SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
George (Michael Fassbender) et sa femme, Kathryn (Cate Blanchett) sont agents des Services Secrets Britanniques. Quand George est missionné pour démasquer une taupe, il convie tous les suspects à dîner chez lui. Kathryn en fait partie.
Steven Soderbergh propose un thriller en quasi huis clos. Pas de poursuite de voitures, pas de coups de feux. Il s'agit ici d'un polar psychologique d'une élégance toute britannique. Les tenants et aboutissants de la trahison sont un peu bancals mais ce n'est pas l'important. Ce qui importe ce sont les relations de confiance et le poids du mensonge dans la vie de couple.
Esthétiquement tout est soigné et l'élégance règne du casting qui compte entre autres Michael Fassbinder et Cate Blanchett jusqu'à la réalisation et la photographie très soignées comme souvent chez Soderbergh.
A New-York, en 1961, Bobby Zimmerman débarque du Minnesota pour rendre visite à son idole Woody Guthrie.
Un parfait inconnu se concentre sur les débuts de Bob Dylan, de son installation à Greenwich Village et le parrainage de Pete Seeger au concert du Festival Folk de Newport en 1965. Cinq années contées de façon chronologique, sans fantaisie dans le récit. Les débuts fulgurants de Dylan devenant la référence folk jusqu'au virage de Like a Rolling Stone, ses admirations sincères, son assurance/arrogance, ses amours pour Suze Rotolo et Joan Baez, "rivale" de poids pour le chanteur, dessinent le portrait d'une personnalité complexe. Si les dialogues de Dylan sont limités, amplifiant la part de mystère du personnage, le film laisse entendre (jamais en entier) quelques un de ses textes soignés, poétiques, et militants.
Le film est, sans être déplaisant, esthétiquement, très classique. Les interprètes sont remarquables. Timothée Chalamet est très bon en Dylan taiseux et arrogant. Il impressionne particulièrement en interprétant lui-même les chansons. A ses côtés, Monica Barbaro excelle dans le rôle de Joan Baez dont elle interprète, elle aussi, les chansons. Elle Fanning, Edward Norton et Boyd Holbrook complètent cet excellent ensemble de comédiens. La qualité de leur interprétation maintient notre intérêt pendant les 2h20 du récit même lorsque le film marque le pas dans sa dernière partie.
Dans le Jura, Michel évite de justesse un ours qui traverse brusquement la route. Son pick-up dans une course folle percute une voiture arrêtée sur le bas côté. Résultat : deux morts et un magot.
Après sa très réussie comédie romantique Tout le monde debout et sa plutôt ratée comédie familiale Rumba la vie, Franck Dubosc se lance dans un thriller tragi-comique. Dans la veine de l'excellent Poupoupidou, son scénario plonge Monsieur et Madame Tout le monde dans une histoire de cadavres, gangster et gros sous.
Le film démarre sur les chapeaux de roue maniant, avec une certaine aisance, violence et comédie, mais s'essouffle un peu dans sa deuxième partie. On rit bien volontiers des réactions plus ou moins réfléchies des deux héros Cathy et Michel mais le sentimentalisme, cher à Dubosc, nuit à la férocité du scénario.
Le dessin des personnages est suffisamment cocasse pour maintenir l'intérêt du spectateur. La grande force du film réside dans ses excellents interprètes : Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux, Kim Higelin et la participation d'Emmanuelle Devos et Anne Le Ny. Le maillon faible revient à Franck Dubosc, acteur, dont la palette de jeu est bien trop limitée pour le rôle et l'ambition du film. Il devrait se concentrer sur le travail de réalisation qui nous semble déjà suffisamment exigeant pour l'occuper pleinement. Ainsi, la réalisation honorable, qui donne à voir la beauté des paysages jurassiens, peine parfois à maintenir le rythme du film.
Bref, Un ours dans le Jura présente des défauts mais suffisamment de qualités pour qu'il mérite d'être vu en salle.
2001, à Saint-Claude dans le Haut-Jura, Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de job étudiant. Elle est enceinte d'un homme marié. Ils débutent une vie ensemble.
Les frères Larrieu adaptent le livre de Pierre Bailly. La tonalité des dialogues sonne un peu faux. Ce côté factice n'aide pas à plonger dans l'histoire ou à ressentir pleinement les émotions des personnages. Tout comme la platitude avec laquelle est traitée cette histoire. Les réalisateurs semblent avoir eu peur de tomber dans le kitch émotionnel qui tendait les bras à ce mélodrame. Ils déroulent cette histoire factuellement, avec une certaine froideur.
Si on s'accroche au film c'est par les décors du Haut Jura et la présence de Karim Leklou. Il est parfait dans son rôle et rend son personnage attachant. Le roman de Jim en devient celui d'Aymeric