SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

5 septembre 2020 6 05 /09 /septembre /2020 16:07

Marie, Bertrand et Christine vivent dans le même lotissement et sont devenus amis en manifestant en Gilets Jaunes sur un rond-point. Tous les trois se retrouvent en délicate situation, prisonniers des pièges de notre société menée par l'intelligence artificielle et la sur-consommation.

Le film débute par une liste à la Prévert de tous les travers et les conséquences de la consommation et la digitalisation à outrance : intrusion dans nos vies privées, notation de tout et de tous, déshumanisation des contacts, abandon par les services publics des territoires, le harcèlement scolaire, la faillite par crédit à la (sur)consommation, l'addiction aux séries, l'uberisation, la destruction de l'environnement, l'intelligence Artificielle.. Les situations et les dialogues percutants sont très drôles même s'ils mettent en lumière une réalité terrifiante. Les deux réalisateurs pointent le doigt sur les multiples travers de notre société de façon appuyée ou rapide. Il faut rester attentif pour tout percevoir. Même si le film perd en efficacité dans le développement des histoires des trois protagonistes, l'ensemble reste bien vu. Et si certains jugeront cela facile, l'exercice reste utile pour nous rappeler, s'il le fallait, la folie qui mène notre petit monde. Au casting, Blanche Gardin, Denis Podalydes, Corinne Masiero, Vincent Lacoste, Bouli Lanners, Benoît Poelvoorde... sont parfaits.

 

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6 août 2020 4 06 /08 /août /2020 20:05

Le musée d'Orsay présente une rétrospective des œuvres de James Tissot. La dernière avait eu lieu en 1985 au Petit Palais. C'est d'ailleurs au Petit Palais, en 2018, dans le cadre de l'exposition "Les impressionnistes à Londres" que James Tissot s'était rappelé à nous.

Orsay expose une centaine d’œuvres du peintre Nantais qui fit ses classes à l'école parisienne avant de s'épanouir de l'autre côté de la manche. Sa production anglaise est sans doute la plus immédiatement  séduisante. La modernité de son cadrage, la photogénie de ses mises en scène, la précision de ses représentations, le volume des étoffes, le grain des matières séduisent d'emblée. Ses peintures semblent des instantanés dans lesquels un des personnages prend en flagrant délit d'un regard ou d'un geste le peintre indiscret. D'autres peintures se moquent gentiment de leurs protagonistes, la gêne ou l'incongruité de la situation apparaissant nettement. Les portraits, se présentent dans des poses décontractées d'une étonnante modernité pour les représentations de l'époque.

L'exposition "James Tissot, l'ambigu moderne" est à voir jusqu'au 13 septembre.

James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay

La visite de l'exposition est l'occasion de revoir les collections permanentes qui regorgent de chefs d'oeuvre réalisés par d'illustres et moins illustres peintres internationaux.

James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
James Tissot, l'ambigu moderne au musée d'Orsay
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5 août 2020 3 05 /08 /août /2020 17:05

C'est dans des conditions particulières que se déroule la 10e édition du Festival de la jeune photographie européenne. Prévu du 14 mars au 15 avril, covid oblige, le festival a été reporté cet été jusqu'au 9 août et reprendra du 25 au 31 août.

Cette édition confirme la tendance forte et désormais majoritaire à présenter des oeuvres conceptuelles, d'art visuel, dans lesquelles la photographie n'est qu'accessoire ou disparait totalement. La grande majorité des artistes présente des installations aux sujets maintes fois rebattus qui se révèlent difficilement sans les explications des cartels. Est-ce la recherche du concept qui déshumanise un grand nombre d'œuvres alors que l'humanité est au coeur des sujets abordés ?

La découverte des photos (2 oeuvres seulement au 104) de Tamara Eckardt apporte un grand souffle d'humanité. L'artiste présente le projet "The Children of Carrowbrowne", des portraits des enfants du voyage qui vivent près d'une décharge en Irlande. Un sujet que l'artiste allemande aborde frontalement en utilisant la puissance brute de son art. Découvrez ses photos ci-dessous et sur le site https://tamaraeckhardt.com/

Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
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29 juillet 2020 3 29 /07 /juillet /2020 19:24

Anne Walberg, nez d'exception déclassé, produit des parfums pour diverses sociétés. Un jour, elle rencontre Guillaume, chauffeur. 

Le film au scénario délicat mais un peu lent vaut surtout pour son duo d'interprètes.

Emmanuelle Devos est excellente dans l'incarnation d'une personnalité complexe, hyper réceptive aux odeurs et indifférente aux autres. Gregory Montel est parfait dans le rôle du bon gars, sensible et dévoué. Ils sont le réel intérêt du film.

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14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 12:51

En Normandie, en 1985, le beau et charismatique David séduit le sensible Alex.

Ozon se plonge dans les années 80 de son adolescence et prend plaisir à reproduire l'esthétique visuelle et sonore de cette époque. Son histoire d'amour nait sous une ambiance un peu perverse, un peu inquiétante comme Ozon sait si bien le faire. Il nous intrigue et nous promet un récit plein de surprises. Mais, petit à petit le scénario s'enlise dans une histoire de roman photo pour ados. Les dialogues sont plats, les personnages secondaires sont peu exploités, les situations frôlent parfois le ridicule, le jeu même des comédiens s'en ressent. Si Ozon fait son miel du charme arrogant de Benjamin Voisin, il offre à Felix Lefebvre, un premier rôle doté d'une faible partition.

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12 juillet 2020 7 12 /07 /juillet /2020 12:58

Jean-Pascal, artiste qui galère, veut organiser une marche de contestation noire. Pour rassembler le plus de monde possible, il sollicite les artistes noirs les plus connus.

La forme de faux documentaire permet au héros d'interpeller le spectateur lors de ses petites victoires, de ses nombreux échecs et des situations incongrues ou édifiantes. auquelles il est confronté. Chaque sollicitation d'un artiste est l'occasion d'un débat musclé sur ce qu'est être noir, sur qui est noir, sur l'importance que ça a ou pas, sur les injustices que cela entraine, sur le poids de l'histoire, sur le communautarisme, sur le machisme de l'homme noir, sur la trahison de ceux qui ont réussi, sur la sincérité des engagements... le tout dans un enchaînement de scènes aussi hilarantes que signifiantes.

Les deux réalisateurs relèvent le défi de traiter un sujet sensible d'une immense complexité, en faisant rire, sans mauvais goût, et en n'oubliant jamais de faire sens.

 

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2 juin 2020 2 02 /06 /juin /2020 20:40

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 15:46

Naïma, 16 ans, vit à Cannes. Sofia, sa cousine de Paris, la rejoint pour l'été et l'invite à découvrir un nouvel univers.

Rebecca Zlotowski plonge sa jeune héroïne (Mina Farid, parfaite) dans un monde bling bling où l'argent achète tout et tous, provoquant à la fois envie et mépris. La réalisatrice expose Naïma à ce luxe tapageur, qui lui prendra un peu de son innocence mais qui lui permettra aussi de se recentrer sur ses propres valeurs. 

A ces côtes, deux personnages qui ont pour vie de profiter de la fortune des autres. Tout d'abord, Sofia (Zahia Dehar, juste et étrange) qui a choisi d'user de ses charmes pour atteindre ce luxe dont disposent des personnes qui la traitent avec une condescendance qu'elle sait déjouer. Philippe (Benoit Maginel, très bien) profite lui aussi de ce luxe en jouant les entremetteurs.

L'apparition de Zahia, ex call-girl pour footballeurs, a fait sensation à la sortie du film. La réalisatrice semble fascinée par l'actrice et joue à fond avec son phrasé et sa plastique qui rappellent fortement ceux de Bardot. Mais, c'est finalement la qualité de sa prestation d'actrice que l'on retiendra de Zahia Dehar.

 

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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 15:08

Les grands compagnons de route de Claude Sautet tirent leur référence en ce mois de mai. Après Michel Piccoli, c'est Jean-Loup Dabadie qui vient de nous quitter. Co-scénariste et dialoguiste de Sautet (César et Rosalie, les Choses de la vie, Max et les ferrailleurs, Vincent,François, Paul et les autres...), il a travaillé également avec Yves Robert (Un éléphant..., Courage fuyons...), François Truffaut (Une belle fille comme moi), Jean-Paul Rappeneau (Le sauvage), Claude Pinoteau (La gifle,...), mais aussi Lautner, Girod, de Brocca....

Nombres de répliques qui ont marqués ces films et notre panthéon cinématographique sont nées sous sa plume.

Il a aussi participé à l'histoire de la chanson française en écrivant pour de nombreux artistes dont Julien Clerc (Ma préférence,...) et Michel Polnareff (Lettre à France,...).

Son sens de la formule et des bons mots l'avait aussi amené à écrire des sketchs pour Palmade, Robin, Joly et surtout Guy Bedos.

Il était également la voix du cinéma au sein de l'Académie Française depuis 2008.

Ci-dessous, les mots de Dabadie dits par Romy Schneider, un des moments de grâce de "César et Rosalie" de Claude Sautet.

 

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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 19:15

Simon Dame, Paul Javal, Edgar Pisani, Nutthecio, Monteil, Dom Juan, Jacques Granville, René Cabourg, Pierre, le comte Philippe de Saint-Germain, Henri Husson, Charles, Gresillo, Monsieur le ministre, Michel, Pierre Losseray, Edmond Leroyer,José Viss, Frédéric Mallaire, Max Baumstein, Akiva Liebskind, Graham Tombsthay, Simon Lerner, Marc, le paltoquet, Leontes, Milou, Edouard Frenhofer, Désiré, Simon Cinéma, George Didier, le Prince de Conti, Ariel, Melville, un homme sans nom... Inquiétant, autoritaire, lâche, héroïque, touchant, criminel, manipulateur, manipulé, amoureux transit... Michel Piccoli a donné vie à plus de 200 personnages qui ont marqué puissamment notre cinéma. Il fut, notamment, le double à l'écran de Claude Sautet qui lui offrit Simon, François, Pierre, Max et Félix, héros inoubliables.

Michel Piccoli est parti ce 12 mai.

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 16:20

Jean, universitaire, gère quelques contrariétés familiales. Il est nommé ministre de la famille.

Le casting 4 étoiles positionnait le film sous les meilleurs hospices. C'était sans compter sur un scénario assez vide qui ne remplit même pas une tranche de vie. On passe son temps à attendre qu'il se passe vraiment quelque chose, que le film adopte au moins un ton goguenard, humoristique ou dramatique. Mais cela ne fonctionne pas. Vient le moment où l'on cherche à comprendre pourquoi la mayonnaise ne prend pas. Les comédiens, qui n'ont pourtant plus à prouver leurs qualités, sonnent régulièrement faux, piégés par des dialogues sans rythme.

 

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 15:53

Stéphane, restaurateur au pays basque, s'évade en échangeant sur Instagram avec Soo une jeune Coréenne. Sur un coup de tête, il prend l'avion pour la rejoindre.

La première partie qui sert de mise en place est assez classique, ni bien, ni mal. La dernière partie, à une scène près, mal exploitée, est totalement ratée. 

Entre les deux un film existe, avec un vrai point de vue, étrange, dans un esprit à la Last in Translation. Chabat cabotine toujours un peu trop de la même façon mais ça fonctionne grâce au personnage principal, immense et spectaculaire : l'aéroport d'Incheon, ville dans la ville.

Dommage, avec une intro et une conclusion un peu soignées ça aurait pu être bien.

 

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 14:59

Max visionne 25 ans de vidéos personnelles souvenirs de son adolescence, de ses amis, de ses parents, de sa jeune vie d'adulte...

Sur le papier, le projet séduit par son originalité. Le premier quart d'heure est  fidèle à la promesse mais très vite on doute de la présence d'un scénario, si ce n'est une faible histoire d'amour. Les 50 premières minutes enchaînent des séquences bien foutues en mode VHS, sans intérêt particulier, mais sympathiques, car semblables à celles qu'on a pu tourner nous-mêmes.

Puis, Max Boublil apparaît, et disparaît le peu de charme du film. Un semblant de scénario se dessine sous forme d'une succession de sketchs qui ne séduiront que les fans de Max Boublil.

 

 

 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 19:39

Cédric Saint-Guerande, présentateur vedette du 20h est en passe d'être déboulonné par le nouveau président de La Grande Chaîne.

Michel Denisot, qui a pourtant tenu quasiment tous les postes dans les chaines de télévision, du plus bas de l'échelle au plus haut, ne fait qu'aligner les clichés. Aucun regard nouveau, aucune créativité, aucune surprise, aucune réflexion dans sa comédie au vitriol, si caricaturale que tout un chacun aurait pu l'imaginer. Cerise sur le gâteau, le premier rôle est tenu par le roi de la caricature, caricature lui-même, Franck Dubosc.

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18 mars 2020 3 18 /03 /mars /2020 18:03

Après Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc, adaptation de la première partie du triptyque de Charles Peguy, Bruno Dumont adapte ici les deux dernières parties.

Si Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc, était rendu totalement indigeste par la musique de Igorrr, dont on se demande encore ce qu'on lui avait fait pour mériter cela, Jeanne renferme une beauté étrange qui n'apparaît pas aux premières minutes mais nous gagne petit à petit.

La grâce de Lise Leplat Prudhomme, enfant de 10 ans, au regard indocile et au menton fier, la douleur que portent la très belle musique et le chant de Christophe, le décalage de certains décors, les mélanges de tons entre acteurs professionnels et amateurs, tout, même le plus incongru, participe à faire de cet Objet Filmique Totalement Identifié comme une création du singulier Bruno Dumont, une oeuvre intrigante et belle.

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 16:43

À Naples, au début du XXe siècle, un jeune marin, Martin Eden fait la rencontre d’une demoiselle bourgeoise dont il tombe amoureux. Pour se hisser à son niveau d'éducation et à celui de sa famille, il se passionne pour la littérature et la philosophie, sans espère t-il trahir ses origines.

Pietro Marcello adapte le livre de Jack London en Italie et relève le défi du romanesque. Il nous emporte dans cette ascension pas à pas, enchaînant les défaites, les humiliations  et les résignations. Luca Marinelli est un parfait Martin Eden qui ne ménage pas son énergie et son enthousiasme pour s'élever à la hauteur de celle qu'il aime et qui, arrivé au sommet, n'en récolte qu'amertume. Amertume face à la trahison de ses origines, à la vacuité de la richesse, la solitude de la célébrité.

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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 16:53

L'affaire Dreyfus racontée du point de vue du colonel Picquart qui enquêta, mis sa carrière et sa vie en danger pour faire éclater la vérité.

Polanski convoque un impressionnant casting pour conter l'un des plus grands scandales du XXe siècle. Jean Dujardin impérial dans le rôle du colonel Picquart est entouré de Melvil Poupaut, Gregory Gadebois, Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric, Vincent Perez, Damien Bonnard, Louis Garrel, Wladimir Yordanoff et une partie de la troupe de la Comédie Française, Hervé Pierre, Denis Podalides, Eric Ruff, Bruno Raffaelli, Laurent Stocker, Didier Sandre.

Ce casting 4 étoiles sert parfaitement le récit qui met à distance le célèbre rôle joué par Zola et rend à Piquart l'honneur qui lui est dû. La fluidité du scénario, l'élégance de la mise en scène font de ce "J'accuse" un très bon film, un peu trop sage et classique pour être le chef d'oeuvre plébiscité par la presse et certainement pas le meilleur Polanski.

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8 mars 2020 7 08 /03 /mars /2020 14:07

Suite au naufrage d'un navire, Viola échoue en Illyrie. Pour échapper aux risques de sa condition de femme, elle se travestit en homme et se fait engager sous le nom de Césario, aux services du Duc Orsino. Ce dernier, fou amoureux de la Comtesse Viola, qui se refuse à lui, demande à Césario d'être son messager auprès de sa bien-aimée.

 

Thomas Ostermeier s'empare de cette comédie que William Shakespeare a écrite à l'occasion du carnaval, lieu de tous les travestissements et où régnants et peuple se trouvent à égalité. Le dramaturge se joue des genres, interroge les origines du sentiment amoureux et moque la folie des puissants. Si on peut s'étonner de la modernité d'un tel propos pour l'époque, sur le papier le pitch n'impressionne pas par son originalité. 

 

Mais la folie avec laquelle Shakespeare dessine ses personnages, l'outrance de la mise en scène d'Ostermeier et la qualité de jeu des comédiens enrichissent formidablement le récit. Le délire est de mise et si on ne sait pas jusqu'à quel point la traduction d'Olivier Cadiot transfigure le texte original, on est souvent saisi par son audace. Les improvisations des comédiens sur l'actualité (réforme des retraites, 49.3, coronavirus...) ajoutent au délire et respectent la tradition du Globe où les comédiens interpellaient directement le public.

 

Denis Podalydes, Georgia Scalliet, Adeline d'Hermy, Anna Cervinka, Noam Morgensztern, Julien Frison sont parfaits, comme la troupe du français sait toujours l'être, mais ce sont les prestations de quatre comédiens particulièrement bien servis qui nous marquent. Sébastien Pouderoux en serviteur coincé et amoureux, Laurent Stocker en oncle dégénéré, Christophe Montenez, en aristo cinglé s'en donnent à cœur joie dans l'outrance parfaitement dosée. Et il y a Stéphane Varupenne en Fou du Duc et de la Comtesse qui semble se promener dans cette partition, lui aussi excellent de bout en bout dans le premier degré comme dans les apartés. 

 

Si certains déplorent la laideur du décor et des (non-)costumes, elle convient parfaitement à cette ambiance de carnaval où tout est décadence, outrance et où les apparences trompent tout le monde ou personne. En un contraste puissant, un contre-ténor accompagné au théorbe intervient à plusieurs reprises apportant douceur et beauté au milieu de cette délirante farce.

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 16:28

De 1999 à nos jours, le combat de l'avocat Robert Billot pour prouver la responsabilité d'une usine DuPond dans la pollution des terres et des eaux et la contamination de la population en Virginie.

Haynes propose un film dossier dans la tradition du cinéma politique américain. Sans atteindre la verve d'une Erin Brockovitch ou l'intensité Des hommes du président, Dark Waters fait le job en contant de façon claire les tenants et aboutissants du duel, les enjeux économiques privés et étatiques, la lenteur de la justice et les vies broyées.

Le film, porté par Mark Ruffalo tout en accablement, tient un bon rythme jusqu'au dernier tiers où il marque le pas ne trouvant pas l'astuce narrative pour conter les années d'attente et manquant du romanesque auquel Haynes nous avait habitué dans ses précédentes œuvres. 

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 20:30

En 1996, lors des JO d'Atlanta, Richard, agent de sécurité, déjoue un attentat en découvrant un sac à dos abandonné. Il devient un héros avant de devenir le suspect n°1.

Eastwood traite ici le même sujet que dans Sully : monsieur tout le monde qui devient un héros avant de passer au statut de coupable. Ici le Monsieur tout le monde soucieux du strict respect de la loi, rêvant d'intégrer les forces de police, amoureux des armes, simplet mais pas totalement idiot, aux comportements infantils, maniaque, habitant toujours avec maman, quelque peu inquiétant semble le coupable idéal. Sa bonhommie et son sens du devoir étudiés sous l'angle de la culpabilité deviennent soudainement extrêmement suspects.

La démonstration de l'acharnement du FBI est implacable. Eastwood déroule son récit, particulièrement bien servi par l'interprétation de Paul Walter Hauser, sans temps mort.

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