ruymbeke, "juge anti-corruption", Denis Robert sera harcelé par les huissiers, les politiques, la police et les services secrets français. Lâché par tous dont la presse qui mettra en doute ses révélations, il sera également poursuivi par les justices du monde entier.

Gilles Lelouch propose une prestation honnête dans le rôle de Denis Robert. Charles Berling est très juste dans celui du juge Van Ruymbeke. Le film, tout en faisant le portrait d'un homme seul contre tous, a l'avantage d'expliquer efficacement, en simplifiant au maximum, l'affaire Clearstream. Intéressant.

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31 mai 2015 7 31 /05 /mai /2015 19:51
Lost river de Ryan Gosling

Au coeur des Etats-Unis, dans une ville abandonnée, Billy élève seule ses deux fils. Pour payer les dernières traites de la maison, elle accepte de travailler dans un cabaret un peu particulier. De son côté, Bones, son fils aîné, explore une cité engloutie.

Ryan Gosling nous conte une histoire complexe, ésotérique et gore, dans une ambiance de fin du monde. Si le scénario peut laisser perplexe, l'ambition est bien là et la qualité esthétique et de la mise en scène touche d'emblée. Un peu court pour passionner vraiment mais déjà pas si mal pour un premier film.

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 19:54

Jafar Panahi se transforme en chauffeur de taxi le temps de tourner son nouveau film. Le réalisateur Iranien, interdit de tournage et de sortie du territoire, utilise ce stratagème pour dénoncer les diktats du pouvoir iranien. Chaque client qui passe dans son taxi est l'occasion d'évoquer un de ces maux : la peine de mort largement appliquée, la censure des films étrangers et le trafic que cela créé à l'intérieur du pays, les critères strictes de validation d'un film, le harcèlement subit par les avocats des Droits de l'Homme, la condition des femmes assujetties aux hommes, l'emprisonnement de Ghoncheh Ghavami pour avoir voulu assister à un match de volley ball, la pauvreté du peuple... Chaque saynète, souvent cocasse, est d'un naturel confondant. Panahi, au volant du film et du véhicule, joue l'autodérision, chauffeur de taxi d'opérette qui conduit mal et se perd, ami et oncle absent, comme pour équilibrer le fait que plusieurs de ces personnages le flatte d'être une personnalité importante. Les caméras, fixées sur le tableau de bord, filment une réalité jouée à l'intérieur de la voiture mais aussi la réalité des rues que la voiture traverse. Le film commence et se termine sans générique, préservant, un peu, "l'anonymat" des participants qui défient ici le pouvoir en place. Si on est bluffé par le film, c'est plus pour le contexte dans lequel il a été tourné et ce qu'il dénonce que pour ses qualités purement artistiques.

Taxi Téhéran a reçu l'Ours d'Or du meilleur film au festival de Berlin.

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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 18:37
Kurt Cobain, montage of heck de Brett Morgen

Brett Morgen nous invite à pénétrer dans l'esprit et l'estomac de Kurt Cobain, leader du groupe Nirvana. Le réalisateur a eu accès aux archives personnelles du chanteur. Dessins, correspondances, journal intime, vidéos familiales composent la très grande majorité du film auxquels s'ajoutent des extraits de concerts et les témoignages de Courtney Love, des parents et de la soeur de Cobain. Une richesse et une diversité de documents qui cassent la possible monotonie d'un récit chronologique et favorise l'immersion dans l'univers malade de Kurt Cobain qui mit fin à ses jours à l'âge de 27 ans.

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 21:28
La Loi du Marché de Stéphane Brizé

Depuis son licenciement économique il y a près de deux ans, Thierry cherche un emploi. Il vit avec sa femme et son fils adolescent handicapé. On le suit dans ses rendez-vous à Pole emploi et à la banque, en entretien d'embauche et dans son nouvel emploi dans un supermarché.

Stéphane Brizé nous dessine le parcours de Thierry à coups de scènes d'un réalisme saisissant, qu'il ne craint pas de faire durer, comme suspendues, laissant place aux silences. Tout sonne terriblement juste. Terriblement car dans la vision de Brizé être au chômage tue mais travailler ne sauve pas toujours. Le récit est bien mené et équilibré. Le film n'est pas parfait mais les petites réserves que nous pourrions avoir s'effacent devant l'impression générale, celle d'avoir été happé pendant 1H35 et d'avoir vécu réellement auprès de Thierry. Cela est aussi dû à la qualité de l'ensemble des comédiens et, beaucoup, à la prestation essentielle de Vincent Lindon. Impressionnant, cette fois encore. Il ne joue pas, il est.

Brillant.

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 17:27

Paul Dédalus, de retour d'un long séjour à l'étranger, apprend qu'il a un homonyme à l'autre bout du monde. Cela éveille des souvenirs de jeunesse : sa mère malade, un voyage scolaire en URSS et surtout son histoire avec Esther.

De ces trois souvenirs d'une jeunesse, les deux premiers semblent surtout servir à éclairer le troisième qui occupe l'essentiel du film. Une belle histoire d'amour où l'on retrouve à l'âge de l'adolescence le Paul et l'Esther de "Comment je me suis disputé". Desplechin nous offre de nombreux moments de grâce, mais aussi quelques moments d'ennuis. Son histoire est un peu répétitive et semble du coup traîner en longueur. Les références au cinéma de Truffaut - plans, astuces narratives, accompagnement musical - sont trop évidentes et nombreuses. Elles donnent une identité bancale au film. Mais "Trois souvenirs de ma jeunesse" renferme un bijou : le miracle de la découverte d'un comédien talentueux : Quentin Dolmaire. Sa voix et son phrasé particulier, le place dans le sillon d'un Charles Denner. Il nous tient, ainsi que le film, sur ses épaules, pendant 2h00.

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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 17:13
Un Homme Idéal de Yann Goslan

Matthieu qui se rêve écrivain voit ses manuscrits refusés par les maisons d'édition jusqu'au jour où il découvre le journal intime d'un appelé de la guerre d'Algérie.

Yann Goslan nous propose un sujet rabattu mais souvent efficace du cinéma et de la littérature : l'usurpation. Du coup les références sont nombreuses et ont se surprend souvent à comparer la proposition de Goslan avec les chefs d'oeuvre du genre ("Plein Soleil" de René Clément par exemple). Et la comparaison ne tourne pas vraiment à l'avantage de cet "Homme idéal". Pierre Niney, qui porte le film, assisté par Ana Girardot, parvient à maintenir notre attention jusqu'au bout.

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 17:58
Le Labyrinthe du Silence de Giulio Ricciarell

En 1958, Johann Radmann, un jeune procureur, alerté par un journaliste détenant des documents historiques,se lance dans la recherche des SS ayant servi dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Soutenu par le procureur général Fritz Bauer, il obtiendra l'ouverture d'un procès 5 ans plus tard.

Le Labyrinthe du Silence raconte les origines du procès de Francfort où furent jugés 24 anciens soldats Allemands d'Auschwitz, et la complète ignorance ou dénégation du peuple et des autorités Allemandes qui misèrent sur l'oubli et le silence. Dans la réalité, le procureur général Fritz Bauer étaient secondés par trois assistants. Le personnage du film est une combinaison de ces trois personnages. Ce choix du réalisateur, lui permet de concentrer son film sur son héros. Et c'est sans doute la limite du scénario. Bien que disposant d'un sujet passionnant et peu traité jusqu'alors, le réalisateur néglige la grande Histoire pour laisser la part belle au romanesque à travers la vie et les sentiments de son héros. Alors, même si on peut se dire que le jeune procureur - Alexander Fehling, archétype parfait de l'aryen blond aux yeux bleus et excellent comédien - est à lui seul une représentation de la jeunesse Allemande qui découvre les horreurs que ses ainés ont commises, on aurait aimé que soit traité plus en profondeur les destins de ceux qui sont revenus des camps, victimes et bourreaux, qui ont dû reprendre une vie normale, côte à côte, et les sentiments que ces 20 mois de procès ont provoqués sur la population.

Un peu décevant mais intéressant quand même.

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6 mai 2015 3 06 /05 /mai /2015 15:18
Still Alice de Richard Glatzer et Wash Westmoreland

Alice, la cinquantaine, professeur de linguistique à l'Université, est atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Le film raconte l'évolution de la maladie, ses conséquences sur la vie d'Alice. Le tout est filmé sans originalité et le récit linéaire n'offre aucune surprise. Seule l'interprétation de Julianne Moore, parfaitement accompagnée par Kristen Stewart et Alec Baldwin, retient notre intention.

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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 17:08
Broadway therapy de Peter Bogdanovich

Isabella, jeune comédienne, conte à une journaliste comment elle a abandonné la prostitution pour le théâtre.

Dés le générique, tout évoque le cinéma de Woody Allen, à tel point que cela ne peut pas être un hasard. Musique jazz, montage, énergie, jeu des acteurs... Jusqu'à la présence d'Owen Wilson dans le premier rôle. Formellement ça en est presque gênant. Alors, on sourit beaucoup devant ce vaudeville à l' Américaine. Mais assez vite on se rend compte que sur le fond on est loin de la verve et du génie de Woody Allen. Les "rebondissements" s'enchaînent sans suspens, le scénario est allégé à l'extrême. L'ensemble n'est pas désagréable mais un peu vain. Aussitôt vu, aussitôt oublié.

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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 19:01
L'affaire SK1 de Frédéric Tellier

1991, Franck Magne intègre le 36 quai des Orfèvres. Sa première affaire concerne l'assassinat d'une jeune fille.

SK1, Serial Killer 1, est le nom de code de l'affaire Guy Georges. Le film traite de l'enquête, de ses fausses pistes, de ses ratés, alors que d'autres meurtres sont perpétrés. Raphaël Personnaz, dans le rôle du jeune flic qui ne lâche rien, est parfait Le réalisateur soigne particulièrement les portraits de tous ses protagonistes, victimes, flics, avocats et bourreau. Prenant.

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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 20:40
Selma d'Ava DuVernay

En 1965, Martin Luther King, Prix Nobel de la Paix, se bat pour que l'Alabama respecte le droit de vote des noirs. Face à la passivité du Président Johnson, il investit Selma pour attirer l'attention des médias sur cet état.

Au lieu de nous proposer un biopic fleuve sur la vie de Luther King, Ava DuVernay à l'excellente idée de se concentrer sur un de ses grands combats. Ce qui permet à la réalisatrice de peintre un portrait bien tenu de la personnalité de Martin Luther King, des machinations du pouvoir à son égard et de la violence et la haine subit par le peuple noir. La réalisatrice assemble judicieusement le récit Historique purement factuel et les scènes plus intimes et démonstratives. Efficace.

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