Nawell, Grégoire et Sabine ont été victimes de vols avec agression. Issa, Nassim et Thomas sont en prison pour faits de vols et braquages. Ils vont être réunis par les services de la Justice Restaurative.
Après Pupille, consacré à l'adoption, Jeanne Herry traite d'un autre service public méconnu. Tout comme pour son précédent film, elle s'arme d'une troupe de très bons comédiens qu'elle semble, tel un chef d'orchestre, pousser à l'excellence de Stradivarius.
A cette grande direction d'acteurs, s'ajoute l'intelligence de l'écriture et la maîtrise du récit. En moins de 2 heures, elle parvient à expliquer les contours, objectifs et limites de la Justice Restaurative et le rôle des différents intervenants sans tomber dans le docu-fiction. A cela s'ajoute le dessin de chacun de ses personnages de fiction sans qu'à aucun moment l'effet catalogue ou démonstratif ne prenne le dessus sur l'intensité du propos. Au récit sur le groupe de parole, la réalisatrice - scénariste ajoute l'histoire de Chloé qui fait également appel à la justice Restaurative dans une démarche plus personnelle et intime. Ainsi, Jeanne Herry alterne les deux récits cassant tout risque d'ennui et donnant du rythme au film. Elle anticipe même dans un propos final une réponse à ceux qui verraient dans son film trop de naïveté.
En termes de réalisation, aucune esbroufe mais le sujet tel qu'il est traité n'en nécessite pas. Les plans fixes sur les visages et les champs contre-champs font une totale confiance aux comédiens. Et avec raison. Gilles Lellouche confirme, si on en doutait encore, qu'il est un très grand comédien. Tout comme Leila Bekhti, Adèle Exarchopoulos, Élodie Bouchez et Miou Miou. Ils sont entourés de trois transfuges de la Comédie Française, Suliane Brahim, Denis Podalydes, Birane Ba, et de Jean-Pierre Darroussin, Fred Testot, Dali Benssalah, Anne Benoît, également très justes.