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En 1967, Godard connait l'échec avec son film La Chinoise. Il remet totalement en question sa façon de faire du cinéma guidé par les manifestations de Mai 68 et ses inclinations Maoïste.
Michel Hazanavicius présente un très bel exercice de style. Graphiquement d'abord, l'iconographie sixties et godardienne apparaissent par touches plus ou moins voyantes. La mise en scène et les images sont truffées de clins d’œil habiles et drôles. Dans le portrait qu'il dessine son personnage apparaît fantasque et pathétique, entre extravagances et auto-satisfaction. Son Godard prend place à travers une succession de déclarations sentencieuses et par le regard amoureux et bousculé d'Anne Wiazemsky.
Nul besoin de connaître ou d'aimer l'oeuvre de Godard, et même, peut-être vaut il mieux ne pas trop le vénérer, pour apprécier ce faux portrait irrévérencieux et drôle qui est aussi celui d'une classe sociale privilégiée et prétentieuse qui s'approprie les combats des étudiants et des ouvriers.
L'ensemble est ludique, féroce et très drôle. Stacie Martin est excellente dans le rôle de l'amoureuse un peu gourde qui ouvre peu à peu les yeux. Louis Garrel dessine Godard avec finesse n'ajoutant pas de la caricature à la caricature.