SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 20:28

Franck et Meriem vivent dans une caravane avec leur cinq enfants. Quand ils rencontrent Franck et Anna, un couple d'avocats qui ne parviennent pas à avoir d'enfant, ils leur proposent d'adopter leur bébé à venir, le 6e.

Cette histoire qui conte la détresse de deux couples, l'un endetté et pauvre au point de ne pouvoir assumer l'arrivée d'un nouveau bébé et l'autre déchiré par un manque d'enfant, au scénario sans surprise, repose essentiellement sur la qualité de son casting. Sara Giraudeau, Judith Chemla, Damien Bonnard et Benjamin Laverne sont tous les quatre excellents.

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 17:05

Du 13 au 18 novembre 2015, les recherches de l'Anti-Terrorisme dans la traque des responsables des attentats.

Avant même le visionnage du film, une question se pose : quel est l'intérêt de mettre en images un évènement qui a déjà été énormément documenté ? On s'en remet alors à la créativité du réalisateur et des scénaristes.

A l'issue du visionnage, la question se pose toujours.

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 14:43

Paris, 1942, Rebecca, 19 ans, prend des cours de théâtre et prépare l'entrée au conservatoire. Toute son énergie et sa joie de vivre sont guidés par le plaisir de jouer.

Pour son premier film en tant que réalisatrice, Sandrine Kiberlain convoque un casting de premier choix de jeunes comédiens dont l'excellent Anthony Bajon, l'irrésistible India Haïr et l'irradiante Rebecca Mader, de la Comédie Française, dont la délicatesse de jeu et la fraîcheur portent le film. 

Sur la forme le film, dont la réalisation classique, la photographie élégante et les décors épurés, dans un premier temps séduisent, s'avère sur la durée et au fil du récit étrange. L'histoire ainsi mise en scène devient bancale. Dans cet univers aseptisé, la réalité de la menace nazie est tenue à distance sans qu'on sache très bien si la volonté de la réalisatrice est de nous plonger dans l'aveuglement de son héroïne ou s'il s'agit d'une forme de pudeur. Le choix d'un accompagnement musical mélangeant les époques participe à nous perdre sur ses intentions.

Le récit ne parvient jamais vraiment, à dessiner le portrait de cette jeune fille dans son ensemble composé par sa passion du théâtre, son éveil à l'amour et son statut de juive pendant l'occupation.

 

 

 

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27 mars 2022 7 27 /03 /mars /2022 21:05

A 37 ans, Thomas Edison, joueur de tennis qui n'a jamais réussi à confirmer les espoirs que son début de carrière avait fait naître, se refuse à mettre fin à sa carrière.

Quentin Reynaud, ancien tennisman, nous donne à voir, les coulisses de la vie d'un joueur, l'influence bonne ou mauvaise de son entourage, les sacrifices à accepter, les couleuvres à avaler et le courage nécessaire pour se confronter sans cesse à la possible défaite.

Alex Lutz offre, une fois de plus, une interprétation remarquable. Il est entouré de Kristin Scott Thomas et Ana Girardot, toutes deux, parfaites.

Disponible en VOD.

 

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11 février 2022 5 11 /02 /février /2022 14:35

A Marseille, Grégory, Cédric et Yassine sont flics à la BAC Nord. 

Librement inspiré de l'affaire des policiers de la BAC Nord inculpés pour corruption en 2012, le film met en scène le travail laborieux des policiers dans des quartiers transformés en zone de non-droits. 

Gilles Lellouche, François Civil, Karim Lecklou et Adèle Exarchopoulos sont parfaits. La photographie est belle. La mise en scène est particulièrement efficace dans les séquences d'affrontement mais on y perçoit une certaine complaisance qui dérange un peu. Les scènes de camaraderie, musique à l'appuie, confirme cette impression.

Rapidement, il est clair que Jimenez place son film dans la catégorie du divertissement plutôt que dans celle du film dossier. Dommage. Les sujets sociétaux sur lesquels il s'appuie pour réaliser son cinéma d'action méritent mieux.

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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 21:13

Isabelle et James se disputent les jours de garde de leur fille Zoé. Soudainement, Zoé tombe malade.

Julie Delpy, réalisatrice aux propositions riches et originales, nous emmène ici encore dans un univers particulier. Mêlant scènes de vie ordinaire et projection fantastique, elle imagine le remède au chagrin le plus insurmontable.

L'ancrage de ses héros dans une quotidiennete rend cette solution moralement discutable étrangement tentante. 

 

Date de sortie en salle : 30 juin 2021

Date de sortie en DVD : 3 novembre 2021

 

Lire les critiques des films de Julie Delpy : 

La Comtesse

2 days in Paris

2 days in New-York

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9 novembre 2021 2 09 /11 /novembre /2021 17:51

Les films de Nolan sont généralement enthousiasmant, proposant des récits originaux et astucieux (exception faite de Dunkerque). La réalisation est toujours particulièrement léchée et les images impressionnantes.

Pour Tenet, le réalisateur a poussé ses savoir-faire à l'extrême tombant dans un excès assez déplaisant. La complexité de son scénario finit par éliminer tout plaisir. Les 2h30 de film se transforme en pensum. Et l'esthétique visuel n'y change rien.

 

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30 octobre 2021 6 30 /10 /octobre /2021 21:36

Suzanne, 16 ans, s'ennuie. Elle vit harmonieusement avec sa soeur et ses parents mais le lycée et les gens de son âge ne l'intéressent pas. Sur le chemin des cours, elle rencontre un beau jeune homme qui semble lui aussi se sentir seul.

Suzanne Lindon réalise et joue son premier film, fait de beaucoup de silences, de timidité, de moments de grâce et de délicatesse. Elle s'entourent de comédiens au jeu élégant (Arnaud Valois, Frédéric Pierrot, Florence Viala, Rebecca Marder) et joue, avec ses faux airs de Charlotte Gainsbourg, époque "Petite voleuse", parfaitement l'adolescente tout en gaieté et langueur. Christophe, Vivaldi et une chanson originale de Vincent Delerm accompagnent musicalement ce premier amour troublant et empêché.

Il se dégage de ce film, certainement pas parfait, une émotion qui emporte sans qu'on ne sache très bien pourquoi. Un effet diabolo...  grenadine.

 

 

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5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 15:26

A New-York, Joe Gardner, professeur de musique dans un collège,  voit son rêve de jouer avec la saxophoniste Dorothea Williams exaucé. Mais un accident va le faire basculer dans une autre dimension.

Le nouveau film de Pete Docter auteur de Monstre et Cie et de Vice versa. Le propos, qui mêle peur de l'échec et recherche du sens de la vie, sans réelle originalité, n'échappe pas à une certaine naïveté. Son traitement est en revanche plus intéressant. La représentation des deux univers, la beauté du dessin, l'humour et l'énergie de l'ensemble emportent la partie.

 

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9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 20:12

Virginie, Aristide et Erik sont policiers dans le XXe arrondissement de Paris. Un soir, ils ont pour mission de reconduire à l'aéroport, Tohirov, un Tadjik entré illégalement sur le territoire français.

Tout d'abord, Anne Fontaine nous présente ses protagonistes dans leur labeur quotidien (femme battue, infanticide, maintien de l'ordre..) et dans leur vie privée bousculées. Tous les trois soumis à l'angoisse. Puis, la réalisatrice nous enferme dans le Kangoo de l'administration avec ces trois policiers et ce réfugié. L'ambiance est lourde juste allégée par des flash-back lumineux. La culpabilité d'envoyer cet homme à un retour vers la mort ronge la policière.

Malgré un récit peu crédible, Anne Fontaine en filmant la nuit, la ville, la route, l'aéroport et leurs lumières, installe une atmosphère prenante que la remarquable interprétation des quatre comédiens rend captivante. Virginie Efira est remarquable, à la fois sombre et lumineuse, parfaitement entourée par Omar Sy comme on l'a rarement vu, Grégory Gadebois, magnifique en homme résigné, et Paiman Maadi, touchant dans une partition ingrate.

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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 17:54

A Brive, Emma et Anaïs, deux jeunes filles de 13 ans que tout oppose, milieu social, niveau scolaire, gestion émotionnelle, sont amies. Le documentaire les suit pendant 5 ans dans leurs études, leurs vies de famille, leurs amours, leurs amitiés.

Pendant 2h05, les séquences se succèdent sans commentaires, sans contextualisation ou témoignages directs des deux jeunes filles. Si cela fonctionne à peu près avec Emma qui semble avoir une vie assez linéaire, le processus pêche à dessiner le portrait d'Anais qui fait face à une vie plus complexe et plus riche. On aurait aimé la suivre avec plus d'attention.

Adolescentes vient de recevoir le César du meilleur documentaire.

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23 février 2021 2 23 /02 /février /2021 21:32

L'école de Boersch qui forme de parfaites épouses depuis des années se voit, à la veille de  Mai 68, dépasser par l'évolution de la société.

L'intention est belle, les messages féministes proches de l'exhaustivité, mais le récit qui les sert semble fait de bric et de broc. Si l'on s'amuse au début du film de certaines scènes et personnages caricaturaux (Noémie Lvovsky en bonne soeur en fait délicieusement des tonnes), le sourire nous quitte assez vite. Le scénario qui tient sur une feuille de papier à cigarette est, de plus, assez mal mené. La qualité de jeu de Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémi Lvovsky et Édouard Baer ne suffit pas à maintenir notre intérêt.

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14 février 2021 7 14 /02 /février /2021 16:20

Vladimir annule la semaine de vacances prévue avec Antoinette, sa maîtresse. Il part en randonnée dans les Cévennes avec femme et enfant. Antoinette décide d'aller le retrouver.

Ce sympathique road movie, dans les beaux paysages cevenols, propose un scénario qui se cale sur le rythme de Patrick, l'âne qui accompagne l'héroïne : lent. Les scènes fantasques qui parsèment le film valent surtout pour la prestation de Laure Calamy, confondante de naïveté et de drôlerie.

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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 14:53

De nos jours, en Iran, Maryam est condamnée à mort pour le meurtre de Nasser, son mari. Elle participe à une émission de télé-réalité pour demander le pardon de Mona, la fille de Nasser, la seule à pouvoir annuler sa pendaison.

Yalda, la nuit du pardon est inspirée de l'émission de télé-réalité iranienne "Lune de miel". La loi du talion, le prix du sang, le mariage temporaire... sont au centre du film dont l'intérêt premier réside dans l'indignité qu'un tel show télévisé est pu exister (il a été supprimé depuis). 

Malgré ses bonnes intentions, Massoud Bakshi développe un scénario alambiqué dans une mise en scène brouillonne et frôle parfois le mauvais goût qu'il semble pourtant vouloir dénoncer. Le dessin de ses protagonistes est fait à gros traits, le poids des traditions et des inégalités sociales survolés.

Passé l'effet saisissant du contexte télévisuel, le film ne parvient pas à donner à sa dénonciation la dignité attendue. 

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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 16:45

En 1992, Gabriel, 10 ans, vit au Burundi avec sa petite soeur Ana, sa mère rwandaise, son père français. Son enfance heureuse et favorisée va basculer dans le drame familiale et l'horreur de la guerre.

Eric Barbier adapte le roman de Gael Faye qui s'est inspiré de sa propre histoire pour raconter la guerre civile au Burundi et le génocide au Rwanda. Sans faire de son film un témoignage historique, le réalisateur parvient à décrire l'effroyable contexte de ce récit intime. Il saisie l'insouciance de l'enfance, ses joies simples, son paradis bientôt perdu et le basculement dans  le chaos et la perte violente de l'innocence. Le film est porté par le talent du jeune Djibril Vancoppenolle parfaitement entouré de Jean-Paul Rouve, Isabelle Kabano et la jeune Dayla De Medina.

La folie des hommes et l'immobilisme de l'Europe  vus à hauteur d'enfants, portent plus encore le visage de crime contre l'humanité.

Sortie en salle : 28 août 2020

Disponible en VOD

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 20:31

En Pologne, en  1949, Wiktor, musicien, dirige une troupe de chants et de danses folkloriques et tombe amoureux de Zula une des chanteuses. Quand l'Etat impose au groupe de porter la bonne parole du parti lors d'une tournée européenne, Wiktor tente de convaincre Zula de fuir à l'ouest.

Cold war,  guerre froide entre l'Est et l'Ouest, entre Wiktor et Zula. Dans un format 4/3, en noir et blanc, la réalisation soigne particulièrement l'esthétique au point de prendre le dessus sur un scénario un peu faible qui offre toutefois quelques beaux moments.

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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 19:31

Franck, jeune pompier de Paris, est gravement brûlé lors d'une intervention.

Malgré toute l'admiration, la reconnaissance et la sympathie que l'on porte aux pompiers, malgré l'indéniable talent de Pierre Niney, d'Anaïs Demoustier et de Vincent Rottier, on peine à maintenir notre attention face à ce récit trop démonstratif. Tout déborde. Les dialogues explicatifs, les situations attendues, la réalisation appuyée.

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 15:46

Naïma, 16 ans, vit à Cannes. Sa cousine de Paris, Sofia la rejoint pour l'été et l'invite à découvrir un nouvel univers.

Rebecca Zlotowski plonge sa jeune héroïne (Mina Farid, parfaite) dans un monde bling bling où l'argent achète tout et tous, provoquant à la fois envie et mépris. La réalisatrice expose Naïma à ce luxe tapageur, qui lui prendra un peu de son innocence mais qui lui permettra aussi de se recentrer sur ses propres valeurs. 

A ces côtes, deux personnages qui ont pour vie de profiter de la fortune des autres. Tout d'abord, Sofia (Zahia Dehar, juste et étrange) a choisi d'user de ses charmes pour atteindre ce luxe qui la traite avec une condescendance avec laquelle elle sait jouer. L'apparition de l'ex call-girl a fait sensation à la sortie du film. Il est vrai que la réalisatrice semble fascinée par l'actrice et joue à fond avec son phrasé et sa plastique qui rappellent fortement ceux de Bardot. Mais, c'est le personnage de Philippe (Benoit Maginel, très bien) qui profite lui aussi de ce luxe en jouant les entremetteurs entre ses riches amis, qui saura préserver Naïma.

 

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 16:20

Jean, universitaire, gère quelques contrariétés familiales. Il est nommé ministre de la famille.

Le casting 4 étoiles positionnait le film sous les meilleurs hospices. C'était sans compter sur un scénario assez vide qui ne remplit même pas une tranche de vie. On passe son temps à attendre qu'il se passe vraiment quelque chose, que le film adopte au moins un ton goguenard, humoristique ou dramatique. Mais cela ne fonctionne pas. Vient le moment où l'on cherche à comprendre pourquoi la mayonnaise ne prend pas. Les comédiens, qui n'ont pourtant plus à prouver leurs qualités, sonnent régulièrement faux, piégés par des dialogues sans rythme.

 

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 15:53

Stéphane, restaurateur au pays basque, s'évade en échangeant sur Instagram avec Soo une jeune Coréenne. Sur un coup de tête, il prend l'avion pour la rejoindre.

La première partie qui sert de mise en place est assez classique, ni bien, ni mal. La dernière partie, à une scène près, mal exploitée, est totalement ratée. 

Entre les deux un film existe, avec un vrai point de vue, étrange, dans un esprit à la Last in Translation. Chabat cabotine toujours un peu trop de la même façon mais ça fonctionne grâce au personnage principal, immense et spectaculaire : l'aéroport d'Incheon, ville dans la ville.

Dommage, avec une intro et une conclusion un peu soignées ça aurait pu être bien.

 

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 14:59

Max visionne 25 ans de vidéos personnelles souvenirs de son adolescence, de ses amis, de ses parents, de sa jeune vie d'adulte...

Sur le papier, le projet séduit par son originalité. Le premier quart d'heure est  fidèle à la promesse mais très vite on doute de la présence d'un scénario, si ce n'est une faible histoire d'amour. Les 50 premières minutes enchaînent des séquences bien foutues en mode VHS, sans intérêt particulier, mais sympathiques, car semblables à celles qu'on a pu tourner nous-mêmes.

Puis, Max Boublil apparaît, et disparaît le peu de charme du film. Un semblant de scénario se dessine sous forme d'une succession de sketchs qui ne séduiront que les fans de Max Boublil.

 

 

 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 19:39

Cédric Saint-Guerande, présentateur vedette du 20h est en passe d'être déboulonné par le nouveau président de La Grande Chaîne.

Michel Denisot, qui a pourtant tenu quasiment tous les postes dans les chaines de télévision, du plus bas de l'échelle au plus haut, ne fait qu'aligner les clichés. Aucun regard nouveau, aucune créativité, aucune surprise, aucune réflexion dans sa comédie au vitriol, si caricaturale que tout un chacun aurait pu l'imaginer. Cerise sur le gâteau, le premier rôle est tenu par le roi de la caricature, caricature lui-même, Franck Dubosc.

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18 mars 2020 3 18 /03 /mars /2020 18:03

Après Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc, adaptation de la première partie du triptyque de Charles Peguy, Bruno Dumont adapte ici les deux dernières parties.

Si Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc, était rendu totalement indigeste par la musique de Igorrr, dont on se demande encore ce qu'on lui avait fait pour mériter cela, Jeanne renferme une beauté étrange qui n'apparaît pas aux premières minutes mais nous gagne petit à petit.

La grâce de Lise Leplat Prudhomme, enfant de 10 ans, au regard indocile et au menton fier, la douleur que portent la très belle musique et le chant de Christophe, le décalage de certains décors, les mélanges de tons entre acteurs professionnels et amateurs, tout, même le plus incongru, participe à faire de cet Objet Filmique Totalement Identifié comme une création du singulier Bruno Dumont, une oeuvre intrigante et belle.

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 16:43

À Naples, au début du XXe siècle, un jeune marin, Martin Eden fait la rencontre d’une demoiselle bourgeoise dont il tombe amoureux. Pour se hisser à son niveau d'éducation et à celui de sa famille, il se passionne pour la littérature et la philosophie, sans espère t-il trahir ses origines.

Pietro Marcello adapte le livre de Jack London en Italie et relève le défi du romanesque. Il nous emporte dans cette ascension pas à pas, enchaînant les défaites, les humiliations  et les résignations. Luca Marinelli est un parfait Martin Eden qui ne ménage pas son énergie et son enthousiasme pour s'élever à la hauteur de celle qu'il aime et qui, arrivé au sommet, n'en récolte qu'amertume. Amertume face à la trahison de ses origines, à la vacuité de la richesse, la solitude de la célébrité.

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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 16:53

L'affaire Dreyfus racontée du point de vue du colonel Picquart qui enquêta, mis sa carrière et sa vie en danger pour faire éclater la vérité.

Polanski convoque un impressionnant casting pour conter l'un des plus grands scandales du XXe siècle. Jean Dujardin impérial dans le rôle du colonel Picquart est entouré de Melvil Poupaut, Gregory Gadebois, Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric, Vincent Perez, Damien Bonnard, Louis Garrel, Wladimir Yordanoff et une partie de la troupe de la Comédie Française, Hervé Pierre, Denis Podalides, Eric Ruff, Bruno Raffaelli, Laurent Stocker, Didier Sandre.

Ce casting 4 étoiles sert parfaitement le récit qui met à distance le célèbre rôle joué par Zola et rend à Piquart l'honneur qui lui est dû. La fluidité du scénario, l'élégance de la mise en scène font de ce "J'accuse" un très bon film, un peu trop sage et classique pour être le chef d'oeuvre plébiscité par la presse et certainement pas le meilleur Polanski.

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