SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

24 septembre 2007 1 24 /09 /septembre /2007 22:29
Vu « Joyeuses funérailles ».
Une comédie anglaise annoncée comme la plus drôle depuis « 4 mariages et un enterrement ».
J’ai passé toute la durée du film à me demander pourquoi tout cela me faisait parfois sourire mais surtout pas rire. J’aurai aimé m’esclaffer mais un je ne sais quoi empêchait l’étirement compulsif de mes zygomatiques.
Sur le papier l’histoire n’est pas très originale mais offre un contexte comique généralement efficace : Daniel enterre son père. Chaque membre de la famille arrive avec ses problèmes à régler. Les situations cocasses se succèdent jusqu’à l’arrivée d’un inconnu (« un inconnu » ouarf !comprendront ceux qui ont vu le film)…


Malheureusement, le film manque cruellement de rythme. Les gags arrivent par à coups. La mayonnaise prend quelques secondes et retombe aussi vite. Le montage fait à la hache n'aide sans doute pas.
Surtout, il y a à mon avis un énorme problème de mise en scène. J’ai rarement vu un film comique prônant autant l’immobilisme. Frank Oz filme sans cesse ses acteurs en gros plans fixes. La caméra passe d’un visage à l’autre comme si le réalisateur ne comptait que sur les mimiques de ses acteurs pour faire rire. Mais n’est pas Louis de Funès qui veut et même dans les films de Jerry Lewis le mouvement avait toute son importance.
De fait, ces gros plans empêchent toute exploitation du contraste contexte-évènements. Encore à mon avis un ressort important des scènes comiques, sinon pourquoi placer cette histoire dans le cadre d’un enterrement ? Ainsi, les rares scènes où Oz filme ses acteurs en plan large, dans le décor de circonstance, avec un arrière plan réellement présent, ces rares scènes sont les scènes où l’effet comique est le plus efficace. Mais, elles sont rares.


Aussi, on peut discuter de la lourdeur des gags souvent téléphonés, exploités jusqu’à la corde, le scato l’emportant sur l’humour noir ou pince sans rire. On peut aussi déplorer la fin gnangnan avec le discours du genre « si tout le monde il était beau et gentil, ça serait plus facile ». Mais, ce serait pinailler à côté de ce vrai problème de mise en scène.
On reconnaitra tout de même l'excellence des comédiens tous parfaits tant dans les premiers que dans les seconds rôles.
Si Frank Oz n’a appris aux Etats-Unis (où il a fait toutes ses classes) ni la mise en scène, ni la finesse, il n'est pas mauvais en directeur de casting... Mais est-ce lui qui a fait le casting...?
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