SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
De 1936 aux années 80, les destinées de quatre couples et leur famille, de nationalités différentes (français, allemand, russe et américain), ayant la même passion pour la musique et la danse.
Le film démarre par le générique dit par Francis Huster sur fond de Bolero de Ravel, précisant que tous ces personnages existent ou ont réellement existé ; il fera office de voix off au cours du film pour accélérer le récit. Suit la mise en place des personnages par une série de saynètes sur jouées, désuètes voir ridicules sans qu'on ne sache très bien si cela est volontaire ou non ; on en retrouvera certaines au cours du récit.
Le film s'installe petit à petit affichant quelques fulgurances, de jolies références telles le poème de Simonov, et pas mal de longueurs. L'arbitrage fait sur le traitement à accorder à chaque scène ou événement surprend. Ce qui semble intéresser le cinéaste c'est la répétition des destins. Ainsi, il expédie en quelques secondes les drames de l'histoire. L'information est donnée pèle mêle sans art, ni manière mais permettant à son récit de progresser (si on veut...) et au film de s'attarder sur les moments musicaux qui semblent être la vraie raison de son existence. Compte tenu de la dimension des drames qu'il abordent dans la première heure c'est pour le moins étonnant.
Le récit progresse vers une période contemporaine, les problèmes de vie des héros lassent, leur destinée (c'est un bien grand mot) intéressent de moins en moins. Les scènes sans intérêt se succèdent dont celle pathétique de la dispute entre potes. C'est interminable et lourd. C'est vrai que Lelouch n'a jamais fait dans la finesse.
La distribution prestigieuse (Nicole Garcia, Robert Hossein, Évelyne Bouix, Jacques Villeret, Fanny Ardant, Francis Huster, Jean-Claude Brialy, Richard Bohringer, Géraldine Chaplin, Macha Meril, Jean-Pierre Kalfon...) ne suffit pas.
Le général Sternwood engage le détective privé Philip Marlow car il est victime d'un chantage qui concerne sa fille cadette.
L'intrigue est complexe au point que ni les scénaristes, ni le réalisateur ne la comprenaient vraiment. Les hommes qui jouent aux cow boys, les rapports hommes-femmes...tout cela n'a pas très bien vieilli. Mais le rythme soutenu, les dialogues savoureux, la présence du couple mythique Bogart-Bacall devant la caméra et celle d'Howard Hawks derrière fait du Grand sommeil une oeuvre majeure du film noir américain.
Jeanne Dielman, veuve, vit avec Sylvain, son fils adolescent à Bruxelles. Sa vie d'une grande routine est ponctuée par les tâches ménagères et par la visite des clients de son activité de prostituée.
Jeanne Dielman..., tourné en 1975, a été élu le 1er décembre 2022, "meilleur film de tous les temps" au classement décennal de la revue britannique Sight and Sound. Hasard ou conséquences, le film restauré ressort en salle, l'occasion de vérifier les raisons de cet étrange et audacieux prix.
Le film porte une forte personnalité formel. Il est construit en plans fixes que la divine Delphine Seyrig habite et traverse. La colorimétrie est pâle. Blanc, beige, marron, jaune paille et bleu gris dominent. Les bruits de la vie domestique envahissent l'espace sonore. Les dialogues sont réduits au minimum. Quand la parole vient c'est par la voix de Delphine Seyrig ou par celle d'une voisine anonyme sur des considérations domestiques ou par celle de l'adolescent qui s'interroge sur les relations charnelles.
Ainsi les tâches quotidiennes répétitives, maîtrisées, sournoisement alienantes, forment la vie en huis clos (appartement et commerces du quartier) de Jeanne Dielman. Mais, petit à petit, l'expression sur le visage de Jeanne change, la mécanique semble se gripper.
Difficile de dire que Jeanne Dielman est le meilleur film de tous les temps (si ce classement a un sens). Il est en tous cas remarquable, nous tenant en haleine pendant ses trois heures de plongée au coeur de la vie de Jeanne Dielman.
1938, en Italie, Mussolini met en place les lois anti-juifs. La jeunesse juive de la ville de Ferrare trouve refuge dans le jardin et sur les cours de tennis de l'immense propriété des Finzi-Contini, famille juive richissime. Les amitiés fortes, leurs trahisons et leurs désillusions s'y nouent, la cruauté des amours déçus et la violence des lois fascistes se mêlent.
De Sicca adapte le roman de Giorgio Bassani à la demande de l'auteur lui même. Celui-ci apprécia peu le résultat qui porte trop de trahisons à son œuvre.
Le film, au récit un peu expéditif, parvient toutefois à nous attacher à ses personnages et à dessiner leurs tourments et l'étau qui se resserre sur eux jusqu'à pénétrer le refuge des Finzi-Contini.
L'Oeil détective privé est missionné pour enquêter sur Lucie la fiancé de Paul, le fils de ses clients. Alors qu'il débute son enquête Lucie assassine Paul et fuit la France. L'Oeil qui cherche sa fille Marie depuis 20 ans la voit en Lucie qu'il décide de suivre.
Mortelle Randonnée est à la fois un polar, un thriller, un film sur le deuil et sur la folie, L' étrange et le délire sont au coeur du film tant dans le fond que dans sa forme : l''Oeil (Michel Serrault, parfaitement bizarre) qui commente à voix haute ce qui se passe et ce qu'il imagine, un couple inquiétant (Guy Marchand et Stéphane Audran, méconnaissable), le jeu d'Adjani en tueuse traumatique, la musique de Carla Bley, les dialogues de Michel Audiard.
Film génial ou ringard ? On hésite pendant deux heures jusqu'à la scène finale.