SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

25 janvier 2018 4 25 /01 /janvier /2018 13:52

 

Le 10 mai 1940, Neville Chamberlain, premier ministre, est poussé à la démission par l'opposition. Winston Churchill est choisi pour le remplacer au grand dam du roi et de nombreux politiques qui voit en Churchill un va-en-guerre irresponsable. Pour son premier mois en poste, Churchill doit défendre sa position anti reddition et organiser l'opération Dynamo pour sauver ses hommes piégés sur la plage de Dunkerque.

Le scénario très didactique permet de bien comprendre le pourquoi du comment, les enjeux et les choix stratégiques tant militaires que politiques. La réalisation alerte et créative contrebalance l'abondance de dialogues et la rigueur des discours tout en servant la lisibilité de l' histoire. Quant à Churchill,  brillamment interprété par Gary Oldman,, Joe Wright dessine un portrait que l'on sent mené par l'admiration tout en laissant place aux critiques de ses opposants et en pointant ses petits travers intimes. 

Ceux qui connaissent leur Churchill sur le bout des doigts n'apprendront rien de nouveau, les autres passeront un agréable moment.

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10 janvier 2018 3 10 /01 /janvier /2018 18:56

Eric Barbier adapte le livre autobiographique de Romain Gary.

Sa distribution dans un premier temps surprend en la personne de Charlotte Gainsbourg dans le rôle de la mère. L'actrice y est impeccable au point, qu'à plusieurs reprises, au cours du film, on s'étonne de la qualité de sa performance... ce qui nous sort un peu du personnage. Pierre Niney est lui aussi très bien dans le rôle de Romain Gary même si on garde du romancier, cinéaste et diplomate le souvenir d'une stature plus imposante.

Le film est agréable et l'émotion agit à plusieurs reprises. Pourtant, sur la longueur, il affiche également une certaine fadeur. Il lui manque un petit quelque chose pour emporter pleinement.

Bref, on retrouve le problème récurrent lors de l'adaptation d'un livre, associé ici à la difficulté de l'incarnation d'une personnalité connue : on n'imaginait pas les choses lues ainsi et on ne retrouve pas tout à fait l'image que l'on a de Romain Gary. Abstraction faite de ces deux points, on peut passer un bon moment très romanesque.

 

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29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 19:12
echange_des_princesses_sanscrierart

En 1721, Louis XV, onze ans est déjà orphelin. A 13 ans, il sera majeur et roi. En attendant, c'est le régent, Philippe d'Orléans qui gère le royaume et organise "l'échange des princesses" pour préserver la paix entre la France et l'Espagne.

Il est ici question du destin de quatre enfants sacrifiés sur l'autel de la royauté, de la religion et des manœuvres politiques. Plus que l'Histoire et ses complots qui ne semblent pas l'intéresser vraiment, Dugain peint le portrait de ces enfants traités comme de la marchandise par des adultes dégénérés qui manigancent pour garder le pouvoir et préserver les dynasties au sein de Cours gangrenées par la maladie et le vice.

Le film se regarde avec intérêt et sans ennui, mais il lui manque un petit quelque chose pour marquer vraiment. Pourtant, la photographie, les costumes et les décors sont particulièrement soignés. Les jeunes comédiens sont parfaits et entourés d'adultes de premier choix, Olivier Gourmet, Andréa Ferreol, Lambert Wilson et surtout Catherine Mouchet dont on retrouve la grâce avec toujours autant d'émotion.

 

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27 décembre 2017 3 27 /12 /décembre /2017 21:29

Un jeune couple amoureux vit dans une maison auquel Il tient et qu'Elle voudrait quitter. Lorsqu'il meurt, victime d'un accident de voiture, il est condamné à rester dans cette maison, sans elle, en l'état de fantôme. 

Lowery donne à son histoire de fantôme une esthétique faussement épurée qui s'avère très marquée. Elle sert ou dessert le film selon qu'on trouvera cette dernière bienvenue ou lourde et ridicule. A ghost story, pauvre en dialogue (à l'exception d'un monologue indigeste), sans événement et d'une grande lenteur narrative, repose essentiellement sur elle. Avec ce dépouillement plus prétentieux que puissant, le réalisateur semble miser beaucoup sur l'imaginaire du spectateur pour donner un peu d'épaisseur à son film. 

C'est un peu court pour ce film qui semble aussi long qu'une vie passée à hanter le passé.

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11 décembre 2017 1 11 /12 /décembre /2017 21:51

A Marseille, dans les calanques, Armand, Joseph et Angèle sont réunis au chevet de leur père mourant. Les bonheurs et les utopies du passé se confrontent au temps qui passe et à la dureté du présent.

L'écriture de Guediguian est toujours aussi forte, émouvante et engagée. Mais ici le désespoir fait place à la mélancolie et au romantisme. L'humanité l'emporte contre l'infamie. Et c'est très beau.

Au côté de ses comédiens fétiches, Ariane Ascaride, Jean-Pierre Daroussin et Gérard Meylan, Anaïs Demoustier, Robinson Stevenin et Yann Tregouet sont parfaits.

 

 

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 17:37
logan8Lucky_affiche

En Virginie, les frères Logan n'ont jamais eu de chance, l'un a perdu un bras en Irak, l'autre s'est abîmé le genou alors qu'une carrière de joueur de football lui tendait les bras. Pour sortir de la galère, ils organisent un braquage.

Soderberg abandonne le bling bling des Ocean's Eleven et nous emmène dans l'Amérique profonde, auprès d'un milieu social où la vie est moins facile, où certains ont donné beaucoup pour le drapeau Américain, où le travail à la mine est rude et précaire, où les petites filles rêvent d'être mini Miss. Le réalisateur n'abandonne pas son goût pour les braquages astucieux, les films de divertissement au second degrés assumé, au rythme marqué par une bande son soignée.

Mais, ici,  le braquage semble presque un prétexte pour dessiner le portrait d'une certaine Amérique à l'abandon. Soderberg ajoute du fond au divertissement et un casting étonnant (Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig, Katie Holmes, RileyKeough) qui élèvent subtilement le film à un autre niveau.

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15 novembre 2017 3 15 /11 /novembre /2017 18:23

Dans les années 60, à Suburbicon, ville pavillonnaire paisible, deux cambrioleurs pénètrent dans la maison de Gardner et Margaret Lodge. 

La réalisation de George Clooney, dés les premières minutes, ne préserve aucun suspens. On s'attend donc à ce que le film affiche une proposition artistique, un ton fort. Aussi, la déception est grande face à une mise en scène plate et maladroite. La réalisation de Clooney manque terriblement de caractère et de maîtrise  Tout tombe à plat. Scène d'humour ou de burlesque, scène de frisson ou d'angoisse... rien ne fonctionne. Clooney ne parvient pas à donner à la mise en scène de cette histoire de pieds nickelés, typiquement Cohenienne, l'esprit qu'elle nécessite. Dommage.

 

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 18:01
affiche-prendre-le-large-gael-morel-sanscrierart.com

L'usine textile dans laquelle travaille Edith délocalise sa production. Contre toute attente, Edith décide de suivre son employeur. Elle quitte Lyon pour  reprendre son travail d'ouvrière à Tanger.

Les clichés et les invraisemblances règnent dans ce film, où Gaël Morel dessine ses personnages à gros traits sans nuance, des homosexuels parisiens aux ouvrières jusqu'aux marocains qui n'ont jamais été aussi peu sympathiques. Edith, elle aussi, créé peu l'empathie. Ses actions ou absence de réaction, assez peu compréhensibles, ne nous aident pas à cerner les motivations du personnage. Sandrine Bonnaire, en femme résolue, à moins qu'elle ne soit dépressive, on ne comprend pas trop, peine à convaincre dans un jeu mono-expressif. Elle est entourée de comédiens au talent très inégaux desservis par des dialogues ineptes. Même Tanger, ville pourtant o combien séduisante, fait pâle figure. Ici tout et tous sont décrits grossièrement, du récit, aux personnages qui l'habitent, aux lieux qui l'accueillent, aux contextes sociaux et culturels dans lequel il baigne. Au final, on ne distingue pas ce que Gaël Morel veut nous conter. Son portrait de femme est lacunaire, celui de la mondialisation qui broie les petits survolé, celui du rapport mère-fils convenu. Si ce sont les trois sujets qui l'intéressent, son film n'en traite vraiment aucun.

 

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 15:21
Aurevoirlahaut_sanscrierart.com

9 novembre 1914, alors que l'armistice s'annonce, un lieutenant, fou de guerre, envoie ses soldats au combat. Édouard est gravement blessé pendant l'assaut et devient pour toujours une gueule cassée. De retour à Paris, avec son ami de tranchées, Albert, il va, par désespoir et vengeance, mettre au point une arnaque aux monuments aux morts.

Albert Dupontel adapte le livre de Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013. Dans les précédents films de Dupontel, de pure création, c'est avant tout son inventivité dans les sujets abordés, le dessin des personnages, l'audace du propos et son militantisme affiché qui séduisaient. Ici il s'approprie l'oeuvre d'un autre pour la mettre en images. Tout en jouant à fond la carte du romanesque, il conserve sa part de poésie lunaire et son point de vue militant dénonçant les salauds, les injustices faites aux "petits", les manquements de l'Etat.

Les plans se succèdent, à la fois imaginatifs et beaux, dans une grande fluidité. Les décors et  les costumes reconstituent l'époque avec élégance et sans encombrement. La belle musique de Christophe Julien sert le romanesque avec retenu. Les comédiens (Niels Arestrup, Laurent Lafitte, Émilie Dequenne, la lumineuse Mélanie Thierry, Michel Vuillermoz, André Marcon, Philippe Uchan, Nahuel Perez Biscayar, la jeune Eloise Balster  et Albert Dupontel lui même) jouent leur partition avec sobriété. Tous les aspects du film semblent tendre vers un même objectif : ne pas tomber dans la lourdeur, le pathos et éviter tout excès. Ainsi, les moments où un tel risque apparaît sont parfaitement dosés sans pour autant anesthésier toute émotion. Du beau cinéma.

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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 19:08

Emmanuelle Blanchey, ingénieure brillante dans une importante entreprise française, est la seule femme du comité exécutif. Un groupe d'influence, promouvant la place des femmes dans les postes importants, lui propose de soutenir sa candidature à la direction d'une entreprise du CAC 40.

Tonie Marshall envisageait à l'origine de présenter cette histoire sous forme de série. Et, il s'avère qu'à plusieurs reprises au visionnage du film, on se laisse à penser qu'un format au long cours aurait était plus intéressant. Certains rebondissements incongrus et des raccourcis un peu caricaturaux, sans doute dûs à la modification du format, desservent le propos.

On suit tout de même le film sans déplaisir portés par la qualité générale de l'interprétation. Emmanuelle Devos est parfaite comme toujours.

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25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 18:56

Christian, conservateur d'un musée d'art contemporain à Stockholm, se fait fort d'être à l'écoute de la misère social. Alors qu'il vient d'acquérir pour son musée une nouvel oeuvre d'art en phase avec ses convictions, il se fait voler son portefeuille et son téléphone. Pour les récupérer, il met au point un stratagème qui prend une tournure inattendue.

Rubens Ostlünd traite, une fois encore, de la lâcheté. Lâcheté physique, lâcheté intellectuelle... le personnage central semble porter la lâcheté sous toutes ses formes, tout comme l'environnement qu'il fréquente. Ostlünd place son histoire dans le milieu de l'art et de l'art contemporain en particulier et en profite pour dénoncer tous ses excès et sa part de ridicule. 

Esthétiquement le film est parfaitement maîtrisé, les comédiens sont excellents et le scénario plutôt bien foutu. Le film aurait gagné a être un peu plus court (2h30!). Mais il faut avouer qu'on ne s'ennuie jamais vraiment.

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23 octobre 2017 1 23 /10 /octobre /2017 15:22
Le_sens_de_la_fete_sanscrierart.com

Max dirige une petite société d'organisation de mariage. Aujourd'hui, toute son équipe est mobilisée pour le mariage de Pierre et Hélène.

Jean-Pierre Bacri interprète Max qui se débat avec les revendications et humeurs de ses employés, déclarés ou non, et les exigences de ses clients. L'acteur est excellent d'un bout à l'autre du film et bien qu'il soit entouré de comédiens de grand talent (Vincent Macaigne, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla, Gilles Lellouch, Jean-Paul Rouve, Eye Haidara, Helene Vincent, Antoine Chapey, Kevin Azais...), c'est sa présence qui nous réjouit le plus. Le scénario à la fois simple et riche offre de nombreux moments drôles et quelques baisses de rythme dues à une tendance à étirer certaines scènes contemplatives et donc la durée du film (près de 2 heures). Les réalisateurs frôlent souvent le mièvre mais n'y tombent jamais vraiment. Sans atteindre l'efficacité d'Intouchables, Toledano et Nakache, après un Samba affligeant, retrouvent ici un peu de leur verve qui, associée à la qualité du casting, suffit à faire de Le Sens de la fête un sympathique moment de pur divertissement.

 

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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 22:11
Détroit_affiche_sanscrierart.com

En 1967, à Détroit, alors que la population afro-américaine subit sans cesse la ségrégation raciale, la ville vit sous les émeutes violentes. Un soir, la fête bat son plein au Motel Algiers. Quand des coups de feu semblant venir du Motel éclatent, la police prend d'assaut l'Algiers et violente ses jeunes clients.

Le film débute par un rappel à grande vitesse et en dessins de l'histoire des afro-américains et des persécutions subies. Ce démarrage qui interpelle par son côté expéditif, laisse place à vingt minutes de scènes, caméra à l'épaule, décrivant l'ampleur des émeutes. Esthétiquement ce moment est très efficace. L'heure suivante est dédiée à l'interrogatoire meurtrier qu'effectue la police dans le Motel Algiers, le cœur du sujet du film. Kathryn Bigelow laisse ici parler ce qui apparaît comme une appétence pour la violence. Sa façon de filmer affiche une certaine complaisance. La dernière partie est consacrée, de façon expéditive au procès.

Globalement, le film, qui présente des faits réels qui devraient nous révolter, laisse froid. Cela est sans doute dû au fait que la réalisatrice met un point d'honneur à rester la plus neutre et sans doute la plus juste possible avec chacun des protagonistes. Elle ne prend pas position. Son film n'a pas de regard, de point de vue. Kathryn Bigelow semble mettre tout son talent de réalisatrice à conter un simple fait divers sans proposer de réelle réflexion sur ce que ces événements racontent de la vie des noirs et des blancs aux Etats-Unis. De plus, les portraits des protagonistes sont à peine esquissés. On ne comprend pas toujours très bien le rôle réel qu'ils ont joué et l'empathie s'installe à minima. 

Globalement, le film manque de l'ambition qu'un vrai regard d'auteur lui aurait apporté.

 

 

 

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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 20:58

Olivia, écrivaine reconnue, anime un atelier d'écriture auquel participent 7 jeunes d'origines diverses. Parmi eux, le complexe Antoine attire l'attention d'Olivia.

Laurent Cantet traite à nouveau (après Entre les murs) de la jeunesse, dans sa mixité et les difficultés sociales et politiques auxquelles elle est confrontée. Le réalisateur prend pour prétexte la création commune d'un roman pour permettre à ses personnages de confronter leurs différents points de vue sur leur rapport au passé, à l'engagement politique, à la religion, à la violence... Il n'écrit pas une thèse sur le sujet mais exprime en quelques échanges la diversité des visions et la difficulté pour la jeunesse de se positionner face au monde actuel.

L'Atelier doit beaucoup à la qualité d'interprétation de Matthieu Lucci et de Marina Foïs, toujours d'une impressionnante justesse. De leurs faces à faces nait l'émotion du film.

 

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7 octobre 2017 6 07 /10 /octobre /2017 16:07

De nos jours, en Russie, Boris et Génia se séparent. Leur première préoccupation est de vendre leur appartement au plus vite pour aller vivre avec leurs nouveaux conjoints respectifs. Aliocha, leur fils de 12 ans, est un poids pour le couple qui n'en veut plus, jusqu'au jour où l'enfant disparaît.

Cette histoire est le prétexte pour le réalisateur de décrire une société russe glaçante. Violente et individualiste, elle se construit sur une absence totale d'amour et de compassion, servie par des autorités démissionnaires et sous la pression de l' église orthodoxe.

Le film présente une réalisation froide, naturaliste qui serait intéressante si elle était contre balancée par, ne serait-ce qu'un peu d'empathie, pour ses personnages. Le portrait même de l'enfant est bâclé comme s'il n'intéressait pas Zviaguintsev. Entre ses "salauds" de héros et la recherche d'un enfant dont on ne sait rien, on se surprend vite à ne porter plus aucun intérêt à cette histoire. D'autant que le film dure plus de deux heures... pour au final ne raconter que peu de chose et ne dire pas grand chose.

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4 octobre 2017 3 04 /10 /octobre /2017 15:43
Good_Time_Sanscrierart.com

Connie et son frère, handicapé mental, Nick, braquent une banque.  Alors qu'ils fuient, Nick est arrêté par la police. Connie n'a qu'un but : libérer son frère. La nuit sera longue et riche en rebondissements.

Le film affiche avant tout un parti-pris esthétique fort et agressif. La lumière sombre se fait à l'occasion violente, l'accompagnement musical est envahissant à l'excès, le montage est vif. Les réalisateurs nous plongent dès les premières secondes dans l'ambiance plombée et décalée qui accompagnera tout le film. Côté scénario, il est riche, très et peut-être trop. Les bonnes idées sont nombreuses mais il aurait fallu en faire des scènes plus courtes pour supprimer l'impression de longueur qui nous gagne parfois.

On suit, tout de même, avec intérêt Connie (excellent Robert Pattison) sorte de looser suffisamment malin pour se tirer de mauvais pas mais sans la finesse qui lui permettrait de conclure positivement. Jusqu'au bout, on se demande comment tout cela va finir, ce qui est plutôt bon signe quant à l'intérêt suscité par ce Good Time.

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27 septembre 2017 3 27 /09 /septembre /2017 20:24

En 1967, Godard connait l'échec avec son film La Chinoise. Il remet totalement en question sa façon de faire du cinéma guidé par les manifestations de Mai 68 et ses inclinations Maoïste.

Michel Hazanavicius présente un très bel exercice de style. Graphiquement d'abord, l'iconographie sixties et godardienne apparaissent par touches plus ou moins voyantes. La mise en scène et les images sont truffées de clins d’œil habiles et drôles. Dans le portrait qu'il dessine son personnage apparaît fantasque et pathétique, entre extravagances et auto-satisfaction. Son Godard prend place à travers une succession de déclarations sentencieuses et par le regard amoureux et bousculé d'Anne Wiazemsky.

Nul besoin de connaître ou d'aimer l'oeuvre de Godard, et même, peut-être vaut il mieux ne pas trop le vénérer, pour apprécier ce faux portrait irrévérencieux et drôle qui est aussi celui d'une classe sociale privilégiée et prétentieuse qui s'approprie les combats des étudiants et des ouvriers.

L'ensemble est ludique, féroce et très drôle. Stacie Martin est excellente dans le rôle de l'amoureuse un peu gourde qui ouvre peu à peu les yeux. Louis Garrel dessine Godard avec finesse n'ajoutant pas de la caricature à la caricature.

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16 septembre 2017 6 16 /09 /septembre /2017 21:02

Alors que Marina, son amoureuse, vient de l'emmener de toute urgence à l'hopital, Orlando décède d'une rupture d'anevrisme. Les médecins et la police traitent Marina avec soupçon. Elle a le tort d'être bien plus jeune qu'Orlando et, surtout, d'être transgenre.

Sebastian Lelio trace le portrait de Marina, maîtresse et femme différente, qui se bat pour pouvoir dire adieu à l'homme qu'elle aime. Daniela Vega porte le film dans une interprétation où force et fragilité se cotoient sans cesse. Malgré le chagrin  les humiliations et les violences, elle marche, affrontant tous les obstacles, vers son objectif. La mise en scène de Lelio délicate, métaphorique et fantasmagorique, éliminent d'emblée tout malaise et nous attache à cette belle héroïne.

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16 septembre 2017 6 16 /09 /septembre /2017 21:02

Alors que Marina, son amoureuse, vient de l'emmener de toute urgence à l'hopital, Orlando décède d'une rupture d'anevrisme. Les médecins et la police traitent Marina avec soupçon. Elle a le tort d'être bien plus jeune qu'Orlando et, surtout, d'être transgenre.

Sebastian Lelio trace le portrait de Marina, maîtresse et femme différente, qui se bat pour pouvoir dire adieu à l'homme qu'elle aime. Daniela Vega porte le film dans une interprétation où force et fragilité se cotoient sans cesse. Malgré le chagrin  les humiliations et les violences, elle marche, affrontant tous les obstacles, vers son objectif. La mise en scène de Lelio délicate, métaphorique et fantasmagorique, éliminent d'emblée tout malaise et nous attache  à cette belle héroïne.

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15 septembre 2017 5 15 /09 /septembre /2017 13:27

Moins factuel que le premier opus "Une vérité qui dérange" (2006), "Une suite qui dérange" trace le portrait d'un homme. Le film fait le récit de la difficulté du combat que porte Al Gore depuis des années. On voit l'ancien vice-président des Etats-Unis face aux dirigeants du monde, face à la puissance des lobbies industriels, face aux petites satisfactions et aux grandes déceptions. Al Gore consterné et ironique dans les inondations en Floride, didactique et enthousiaste en meeting aux quatre coins du monde pour former son armée de défenseurs de la planète, combatif et piquant en négociations avec les grands de ce monde, Al Gore ému et impuissant face à la fonte des glaciers dont les images sont aussi magnifiques qu'effroyables.

Cet angle de vue, qui peut agacer quand il verse dans la glorification de l'homme, permet de tracer le bilan de santé de la planète et de l'état de conscience du monde politique. En confrontant les prédictions des scientifiques qui se sont malheureusement réalisées et les problématiques humaines et économiques des pays en voie de développement (principaux pollueurs aujourd'hui), il confirme toute l'ampleur du travail qu'il reste à accomplir. Al Gore n'a pas fini de courir.

A voir en salle dès le mercredi 27 septembre

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