SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

18 avril 2024 4 18 /04 /avril /2024 20:42

Elle rentre du lycée. Dans son hall d'immeuble, sans les voir, elle sait qu'ils sont là. A l'étage, sur son palier, ils l'attendent. Parce que Daniella, elle, n'est plus.

Nicole Garcia impressionne, seule en scène, dans le rôle de cette professeur de français, plus toute jeune, mais apprêtée car il faut avoir de la tenue. A Royan, sans passé ni rien pour la juger, Gabrielle chavire doucement. Est-ce à cause de sa vie d'avant, est-ce à cause de ses élèves qui l'a chahutent, est-ce à cause de Daniella ? Ou est-ce que Daniella n'est plus à cause de Gabrielle, à cause des élèves qui l'ont chahutée, à cause de sa soif de liberté ? Marie Ndiaye présente ici un double portrait celui d'une femme meurtrie et enseignante fragilisée et celui d'une adolescente frondeuse et harcelée.

La voix grave de Nicole Garcia, son interprétation jouant des hésitations de son personnage et de sa folle intransigeance, associées à l'écriture fine et précise qui dessine telle une araignée tissant sa toile, des portraits complexes, nous happent instantanément.

La mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia simple mais signifiante, soignant particulièrement le son, permet à Nicole Garcia d'habiter avec naturel l'ensemble de la grande scène du Théâtre de Paris. La puissance animale de la comédienne emporte tout.

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