SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Italo Bettiol, créateur du psychédélique Chapi Chapo est décédé ce mercredi 28 décembre.
La série réalisée en stop motion mettait en scène un petit garçon et une petite fille coiffés de grands chapeaux ronds. Ces marionnettes en feutrine vivaient des aventures de 5 minutes dans des décors de papier colorés et s'exprimaient dans un dialecte étrange fait d' onomatopées.
L' excellente musique qui accompagnait leurs aventures et qui aura grandement participer à rendre cette animation culte fut composée par le très grand François de Roubaix.
Catherine Deneuve fait son retour là où on ne l'attendait pas : dans une pub pour Le Bon Coin. Le site de petites annonces fête ainsi ses 15 ans et Catherine Deneuve y expose sa passion pour les poules.
Une pub réalisée par Eric Lartigau, sur un script simple avec juste ce qu'il faut de décalage et d'autodérision pour que ce soit élégant et drôle, à l'image de la grande Catherine.
Le passionné et passionnant Bertrand Tavernier est parti aujourd'hui. A 79 ans, il nous laisse une imposante filmographie, tant par le nombre de films réalisés que par leur qualité, une liste impressionnante que l'on serait tenté de publier simplement parce qu'elle suffit à dire le talent du cinéaste.
Ainsi, en 1974, il signe pour son premier film un classique, L'Horloger de Saint-Paul, avec l'immense Philippe Noiret et traite de la filiation, un de ses sujets fétiches que l'on retrouve notamment dans Daddy Nostalgie et dansle chef d'oeuvre, sommet de mélancolie, Un dimanche à la campagne, adaptation du magnifique livre de Pierre Bost "Monsieur Lamiral va bientôt mourir".
Observateur attentionné de notre société, célébrant la bonté des uns et dénonçant les travers des autres, il signe avec la fiction L627, un presque documentaire précis sur une brigade de police, avec L'Appât, une dénonciation de la banalisation de la violence, dans La mort en direct, celle de la société du spectacle (en 1980, bien avant l'arrivée de la télé réalité en France), dans Coup de torchon, celle du racisme et de sa bêtise, avec Holy Lola, les difficultés de l'adoption, dans Ca commence aujourd'hui, il salue l'abnégation des "maîtres" instituteurs face à la misère sociale. Il aimait filmer les gens au travail. Ses personnages, quelque soit l'histoire dans laquelle ils sont plongés, ont un métier, horloger, instituteur, policier, ouvrier, artisan..., qu'il met en scène avec précision. Dans Quai d'Orsay, il dessine de façon très drôle très documentée, la vie d'un ministère (celui de De Villepin) et l'effervescence du travail des conseillers et des secrétaires.
Tout terrain, il s'est aussi promené du côté des films historiques. En costumes d'époque, La princesse de Montpensier, Que la fête commence, La fille de d'Artagnan,La passion Béatrice, dans notre Histoire plus contemporaine, La vie et rien d'autre, Capitaine Conan, Laissez-passer.
Il a aussi célébré deux de ces passions, le jazz dans Autour de minuit et le cinéma américain mettant en scène Tommy Lee Jones himself dans Dans les brumes électriques.
Cet amoureux du cinéma, qui débuta comme attaché de presse et journaliste dans les revues spécialisées pour devenir des années plus tard le Président de l'Institut Lumière, était aussi un formidable conteur de l'histoire du 7e art. En 2016, son dernier long-métrage a pris la forme d'un documentaire. AvecVoyage à travers le cinéma français, Bertrand Tavernier nous invite dans une partie de son panthéon du cinéma français. Trois heures de ballade émouvante et drôle que les commentaires du cinéaste rendent hypnotique. Il poursuivra le voyage en 2018, sur Arte, avec 8 épisodes, lui permettant de présenter d'autres réalisateurs, comédiens et musiciens qui ont enchanté sa vie de spectateur.
Un partage de passion porté par sa générosité et son goût de la transmission.
Photographie de Varda par Agnès - Copyright Ciné Tamaris 2018
Photographe, cinéaste, documenteuse et documentariste, visual artist mais pas plasticienne car elle détestait ce mot, Agnès Varda, artiste complète, auteur d’œuvres remarquables dans tous ces domaines, est partie cette nuit. A 90 printemps, bien qu'une maladie s'en prenait à ses yeux depuis quelques années, Agnès continuait sans cesse de créer : un documentaire avec JR, Visages, Villages, il y a 2 ans, une cabane de cinéma, la serre du Bonheur, l'année dernière, un documentaire Varda par Agnès diffusé sur Arte il y a une semaine et une exposition qui sera inaugurée demain dans les jardins de Chaumont-sur-Loire.
Cette artiste audacieuse, engagée, inventive, rieuse et d'une grande liberté avait un réel intérêt pour les autres. Elle leur consacrait des documentaires patients, précis, poétiques, d'une grande empathie, à la fois gais et émouvants que sa créativité, sa personnalité, sa voix et sa façon si personnelle de raconter, rendait incomparables.
Le 9 juin de l'année dernière, elle était présente à la galerie Obadia, pour le "Termissage", disait-elle, de son exposition. Elle parlait de son projet de future cabane qui cette fois serait un bateau échoué.
Claude Lanzmann, l'historien-documentariste est décédé aujourd'hui.
Il a réalisé l'un des plus impressionnants, des plus forts témoignages sur l'holocauste.
9h30 contant l'extermination des juifs par les nazis dans toute l'Europe, pour ne jamais oublier.
Un travail d'historien précis à l'aide de documents d'archives, de retour sur les lieux de l'horreur et de témoignages de bourreaux et de rescapés.
Dont celui inoubliable de Abraham Bomba, coiffeur, qui devra couper les cheveux de femmes et d'enfants avant qu'ils soient menés à la mort dans les chambres à gaz.
Avec Shoah, Claude Lanzmann sera pour toujours, celui qui a su dire l'indicible en donnant la parole et en respectant les silences.
Arte rediffuse Shoah samedi prochain et le laissera visionnable pendant 60 jours en replay.
Talus Taylor, génial créateur de Barbapapa, est décédé ce 19 février. Son personnage, inspiré de la sucrerie de nos fêtes foraines, a pris vie dans des livres en 1970 avant d'être transposé en dessin-animé quatre ans plus tard.
Le plaisir de cette création, à l'heure des manifs anti "mariage pour tous" fréquentées par des hordes de familles flanelle et des lancés de bananes, réside dans sa subversivité aux airs de ne pas y toucher. Une série animée mettant en scène une famille dont le père, Barbapapa, est rose, la mère, barbamama, noire, et les enfants de toutes les couleurs de l'arc en ciel, transgresse tous les modèles qu'une certaine bien pensance autorise. Que ces personnages se transforment à volonté, en objet ou animal, courts, longs, carrés, minces, gros ou ronds, ajoute à leur liberté sans limite.
JC Decaux, propriétaires des fameuses colonnes Morris,a refusé de présenter sur ses colonnes l'affiche du spectacle de Patrick Timsit "On ne peut pas rire de tout" telle quelle.
Que l'artiste soit suspendu à une bombe semblait à l'afficheur trop provoquant.
Voici donc la version que le théâtre du Rond Point a fourni à JC Decaux dont on peut se demander quel loyer il paie au propriétaire des trottoirs de Paris (la mairie) pour avoir ainsi droit de vie ou de mort sur la publicité d'un spectacle...
Au moins ça fait travailler les créatifs qui pour le coup n'ont semble-t-il plus eu très envie d'être créatifs...
Le 1er mai, une dizaine de photo-journalistes indignés de constater le peu d'attention accordée à leur travail et par la même occasion aux drames que vivent des populations du monde entier, ont affiché une trentaine de leurs photos dans Paris.
Un collage "sauvage" qui offre un peu plus de visibilité au Mali, Centrafrique, Tunisie, Géorgie, Tibet, Ukraine...
Depuis 4-5 ans qu'il n'est plus possible de stocker des tickets de métro sur soi sans que ceux-ci se démagnétisent au bout d'une semaine et que les guichetiers invoquent une modification de la qualité de la bande magnétique pour des soucis d'économie, la RATP se décide enfin à communiquer sur cette défaillance technique qui s'avère bien pénible pour les voyageurs.
Contrairement aux propos de la majorité de ses guichetiers, pas de bande magnétique au rabais selon la Direction de la RATP mais une prolifération d'aimants sur nos équipements.
En attendant que ses fournisseurs trouvent une solution, la RATP distribue le flyer ci-contre nous conseillant : "ne rangez pas vos billets à proximité immédiate des fermoirs de vos sacs à main, des étuis GSM, des étuis à lunettes, des calepins, des lecteurs MP3, des téléphones, des clés et de la monnaie."
Venez chanter avec SOS Villages d’Enfants le samedi 17 novembre à 15h, sur le parvis des Droits de l’Homme, place du Trocadéro à Paris pour former la plus grande chorale jamais entendue en France !
Objectif : accompagner en chanson la proposition d’article visant à inscrire dans le droit international l’importance des liens de la fratrie comme ressource essentielle pour l’enfant.
Des milliers de chanteurs face à l’écran géant qui diffusera les paroles de la chanson de Sinsemilia « Tout le bonheur du monde » sont attendus.
Ne ratez pas le rendez-vous le plus solidaire de France. Venez donner de la voix à ce grand rassemblement ouvert à tous.
Retrouvez SOS Village d'enfants sur facebook.com/Lebonheurdetreensemble
Je ne me souviens pas avoir autant rit en lisant qu'en dévorant le livre "Gamines" de Sylvie Testud.
C'est irrésistiblement drôle, attachant et émouvant, aussi, un peu. Ce n’est pas de la grande littérature, mais l'écriture alerte et la fraîcheur du ton vaut bien plus que 90% de la production actuelle. Livre de Poche propose désormais ce livre au prix de 6€.
Tout bien réfléchit, la dernière fois que j'ai ris, presque autant, c'était déjà à la lecture de livres de Sylvie Testud...
Depuis le début de la semaine, je passe chaque matin devant les affiches électorales de tous les candidats. Et chaque matin, me vient la même impression de malaise en voyant celle de Ségolène Royal. Ce portrait noir et blanc me fait penser aux photos de personnes disparues que l'on passe dans les journaux pour appel à témoins. Un avis de recherche...déjà... l'expérience Jospin peut-être...
On peut dire qu'à côté des autres affiches convenues, déjà vues, Ségolène dénote, fait originale, apporte du changement... A moins que ce ne soit un retour en arrière, vers le passé, quand les politiques ne pouvaient s'afficher qu'en noir et blanc, ou, tout autre, peut-être est-ce en souvenir de la photo très gros plan de Mitterrand en 1981...
Sophie Vouzelaud (Miss Limousin) échoue au pied du podium...
Il s'en est fallu de peu que, Miss France, institution archaïque, serve enfin à quelque chose.
En effet, quel plus beau messsager de la cause des handicapés qu'une Miss France sourde !
D'autant, que Sophie est largement aussi jolie, sympathique et fraîche que les 12 autres candidates finalistes.
C'est raté. Dommage.
Avec Sophie, l'expression "sois belle et tais-toi" aurait prit une toute autre dimension...
Ce week-end, France 3 nous propose de nous plonger dans l'intimité de l'Affaire Villemin.
Intimité des victimes Christine et Jean-Marie Villemin, intimité de la justice égarée et de la police ripoux, intimité de la presse déchaînée et sans scrupule, intimité de Laurence Delcourt reporter dépassée et écoeurée par ce qu'on lui fait faire, par ce qu'elle voit et qui se débat.
L'Affaire Villemin ça fout la trouille et des sentiments trés forts comme le dégoût et la honte mais aussi la compassion et le respect.
Dégoût de la Presse en meute qui se jette sur les Villemin et ne recule devant aucun stratagème pour sortir le scoop. A commencer par Jean Ker, reporter-photographe pour Paris Match qui en échange de photos exclusives fait écouter aux Villemin certains procés verbaux qui accusent Laroche (que tuera quelques semaines plus tard Jean-Marie Villemin...).
Interviewé à Arrêt sur Images ce dimanche, il était quasi sans regret, inconscient de l'irresponsabilité et de l'ignominie de son comportement tout le long de cette affaire. N'en tirant aucune leçon, par contre, très fier de ses photos et de ses scoops...
Jean-Michel Bezzina, ensuite, correspondant à la fois pour Agence France Presse, RTL, Le Parisien, France Soir..., il lance les accusations fantaisistes sur Christine Villemin et s'acharne sur elle.
Honte de notre police et de notre justice (bien que depuis l'affaire Outreau, le juge Lambert fasse figure de petit joueur dans le cercle des incapables...),
Honte pour Marguerite Duras, vieille folle à la plume assassine.
Honte de la nature humaine qui mène les hommes aux comportements les plus vils et les plus lâches, perdant la raison et étrangers à toute forme d'empathie.
Compassion pour Christine et Jean-Marie Villemin qui ont survécu à l'invivable : mort par assassinat de leur enfant, infamie de la presse, acharnement de la police, errement de la justice et de ses experts, accusation du pire, séjours en prison, suspicion portée par l'opinion publique pendant des années, poussés à la vengeance aveugle.
Respect pour Christine et Jean-Marie Villemin, celui que l'on doit à tous ceux qui se sont battus seuls contre tous, passant de l'état de victimes à celui d'accusés.
On ne sait toujours pas qui a assassiné le petit Grégory.
Mais, on a bien identifié qui sont les bourreaux de ses parents.
L'avocat des Villemin s'adressant à la presse dira :
"L'assassin du petit Gregory peut se réjouir il n'a plus besoin d'envoyer de lettres anonymes pour torturer ses parents, vous vous en chargez."