SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Si les deux premiers épisodes du documentaire des frères Naudet ont un peu déçu, les deux derniers fonctionnent particulièrement.
Les réalisateurs ont eu l'excellente idée de relater les Jeux Olympiques et paralympiques dans une forme thématique plutôt que chronologique, avec pour fil rouge la journée du 26 juillet et la cérémonie d'ouverture des Jeux.
Le documentaire nous plonge au coeur des Olympiades offrant un regard micro en nous invitant notamment au plus près des proches des athlètes dans la victoire comme dans la défaite, et un regard macro sur la logistique et l'organisation XXXL Avec des images impressionnantes des sites et du public déchaîné, des découvertes comme Ottobock, le génial atelier qui propose de réparer gratuitement les équipements des athlètes paralympiques, des points de vues originaux depuis le 1er étage de la Tour Eiffel ou la régie d'OBS, des moments inattendus comme une visite nocturne à la lampe de poche du Louvre, de nombreuses rencontres émouvantes...
Et Zizou. 26 ans plus tard.... Les Yeux dans les Jeux.
Sur la Seine et sous une pluie battante, les 206 délégations (6 800 athlètes présents), réparties sur 85 bateaux, défilent sur des musiques exclusivement françaises, fêtées par les prestations de 3 000 danseurs, musiciens et chanteurs. En vidéo, parallèlement, un mystérieux porteur de la flamme traverse les lieux mythiques de Paris.
Tony Estanguet et Thomas Jolly ont conçu une cérémonie résolument moderne, d'une grande richesse, aux évocations innombrables. Et qui paradoxalement a donné une belle visibilité à chacune des délégations.
12 tableaux Live d'une créativité revendicatrice d'un pays fier de son histoire et de son identité, mêlant classicisme et modernité, porteuse d'une société jeune et inclusive s'enchaînent dans une énergie folle. On retient notamment une introduction avec Jamel Debbouze et Zinedine Zidane, l'accordéon de La Foule d'Edith Piaf qui ouvre le défilé, une excellente Lady Gaga en Zizi Jeanmaire, une séquence rose aux tubes disco, un hommage aux caricaturistes, aux artisans et métiers d'arts, sur un toit Guillaume Diop danseur étoile, un tableau révolutionnaire à la Conciergerie avec le groupe de hard rock Gojira, les danseuses du Moulin Rouge, le funambule Nathan Paulhin, un coeur dessiné dans le ciel par la patrouille de France, un grandiose remix Aznavour-Nakamura exécuté par le choeur de la Garde Républicaine et Aya Nakamura sur le pont des Arts devant l'Institut de France, Alexandre Kantorow interprétant Ravel, Satie, Debussy, Saint-Saens, les œuvres du Louvre qui regardent les champions par les fenêtres, un hommage aux frères Lumières, à Méliès, aux Minions pour le savoir-faire français en animation, la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel sur le toit du Grand-Palais interprètant la Marseillaise ouvrant et clôturant un tableau de statues en or hommage à 10 femmes qui ont marqué l'histoire de France, Jakub Józef Orliński, breaker et chanteur lyrique, un défilé de mode, la célébration de l'Europe et de toutes les danses avec entre autres la DJ Barbara Butch, le danseur étoile Germain Loubet et la Drag Queen Nicky Doll, Philippe Katherine nu, une chorégraphie sur l'urgence climatique, Juliette Armanet qui clôt le tableau Obscurité avec Imagine accompagnée par Sofiane Pamart sur un piano en feu, une cavalière qui parcourt la Seine sur un magnifique cheval mécanique et qui finit sa course au Trocadero, cette même cavalière, suivie des drapeaux de toutes les délégations, apportant le drapeau olympique aux officiels, un discours inspiré de Tony Estanguet...
Et un final grandiose avec une Tour Eiffel éclairée comme jamais, Zinedine Zidane donnant la flamme à Rafael Nadal, qui part en bateau avec Carl Lewis, Serena Williams et Nadia Comanecci pour remettre la flamme à Amélie Mauresmo qui rejoint au Louvre et aux Tuileries Tony Parker et 15 champions olympiques et paralympiques français dont Charles Coste, centenaire, et les portes drapeau français paralympiques Alexis Hanquinquant et Nantenin Keita. Marie-Josée Pérec et Teddy Riner qui allument la vasque, montgolfière magnifique, qui s'envole dans le ciel de Paris sur l'Hymne à l'amour chanté par Céline Dion de retour après 4 ans de retrait des scènes.
Les cérémonies d'ouverture des JO se sont toujours déroulées dans les stades. Celle des Jeux Olympiques de Paris 2024 se déroulera sur la Seine. Une idée aussi folle que géniale.
Ce documentaire, diffusé en deux parties sur France 2, mercredi 24 et jeudi 25 juillet à 23h05, a été tourné au plus près des concepteurs de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, Thierry Reboul, directeur exécutif, qui en a eu l'idée, Thomas Jolly, qui la met en scène et Tony Estanguet, président du Comité d'organisation. Il dévoile les principales étapes de sa conception et de son élaboration. Ses différents acteurs, des artistes consultés sur les messages à véhiculer jusqu'aux danseurs qui leur donneront forme, en passant par le directeur musical, la chorégraphe ou la costumière, témoignent et sont filmés au travail.
Ce documentaire nous plonge dans les coulisses de ce projet dantesque pour un événement qui s'annonce spectaculaire.
Bâti en à peine 3 ans, pour l'exposition universelle de 1900, le Grand Palais a connu de nombreuses métamorphoses pour répondre à une multitudes de besoins. Le documentaire en rappelle quelques unes et se concentre surtout sur le chantier actuel.
Ouverture vers le Palais de la Découverte, création d'une place centrale dans le bâtiment intermédiaire entre les deux palais, mise en place de nouveaux axes de circulation, nouvel éclairage... le Grand Palais connait actuellement une gigantesque restructuration. Avec pour objectif une ouverture en trois temps, en 2024 de la nef pour les épreuves d'escrime et de taekwondo des JO, en 2025, des galeries de la Réunion des Musées nationaux, en 2026, des nouveaux espaces d'exposition dans le Palais de la découverte. Les corps de métier, ceux du gros œuvres comme ceux minutieux de restauration travaillent simultanément pour respecter le planning.
Une plongée rare au coeur d'un des plus beaux monuments de Paris.
En 1921, 3 ans après une guerre qui a décimé les hommes et les villes, la France se reconstruit. Pierre de Coubertin, père des Jeux Olympiques modernes, va se battre pour que les JO aient lieux à Paris, soutenu par le président Doumerg qui espère ainsi insuffler au pays de l'optimisme et lui redonner un peu de son prestige
600 000 billets vendus, 3 088 sportifs représentant 44 nations (sans l' Union Soviétique déjà) dont 135 femmes vont s'affronter, entre autres, au stade de Colombes (qui accueillera le hockey sur gazon en 2024), à la piscine des Tourelles, construites pour l'occasion.
Ce documentaire, remarquable aussi parce qu'il est uniquement constitué d'images et de documents d'époque, raconte ces jeux de leur préparation jusqu'aux évènements majeurs des épreuves sportives. Problèmes de transports (contournés par certains grâce à l'utilisation d'une trotinette !), crise du logement, augmentation des tarifs, mise en relation des.visiteurs et des parisiens souhaitant louer une chambre, dépassements de budgets, prix excessif des places, produits estampillés JO, dopage... les similitudes avec les JO 2024 et le sport actuel sont étonnantes.
Apparition et suppression de certaines disciplines, célébrités sportives de l'époque, rôle du sport dans la libération des corps, racisme colonial, place des femmes,dans le sport et la société... le documentaire, tout en contant ces Jeux, trace un portrait de la France et du Paris des années 20.