SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

12 novembre 2007 1 12 /11 /novembre /2007 21:18

La vie de Catherine Nicole n`a jamais été rose. De l'enfance, à la ferme avec des parents qui ne l`aiment pas, à l'âge adulte où elle épouse un Roméo looser et violent. Pourtant, elle ne s`apitoie pas sur son sort. Au contraire. Elle se choisit un nom, Darling, plus proche de ses rêves glamours. Et bien que la réalité ne s'approche jamais, un tant soit peu de ses rêves, elle conserve une rage de vivre quasi inébranlable. Darling tombe souvent et se relève toujours. Darling existe vraiment. Son cousin Jean Teulé a écrit sa vie dans un livre, aujourd'hui devenu film.

Christine Carrière et Marine Foïs content cette histoire avec un respect immense pour cette femme au destin intolérable. Christine Carrière, tout d'abord, en ne montrant aucune scène des violences subit. Choix qui se révèle aussi payant artistiquement car aucune image ne vient gêner l'implication du spectateur. Nous suivons Darling pas à pas, nous la tenons par la main à chaque image. Le jeu parfait de Marina Foïs suffit à nous faire comprendre et ressentir les humiliations et les souffrances de Darling.
Aussi, comme pour conjurer l'horreur de ce que Darling vit, le film est parsemé de mots d'humour et d'histoires drolatiques. Il se dit que ce sont ceux de la vraie Darling. Ils sont une respiration indispensable au milieu de cette histoire sordide. Sans eux, le film eut sans doute était dans le trop, trop étouffant, trop pathos, trop incroyablement cruel...

Alors, oui, c'est vrai, "Darling" n'est pas le film du siècle.
Mais, l'hommage rendu à Catherine Nicole à travers l'interprétation généreuse, respectueuse et juste de Marina Foïs justifie à lui seul le prix de votre billet d'entrée.

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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 22:20
De nos jours, en Chine, le juge Feng, sa greffière et son apprenti sillonnent les montagnes pour aller rendre la justice dans les villages où les traditions font la loi.
"Le dernier voyage du juge Feng" nous apprend le fonctionnement des cours de justice ambulantes qui sillonnent le pays. Personnellement, je n'en soupçonnais même pas l'existence.
Les paysages de montagne sont superbement bien rendus par une photographie particulièrement soignée. Un ravissement pour les yeux qui ne suffit pas à nous occuper pendant l'heure 40 de film.
On s'ennuie ferme en regardant cette fable sociale. Sans doute parce qu'il ne s'y passe pas grand chose.

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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 19:57

Olivier Libaux  (Nouvelle Vague, c'est lui) a écrit est composé « Imbécile » un album concept dans la pure tradition de la chanson française.
Cet album conte une conversation chantée par quatre amis autour d'un diner. Sur le disque, Philippe Katerine ('Fernand'), Helena Noguerra ('Hélène'), Barbara Carlotti ('Thérèse') et JP Nataf ('René') interprètent les bonheurs et les désillusions des convives, à travers des textes désuets et ironiques, sur de jolies mélodies légères.

Les 5 et 6 novembre dernier, cet album scénarisé prenait du relief sur la scène du Café de la Danse. Barbara Carlotti, JP Nataf y reprenaient leur rôle tandis que Bertrand Belin et Armelle (de Holden) remplaçaient Katerine et Noguerra.

Des dialogues ont été écrits pour donner corps à l'histoire et justifier l'existence des chansons faisant de ce concert une pièce de théâtre chantée. Les quatre chanteurs s'amusent beaucoup dans la peau de ces personnages affectés. Certes ils ne jouent pas très justes, ne sont pas toujours bien en place, mais après tout la comédie n'est pas leur métier. Et curieusement, ces imperfections de jeu siéent parfaitement à l'ambiance désuète et légère des chansons, et amplifient un peu plus, le bonheur simple et le sourire créés par cet ovni musical.

Côté musique, c'est la joie de retrouver le terriblement séduisant Bertrand Belin et son irrésistible voix grave, c'est la découverte d'un JP Nataf survolté aux déhanchements surprenants, c'est une première rencontre un peu fade avec Armelle et surtout c'est le plaisir d'entendre à nouveau en Live la voix renversante de Barbara Carlotti, porteuse d'une émotion toujours renouvelée.

*Imbécile devrait être à nouveau proposé sous sa forme "jouée" aux Printemps de Bourges 2008"

 

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 12:42
Portland, Alex, ado-skateur, tue accidentellement un agent de sécurité dans Paranoid Park, temple du skate.  Pendant 1h30, Gus Van Sant invite le spectateur à suivre Alex avec sa peur d’être découvert, son effroi face à l’irréparable mais aussi son embarras face au divorce de ses parents et aux exigences de sa petite amie.

L’accident meurtrier n’est qu’un prétexte pour réaliser à nouveau le portrait d’un adolescent qui cette fois évolue dans un milieu particulier celui du skate. Gus Van Sant, fasciné par l’univers de Paranoid Park, lieu d’évasion d’Alex, en soigne particulièrement la représentation. Il choisi d’y filmer caméra à l’épaule pour une immersion totale au milieu des skateurs. En plus des ralentis dont il use souvent, il utilise ici le super 8 qui avec son grain différent crée une impression de rêve et d’apesanteur, facilitant ainsi l’identification du spectateur à Alex et à ses rêves de skate extrême.

Les scènes du quotidien d’Alex sont, elles, de facture plus classique (filmées en 35mm), l’accompagnement sonore y étant particulièrement soigné notamment dans une scène de douche impressionnante d’efficacité dans sa simplicité, le son donnant corps à l’angoisse grandissante qui enserre Alex. Gabriel Nevins qui interprète le rôle d'Alex, présent à chaque scène, est parfait. Sa bouille étrange nous hantera longtemps.

Pour Paranoid Park, Gus Van Sant utilise les mêmes recettes que pour Eléphant. Le résultat plus brouillon, un peu moins envoutant, impressionne et interpelle malgré tout.
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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 15:40
Le théatre Marigny présente, jusqu'au 2 décembre, "La vie devant soi" de Romain Gary.
En adaptant ce livre culte et déjà cinématographié avec le monstre Signoret, Xavier Jaillard prenait de gros risques. Le livre doit beaucoup à l'écriture espiègle et riche de Gary et le "réduire" à une pièce de théâtre semblait hasardeux.
C'était sans compter sur le talent de Didier Long, metteur en scène décidément très inspiré. Sa mise en scène enrichie de vidéos et musiques accompagne et complète parfaitement l'intelligent découpage de Jaillard. La voix off reprenant le livre assure les liaisons entre les scènes, clarifiant l'évolution des personnages et amplifiant une émotion déjà bien installée par les comédiens.
D'abord, les deux seconds rôle, le père interprété par Magid Bouali qui en une scène fait mouche et bien sûr le bon docteur Katz, interprété par Xavier Jaillard lui-même également très bon. Ensuite, Aymen Saïdi, le Momo, narrateur de son histoire d'amour avec Madame Rosa. Malheureusement, fréquemment faux parce qu'il crie plus souvent qu'il ne joue. Dommage, car lorsque son jeu se fait murmure il touche juste.
Et puis, et surtout,  Myriam Boyer en Madame Rosa. Telle qu'on avait pu l'imaginer à la lecture du livre. Tout en lourdeur, peur et folie. Entre raison, tolérance et infinie tendresse. Oscillant entre le plus beau et le plus laid. Myriam Boyer est simplement magnifique.
A elle seule, elle justifie l'existence de la pièce.
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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 16:32

Bat For Lashes en concert au Trabendo, c'est pas de décor, peu de lumière, une mise en scène inexistence et un curieux attelage de trois nanas musiciennes  virtuoses, so british, très petit doigt levé, extrêmement décalées et drôles. A la tête de cette étrange diligence, Natasha Kahn, anglaise-Pakistanaise, au look de squaw.
Simplicité donc comme pour laisser toute la place à la musique de Fur and Gold, premier album du groupe. Il est vrai que les (géniales) compositions de Natasha Kahn sont plutôt sophistiquées, et que la richesse des orchestrations n'a pas besoin d'emballage supplémentaire. Associées à la voix aérienne de Natasha, elles suffisent à nous ennivrer et à nous emmener dans de lointains voyages.
Difficile d'en dire plus, la magie ne s'opérant qu'au son du groupe, je ne peux que vous conseiller d'acheter le CD et de courir aux concerts.


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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 19:35
En Angleterre dans les années 80, un petit garçon solitaire de 12 ans  se lie d'amitié avec un groupe de skinheads.
La guerre des Malouines, le chômage, la rudesse de l'empire Thatcher et la montée du nationalisme en toile de fond, nous suivons l'évolution de Shaun en milieu skinhead (gentils ou méchants).
Dur, émouvant et souvent drôle, This is England marque les esprits. Entre autres, grâce à ses acteurs tous parfaits dans leur rôle. L'un d'eux impressionne particulièrement. Stephen Graham, le méchant du film qui arrive à donner à son personnage haineux, la pointe d'humanité et la séduction qui suffit à expliquer l'attachement du petit Shaun.
Marquant.
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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 15:39

Avec Patrick Rotman au scénario on pouvait s'attendre au meilleur. Las !
Florent Emilio Siri, le réalisateur, gros sabots aux pieds, semble courir contre le temps, pas celui de l'histoire mais celui dont il dispose pour conter son histoire. Ainsi, les scènes se succèdent dans une mécanique répétitive : une scène d'action = une problématique, une nouvelle scène d'action = une nouvelle problématique (Ceux contre qui on se bat, sont aussi ceux qui ont combattu avec nous en 39-45 / Peut-on justifier la torture parce qu'ils torturent les nôtres ? / Soldat Algérien dans l'armée française de quel pays seras-tu la guerre une fois finie ? etc...).
A force de vouloir trop en dire en un minimum de temps, le propos devient terriblement démonstratif et manque totalement de finesse et de liant. Le jeu des acteurs en devient caricatural (à l'exception notable d' Albert Dupontel) et tout le monde joue à Brando dans Apocalypse Now mais tout le monde joue mal. Maginel dont les yeux bleus - sans doute synonyme de pureté...- fascine le réalisateur en fait des tonnes.

Aussi, l'essentiel du film étant réservé aux scènes d'action (plutôt bien réalisées), il ne reste plus de place pour se consacrer aux héros de l'histoire (ces militaires Français ou Algériens de l'armée française)
, pour installer leur profil psychologique, pour que le spectateur s'identifie. On pense un instant que le réalisateur sans fou jusqu'à ce qu'une scène tire-larmes de 5 bonnes minutes nous montre "un des nôtres" blessé, heureux de sa quille, finalement se faire tuer. Problème : ce type on ne l'avait encore jamais vu dans le film, à aucun moment son importance pour les autres n'a été effleurée... Alors nos larmes... Lorsque Maginel ou Dupontel disjonctent (ceux qui auront vu le film comprendront cet humour de mauvais goût...) on en est presque surpris,comme s'il manquait quelques scènes coupées au montage...

L'erreur, sans doute, aura été de choisir Siri comme réalisateur. Dénué de toutes finesse, ce réalisateur est fait pour tourner un ènième Piège de Cristal mais certainement pas un film sur un conflit aussi complexe que celui que fut la guerre d'Algérie.


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9 octobre 2007 2 09 /10 /octobre /2007 11:48
Après une prestation remarquée au Festival de Jazz de Saint Germain, Terez Montcalm a investi l'Européen, archi-bondé et largement acquis à sa cause.
En tant que digne chanteuse Québequoise, Terez Montcalm est particulièrement sympathique, conviviale et bonne copine. Aidée par une salle à l'infrastructure particulièrement confortable, elle a rapidement installé une ambiance bon enfant. Sa voix rauque, apprèciée sur CD, confirme en Live et impose le respect.
Son répertoire entre reprises et compositions personnelles, parfois jazz, parfois rock déroute un peu d'autant que son attitude scène plutôt dynamique est à cent lieu des économies de gestes observées par la majorité des chanteuses jazz.
Guitare en bandoulliére, Terez Montcalm joue ainsi souvent sur la frontière entre jazz et pop-rock, ce qui donne un peu trop souvent un répertoire un peu bâtard fort proche de la musique "d'ambiance". Dommage, son talent mériterait mieux.
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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 12:35

Invités par le Festival "Entre Guillemets", festival dédié aux chanteurs à texte, David Lafore, Bertrand Belin et Franck Monnet se sont partagés le Café de la Danse pour deux soirs.
Accompagnés de leur seule guitare, ils ont chacun leur tour occupé la scène pendant 45 minutes.
David Lafore a ouvert le bal. Le format seul avec sa guitare sied parfaitement à son répertoire plus orchestré sur CD. Toujours aussi fantaisiste et drôle, il en gagne en sobriété. Ainsi, Il perd la lourdeur qu'on a pu observer dans sa version "5 têtes" c'est à dire accompagné de ses 4 musiciens qu'il a tendance à entrainer dans ses plaisanteries du coup particulièrement potaches. Ici, sa belle voix grave et son attitude dandy déconnant servent particulièrement bien ses chansons aux mélodies courtes et répétitives et aux textes incisifs et imagés.

Contrairement à David Lafore, la configuration guitare seule n'a pas bien servie Franck Monnet dont il est vrai, à la base, le répertoire me séduit moins. Les mélodies moins évidentes se trouvent fort nues dans cette très légère orchestration. Phénomène accentué par le manque de musicalité des textes, de plus, souvent sur-écrits.
Heureusement, sa belle voix au voile léger flatte nos oreilles et sauve quelques titres tels "La routine" ou "j'adore t'écrire". L'enthousiasme d'un Franck Monnet particulièrement proche de son public a beaucoup aidé.

Bertrand Belin dont le répertoire me réjouie tant, a, lui aussi, souffert de cet accompagnement minimal. Il est vrai que les orchestrations de ces CD sont particulièrement soignées et participent au plaisir ressenti à l'écoute de ses chansons. La dextérité avec laquelle il manie sa guitare électrique n'a pas suffit à combler ce manque. Sa belle voix grave pourtant n'a pas déçu et a servi avec le soin qu'ils méritent ses textes raffinés.



PS : On remarquait dans la salle la présence de Barbara Carlotti et JP. Nataf particulièrement attentif au jeu de guitare de Bertrand Belin.


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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 22:19
99 francs ressemble au monde qu'il dénonce : moche, bruyant, opportuniste, ridiculement branchouille, faussement sincère et terriblement vain.
Tout est faux, à commencer par les images toutes retouchées par ordinateur. Même Jean Dujardin en fait trop et semble si peu à l'aise dans son rôle qu'il en deviendrait presque mauvais.
Censé dénoncer les méfaits de la pub et de notre société de consommation, ce film est en réalité une occasion de plus pour Jan Kounen de nous servir 1h40 de violence et de vulgarité à gogo avec en pathétique touche finale la "révélation" : avec l'argent dépensé par la pub on pourrait presque sauver le monde.

En définitif, la seule question importante soulevée par le film est :
combien de temps Beigbeder tiendra t-il avant d'avouer que ce film, adaptation de son livre, est une grosse daube ?
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24 septembre 2007 1 24 /09 /septembre /2007 22:29
Vu « Joyeuses funérailles ».
Une comédie anglaise annoncée comme la plus drôle depuis « 4 mariages et un enterrement ».
J’ai passé toute la durée du film à me demander pourquoi tout cela me faisait parfois sourire mais surtout pas rire. J’aurai aimé m’esclaffer mais un je ne sais quoi empêchait l’étirement compulsif de mes zygomatiques.
Sur le papier l’histoire n’est pas très originale mais offre un contexte comique généralement efficace : Daniel enterre son père. Chaque membre de la famille arrive avec ses problèmes à régler. Les situations cocasses se succèdent jusqu’à l’arrivée d’un inconnu (« un inconnu » ouarf !comprendront ceux qui ont vu le film)…


Malheureusement, le film manque cruellement de rythme. Les gags arrivent par à coups. La mayonnaise prend quelques secondes et retombe aussi vite. Le montage fait à la hache n'aide sans doute pas.
Surtout, il y a à mon avis un énorme problème de mise en scène. J’ai rarement vu un film comique prônant autant l’immobilisme. Frank Oz filme sans cesse ses acteurs en gros plans fixes. La caméra passe d’un visage à l’autre comme si le réalisateur ne comptait que sur les mimiques de ses acteurs pour faire rire. Mais n’est pas Louis de Funès qui veut et même dans les films de Jerry Lewis le mouvement avait toute son importance.
De fait, ces gros plans empêchent toute exploitation du contraste contexte-évènements. Encore à mon avis un ressort important des scènes comiques, sinon pourquoi placer cette histoire dans le cadre d’un enterrement ? Ainsi, les rares scènes où Oz filme ses acteurs en plan large, dans le décor de circonstance, avec un arrière plan réellement présent, ces rares scènes sont les scènes où l’effet comique est le plus efficace. Mais, elles sont rares.


Aussi, on peut discuter de la lourdeur des gags souvent téléphonés, exploités jusqu’à la corde, le scato l’emportant sur l’humour noir ou pince sans rire. On peut aussi déplorer la fin gnangnan avec le discours du genre « si tout le monde il était beau et gentil, ça serait plus facile ». Mais, ce serait pinailler à côté de ce vrai problème de mise en scène.
On reconnaitra tout de même l'excellence des comédiens tous parfaits tant dans les premiers que dans les seconds rôles.
Si Frank Oz n’a appris aux Etats-Unis (où il a fait toutes ses classes) ni la mise en scène, ni la finesse, il n'est pas mauvais en directeur de casting... Mais est-ce lui qui a fait le casting...?
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23 septembre 2007 7 23 /09 /septembre /2007 14:29
Le théâtre Bastille inaugure le Festival d' automne avec une pièce du suédois Lars Norén.
"La veillée" met en scène deux frères et leurs femmes réunis après un enterrement.
Sous le regard lourd des cendres de la mère et aider par l'alcool, les couples - mari et femmes, frère et frère - vont se déchirer au rythme des langues déliées. Toutes les névroses familiales vont y passer, enfant abandonné, démission des parents, inceste, adultère, compétition entre frères...
Le texte de Lars Norén particulièrement bien écrit est l'intérêt essentiel de la pièce (même s'il se fait parfois inutilement bavard - on aurait pu gagner 1/2 heure sur les 2 heures). Précis et féroce, il est aussi très drôle pour qui aime un minimum l'humour noir. Les situations outrancières se succèdent sur fond de "Dallas" à l'univers impitoyable.
Les comédiens sont bons à l'exception notable d'un des frères, Allan, qui devrait crier un peu moins et interpréter un peu plus. Mélanie Leray qui a participé à l'adaptation et la mise en scène de la pièce, est parfaite et sans nul doute la plus investie dans son rôle.
La pièce est de facture plutôt classique pour un spectacle donné au théâtre de la Bastille. Les non-initiés au théâtre contemporain peuvent la voir sans crainte si ce n'est celle de tenir 2 heures. Ils auront droit en plus à un incontournable : l'acteur nu. En l'occurence, LA comédienne : Mélanie Leray.
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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 20:30

Quand je vais voir Emilie Simon à la salle Pleyel, l'une des grandes curiosités pour moi c'est ... la salle Pleyel. Réouverte en 2006 après 2 ans de travaux, elle offre un confort d'écoute exceptionnel tant visuel (et oui on écoute aussi avec les yeux), que fessier (on écoute mieux confortablement installé) et que, bien entendu (ouarf), auditif. La qualité du son est exceptionnelle donnant à chaque instrument, à chaque discret arrangement, à chaque souffle de note et autre silence la place qu'ils méritent. Un bonheur rarement égalé.

A salle exceptionnelle, concert exceptionnel. Ainsi, profitant de la qualité de ce lieu généralement dédié à la musique classique, Emilie Simon est venue accompagnée des Percussions Claviers de Lyon (un quintette de marimbas, vibraphones et xylophones) et de ses inséparables violoncelliste et machino-informaticien. Ayant repensé l'ensemble des arrangements, Emilie Simon nous a offert l'occasion de découvrir différemment  ses déjà cultes titres de "Végétal" mais aussi certaines chansons de son premier album. Perdant en ambiance électro mais nous offrant d'inattendues versions telles "Fleur de saison" au ukulélé ou
un autre titre (qui m'échappe la tout de suite) au piano presque ragtime.
Laissant toujours la place belle aux ambiances féériques, elle est entrée dans la salle en une procession bouddhiste suivie de deux de ces musiciens tout trois de blanc vêtus et bougie à la main. Pour ce qui est de la mise en lumière, je n'ai pas retrouvé l'ambiance fantasmagorique du Printemps de Bourges, les éclairages étant un peu froids (mais cela est sans doute dû à la salle peu équipée pour accompagner ce genre d'ambiance).
Toujours petite chose fragile et lumineuse, Emilie Simon a surpris une fois encore, par la force de sa présence et de sa voix. Juste et virtuose en tout.
La force du talent.


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14 septembre 2007 5 14 /09 /septembre /2007 16:21
Benjamin Biolay, mon Benjamin Biolay, au look capillaire incertain, antipathique en diable, mon mal aimé Biolay, qui me vaut toutes les railleries depuis 8 ans, sort son 4ième album.
Trash Yéyé est annoncé par la presse, tout comme pour ses précédents opus, comme son meilleur album. Les comparaisons avec Gainsbourg sont une fois de plus de mises. Je ne suis pas sûre d'être d'accord. Les albums précédents étaient, eux aussi, excellents. Quant à Gainsbourg...
Biolay pour moi, est un autre des génies de la chanson française. Avec quelques points communs avec l'encombrant Serge : des arrangements léchés aux envolées lyriques ou aux guitares basses plombantes, des mélodies élégantes, des textes soignés, mélancoliques et cafardeux, une voix sombre, un phrasé brumeux. Une virtuosité commune mais différente.
Trash Yéyé est plus noir encore que ses autres albums qui étaient plus nostalgiques que funèbres. Plus rythmé aussi. Ici, la pop prend toute la place rendant cet opus sans doute plus abordable que les autres. On peut même espérer un succès populaire avec "Dans la Merco Benz" (mais j'en avais déjà prédis plein d'autres sur les albums précédents...).
Bref, de "Kennedy Rose" à "Trash Yéyé", j'écoute encore et toujours Biolay avec une certaine délectation.
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11 septembre 2007 2 11 /09 /septembre /2007 20:23
  
   Rien de divin,
   Tout de l'idylle sans lendemain.
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 22:04
Contre toutes attentes, "Ceux qui restent" est drôle. Très drôle, juste et intelligent.
Bourré de bonnes idées tant dans la mise en scène que dans le scénario. Juste dans la peinture des personnages et l'écriture des dialogues. Emouvant dans sa retenue, sans pathos.
Mais, cela est essentiellement dans la première heure. Ensuite, tout s' essouffle. Le film perd son rythme. Ce qui m'avait tant plut, jusque là, disparait. L'histoire semble hésiter, comme pour mieux exprimer le vide ressenti par ceux qui restent. Le problème c'est que vient aussi l'ennui.

Les interprètes jusqu'aux seconds rôles, sont excellents. Emmanuelle Devos et Vincent Lindon sont parfaits dans leurs personnages que tout oppose. Elle extravertie un peu fofolle qui se déçoit face à la maladie. Lui droit comme un i, exemplaire en vieux routard face au mal. Elle qui veut choisir la vie et lui comme sacrifié volontaire jusqu'au bout.

"Ceux qui restent" est un film remarquable qui au souvenir de sa dernière demi-heure se transforme en bon film. De ces films qui parce qu'ils ne tiennent pas jusqu'au bout l'excellence qu'ils se sont imposés au démarrage, finissent par, injustement, décevoir un peu.
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25 août 2007 6 25 /08 /août /2007 20:57
Vu "la fille coupée en deux".
Certains critiques l'annoncent comme le ou un des meilleurs Chabrol.
Des Chabrol bien meilleurs, j'en ai vu plusieurs.
Pourtant, "La fille coupée en deux" est un film 100% Chabrolien : critique des notables de province, quinzième degré, ambiance lourde et intrigue. Malheureusement, ici l'intrigue est bien mince. Le scénario manque d'enjeu et, du coup, le film d'intérêt.
Le plaisir vient du jeu de Benoit Magimel, excellent en dandy barré et de l'ironie Chabrolienne qui habite le film d'un bout à l'autre. Berléand est, juste, juste et Ludivine Sagnier, comme toujours, transparente et sans saveur.
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 19:34
A l'écoute de "Fur and Gold" de Bat for Lashes, on perçoit dans la voix et dans les arrangements quelques choses de l'électro-déjantée Bjork, de la rageuse-mystique Sinead O'Connor et de l'aérienne-lyrique Kate Bush.
Pourtant, Bat for Lashes installe son univers propre et unique particulièrement féérique, aux orchestrations riches et inventives, où se croisent des instruments qui se sont rarement cotoyés - instruments électro., clavecin et tambourin entre autres s'y répondent.
Dans cet ensemble plutôt évanescent mais pas planplan, on trouve le tubesque et curieusement très new-wave "What's a girl to do", le second single "Prescilla" tout en claquements de mains et neuf autres titres plus planants dont le très katebushien "the wizard" et le déjà célébré "Horse and I".
Si cet album se distingue par l'intelligence, l'originalité et la richesse de ses arrangements, il est aussi servi par des mélodies imparables.
Un très bel album donc à écouter sans modération.
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11 août 2007 6 11 /08 /août /2007 16:19

Vous l'aurez compris, en cet été automnale, je rattrappe le retard prit cet hiver et cours au ciné et à la DVDthèque pour voir les incontournables de la saison 2006-2007.

Indigènes donc.

Indigènes c'est LE film qui a réveillé Chirac et permis l'harmonisation des pensions des anciens combattants coloniaux. Indigènes c'est aussi le film qui a reçu le prix (collégial) d'interprétation masculine à Cannes en 2006 (pour les 5 acteurs principaux) et qui a été nominé aux Oscars comme meilleur film étranger de l'année.

Indigènes raconte à travers 4 personnages aux personnalités très diverses, l'histoire des soldats d'Afrique du Nord ou noire qui ont rejoins l'armée française en 1943 pour combattre l'invasion nazie. On y découvre (ou redécouvre) les injustices subit par ces hommes qui furent traités comme des soldats de seconde zone. On y apprend leurs motivations et leurs espoirs qu'on sait déjà déçus.

Bien qu'estimable, le film m'a semblé un brin caricatural ce qui a dû participer à son succés aux Etats-Unis. Les personnages et dialogues ont sonné parfois faux à mes oreilles et je n'ai pas été séduite par l'interprétation de Samy Nacéri ni par celle de Jamel Debbouze (soldat à un bras sans qu'on sache pourquoi). Les scènes de guerre, elles, m'ont semblé plus réalistes et réussies. Aussi, selon moi, le film vaut surtout par ce qu'il est le premier film populaire à traiter de ce sujet, autre honte de notre pays.

Peut-être est-ce par le sujet qu'il traite qu'Indigènes a obtenu la clémence de la critique ?

 

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