Fabrice Luchini consacre ce nouveau spectacle à Victor Hugo, grand homme s'il en est, immense écrivain, poète, homme politique et militant du XIXe siècle.
Le spectacle se concentre sur ses 20 années d'exil à Bruxelles, Jersey et Guernesey et sur le drame de sa vie qu'est la mort de sa fille Léopoldine.
L'acteur lit des textes et poèmes de ces deux périodes, racontant précisément grâce aux écrits de Juliette Drouet la découverte par Hugo de la mort de Léopoldine, apportant un peu de légèreté par la lecture d'un extrait du livre des tables qui décrit une des séances de spiritisme réalisée par Hugo, appuyant son admiration pour l'écrivain par l'éloge écrit par Charles Baudelaire et clôturant son spectacle par le texte qui semble à lui seul avoir justifié cette création, Booz endormi, considéré comme écrit par un Hugo touché par la grâce par Charles Péguy, l'auteur fétiche de Fabrice Luchini.
Tout cela en 1h20 pendant laquelle le comédien n'a de cesse de se réfréner tant les tentations d'ouvrir d'autres chapitres ou d'apporter plus de précisions sont nombreuses. Fabrice Luchini promet à plusieurs reprises d'en parler dans un autre spectacle. Rendez-vous est pris.
PS : ce soir du 1er novembre, le public (200 personnes) accueillit le comédien entrant en scène par un "Joyeux anniversaire" repris en choeur. L'acteur, pourtant facétieux, se trouva bien embarrassé car devant enchaîner par le récit de la mort de Léopoldine. Légèrement déconcentré, il refit son entrée, constata, sans doute soulagé, la grande qualité d'écoute du public et lui promit de conserver cet événement incongru comme anecdote pour un prochain spectacle.