SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, Zeus, le cheval métallique, et sa cavalière à la combinaison d'argent, galopant sur la Seine, ont impressionné plus d’un milliard de spectateurs. Symbole de la solidarité et incarnation de la puissance féminine, inspirée par les valeurs de la république française, par Jeanne d'Arc et par Sequana, la déesse de la Seine, elle a propagé l'esprit olympique dans toute la ville.
Conçu par l’atelier nantais Blam, le cheval métallique, 1,80 mètre au garrot, a été fabriqué en aluminium par impression 3D pour la tête, martelage à la main des tôles formant le corps, usinage des membres. La tête, les sabots et le buste sont recouverts de feuilles d’argent. Les pattes antérieures et postérieures sont traitées par une finition en anodisation. La tenue de la cavalière a été conçue par Jeanne Friot pour la cape et la capuche et par Robert Mercier pour l'armure.
Zeus était exposé dans la cour intérieure de l'hôtel de Ville jusqu'au dernier jour des Jeux paralympiques.
"Comment pouvez-vous réunir tant de bassesses et de grandeur, tant de vertus et de crimes ?" interroge Voltaire dans le conte philosophique Le monde comme il va dont le nouvel accrochage de la Bourse du Commerce tire son titre.
Cette nouvelle exposition réunit des œuvres qui interrogent le monde non sans une certaine ironie dont des œuvres prestigieuses toutes réalisées entre les années 80 et aujourd´hui. On peut voir notamment la Ferrari Dino de Bertrand Lavier, un énorme Balloon Dog de Jeff Koons et le Him de Maurizio Cattelan.
Cet accrochage, bien plus accessible que le précédent Avant l´orage expose des œuvres qui, si on ne fait pas partie des spécialistes de l´Art contemporain, ont au moins l´avantage d´être soit percutantes sur leur message, soit agréables à regarder, soit ludiques ou drôles. On peut ainsi croiser les vieillards dirigeants du monde en fauteuil roulant de Sun Yuan et Peng Yu, les villes en pile de livres de Liu Wei, les drôles de sculptures en argile de Peter Fischli et David Weiss, une reconstitution par Sturtevant de la salle de Marcel Duchamp réalisée pour l´Expo Internationale du surréalisme en 1938, les autoportraits de Martin Kippenberger, de Peter Doig ou Cindy Sherman... et la mise en abîme de la Rotonde par Kimsooja.
Dans le cadre de l´exposition Le monde comme il va, la Bourse de Commerce consacre la salle de la Galerie 3 au duo d´artistes Peter Fischli et David Weiss. Ces artistes Suisses se sont lancés, de 1981 à 2012, dans la mise en scène d´une histoire absurde de l´humanité en sculptures d´argile. Ils ont réalisé plusieurs centaines de saynètes toutes titrées dont une quarantaine, souvent très drôles, sont présentées ici.
Le MAM consacre une grande rétrospective à l'oeuvre de Jean Hélion.100 tableaux, une cinquantaine de dessins et de nombreux documents de travail sont présentés dans un ordre chronologique mettant en avant l'évolution constante de son style pictural. Autodidacte, il multiplie les techniques : aquarelle, gouache, encre, pastel, huile, acrylique. Il débute par la figuration, très vite abandonnée pour l'abstraction, adoptée comme un geste politique, et à son tour abandonnée pour retourner à la figuration dès 1939. Une figuration qui accueillera toujours une forme d'abstraction.
Dès lors ses tableaux présentent des scènes de vie, de rue, de travail. Cafés, marchés, Puces, magasins,... où évoluent des hommes étranges qu'il nomme journaliers, salueurs, allumeurs ou des mannequins plus ou moins menaçants dans des vitrines. Les objets du quotidien y tiennent une place importante et récurrente. Les parapluies, les chapeaux, les journaux, la baguette mais aussi des citrouilles, des choux, des poissons... Il les représente également dans des natures mortes ou dans de grands triptyques, sorte de cabinet de curiosités. L'autoportrait, le tableau dans le tableau, le miroir... sont aussi des figures récurrentes. Ainsi, certaines compositions évoquent Magritte, tandis que certains personnages semblent des hommages à Fernand Léger. L´influence de Mondrian sur ses oeuvres abstraites est évidente.
Hans Hartung et Ana-Eva Bergman, artistes majeurs de l´abstraction, se sont installés en 1972 dans une oliveraie sur les hauteurs d´Antibes. Ils ne l´ont plus quittés y installant leur maison et leurs deux ateliers qui accueillent, depuis 1994, leur Fondation ouverte au public de la mi avril à la fin septembre.
La Fondation présente des documents d´archives personnels et plusieurs de leurs œuvres abstraites et figuratives incluant caricatures, aquarelles et peintures dont une série de portraits rarement vus réalisés par Hans Hartung. Les oeuvres exposées varient en fonction du thème de l´exposition « temporaire ».
En 2024, est présentée « Le partage du sensible » qui relate l´ amitié artistique qui lia le couple à Terry Haass, artiste Tchèque dont on peut voir plusieurs peintures et sculptures. Un second accrochage basé sur les différents lieux de vie, de création, de villegiature et d´errance des deux artistes est également présenté.
Le lieu est une autre oeuvre des Hartung-Bergman. Les murs d´un blanc éclatant des bâtiments tranchent avec les variations de verts de l´oliveraie. Les immenses ouvertures sur l'extérieur faisant entrer à la fois la lumière et les oliviers dans les ateliers impressionnent. L'atelier d'Hans Hartung tel qu'il l'a laissé à sa mort est ouvert au public.
Pour prolonger la rencontre avec Hans Hartung et Ana-Eva Bergman, toujours à Antibes, visiter le musée Picasso. qui consacre une salle aux deux artistes.
Lire les posts sur les rétrospectives que le Musée d'Art Moderne de Paris a consacré à Hans Hartung, puis Ana-Eva Bergman.