SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

11 février 2017 6 11 /02 /février /2017 18:25

Chiron vit, avec sa mère droguée, à LIberty City, un quartier pauvre et violent de Miami. A l'école, les enfants le maltraitent et le traitent de tapette.

Barry Jenkins trace, en trois volets, le portrait de Chiron de l'enfance à l'âge adulte. Dès les premiers plans, la réalisation part dans tous les sens, semblant ne pas être tout à fait maitrisée, prenant à certains instants des poses plus proches du gadget que d'un véritable parti-pris artistique réfléchi. Le récit ainsi mis en images semble terriblement artificiel. Jenkins s'empare d'un sujet fort et demeure à la surface préférant jouer avec sa caméra  et les clichés que soigner les portraits de ses personnages. Ils sont ainsi dessinés à gros traits, parfois au bord de la caricature. Dans le dernier volet, le réalisateur pose soudainement sa caméra, sa réalisation devenant terriblement plan-plan. En bout de course, le film ne permet jamais à son personnage d'exister pleinement.

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 10:26

Tom, 8 ans, et Benjamin, 13 ans, partent en vacances chez leur père en Suède. Avant le départ, Tom confie à sa psy que s'il ne ressent pas d'appréhension à l'idée de ce voyage, il est préoccupé par un fort pressentiment.

Gilles Marchand a co-écrit son scénario avec son complice de toujours le réalisateur Dominik Moll avec lequel il avait déjà écrit Harry un ami qui vous veut du bien et Lemming. Aussi, ce n'est pas tout à fait une surprise de se retrouver face à un récit plus qu'étrange. Entre thriller et conte fantastique, le film provoque de multiples questions sans jamais donner de réponse, laissant libre cours à l'imagination fertile des spectateurs qui se perdent avec délectation dans diverses interprétations. La forte originalité de cette histoire accroche et intrigue très vite. Face à cette créativité scénaristique, la réalisation fait un peu triste mine. Affichant quelques facilités, le film ne marque jamais vraiment esthétiquement. Gilles Marchand semble tout miser sur son intrigante histoire, la beauté de la nature suédoise et la qualité de ses comédiens. Ce qui est déjà pas mal il est vrai. Côté comédiens, le choix de Jérémie Elkaïm dans le rôle du père est excellent. L'image de type sympa que porte le comédien est rapidement mise à mal par ce personnage inquiétant, entre victime et bourreau. Les enfants sont eux aussi étonnants. Dans le rôle plus ingrat de l'adolescent cartésien, Théo Van de Voorde est très juste. Interprétant le héros de cette histoire, à la sensibilité exacerbée, Timothé Vom Dorp, au regard aussi enfantin que profond, offre une présence bluffante. Un film qui marque donc par l'originalité de son récit et la présence de ses comédiens.

A voir au cinéma dès le 15 février.

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 14:03

Susan Morrow, galeriste d'art à Los Angeles, reçoit un manuscrit de son ex-mari, Edward. Le livre la met en scène ainsi que sa fille et son ex-mari dans des circonstances violentes.

Tom Ford construit son récit sur trois niveaux : le présent de Susan dans son monde argenté, cynique aux rapports artificiels, la fiction violente de Edward/Tony au fin fond du Texas emplis de dégénérés, et leur passé commun de jeunes amoureux et artistes en devenir. Le premier enchaine les clichés sur un ton excessivement maniéré, le deuxième semble un mauvais Tarantino sans l'art du décalage et le troisième est tarte à souhait. Dans les trois cas, les dialogues sont affligeants de bêtise. L'image est d'un esthétisme tellement clinquant qu'il en devient gênant. On est très loin de l'élégance et du charme de Single Man.

 

 

 

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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 11:30

En Virginie, en 1958, Richard Loving épouse sa bien-aimée Mildred Jeter. Tout irait pour le mieux si Mildred n'avait la peau noire et si Richard n'était blond comme les blés. Pour éviter le harcèlement de la justice et la prison, ils sont contraints de quitter l'Etat et de s'installer dans le district de Columbia.

Cette histoire véridique a joué un rôle souvent oublié dans l'histoire de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis. Jeff Nichols rend à Richard et Mildred Loving un juste hommage en leur consacrant son nouveau film. Fidèle à son style, il nous conte leur histoire sans jamais tomber dans l'excès, de la violence et de l'émotion. On reconnait son élégance, sa retenue, sa capacité à faire parler les silences. On retrouve à travers le portrait de Richard Loving, un personnage comme les aime Nichols, taiseux et humble issu de l'Amérique profonde. Le réalisateur dessine ce couple amoureux, simple et résigné avec délicatesse. Lui qui nous avait habitués à des mises en scène éclatantes présente ici une réalisation modeste à l'image de ses héros. Une attention qui peut parfois donner l'impression que le film est lent, trop linéaire et manquant un peu d'emphase. Mais, c'est cette sobriété qui permet au film de dresser le portrait de ce beau couple et d'incarner leur impuissance face au statut de hors la loi qu' on leur a fait porter pendant près de 10 ans, jusqu'à l'arrêt de la Cours Suprême des Etats-Unis : Loving v. Virginia.

A voir en salle dès le 15 février.

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 22:42

Thierry Fremaux a sélectionné 108 films parmi les 1422 tournés par les frères Lumière et leurs opérateurs entre 1895 et 1905. Chaque film est d'une durée de 50 secondes projeté dans un format presque carré aux coins arrondis. Classés par chapitre (les hommes au travail, comédie, l'enfance, Paris, Lyon, le monde....), ils sont commentés non sans humour par Thierry Fremaux et accompagnés par la musique de Camille Saint Saens.

L'excellente qualité des images (tous les films ont été restaurés) surprend, la beauté des plans éblouie, la richesse créative impressionne, l'incroyable modernité interpelle et l'enthousiasme des apprentis comédiens amuse. Tout ce qui fera l'histoire du cinéma semble déjà là. La sortie d'une usine, l'arrivée d'un train en gare de la Ciotat, la pêche sur une plage, l'arroseur arrosé, un défilé de landaux, des marins dans un baleinier, une bataille de boules de neige, une petite fille qui court en riant après la caméra..., les séquences se suivent drôles, surprenantes ou bouleversantes. Car ces films témoignent d'une époque, des prémices du 7e art mais plus prosaïquement de la naissance d'une révolution technologique majeure. Car si ces films nous renvoient aux chefs d'œuvre du cinéma, ils évoquent aussi nos films de famille et la puissance de maintenir dans un semblant de vie nos chers disparus.

Lumière est un inestimable témoignage, beau et émouvant.

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 22:59

Lee Chandler, qui vit seul à Boston, revient à Manchester by the sea à la mort de son frère Joe pour s'occuper de l'enterrement, de la succession et de son neveu Patrick. Lorsqu'il apprend que son frère l'a désigné comme tuteur de son neveu, l'idée de devoir revivre à Manchester ravive chez Lee la plaie de l'irréparable.

Le scénario Manchester by the sea, lourd de pathos, est mené avec élégance. Les images et la réalisation de ce film sont aussi lumineuses que le destin de son héros est sombre. Le chagrin coule de façon exponentielle dans cette histoire où la douleur ne se clame pas mais transpire à chaque instant. Le récit est cousu avec intelligence dévoilant à l'aide de flashback délicatement amenés le passé des protagonistes. Casey Affleck, qui porte avec sobriété le film, est parfait. Il est entouré de seconds rôles (Michelle Williams, Lucas Hedges) qui savent se hisser à sa hauteur.

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24 janvier 2017 2 24 /01 /janvier /2017 17:05

Yehia et ses fils, Refaat et Galal, sont reconnus pour la qualité de leur cuisine. Alors qu'ils organisent le banquet d'un mariage, les intrigues amoureuses se multiplient et un entrepreneur propose de racheter leur restaurant.

Le scénario assez peu passionnant présente des personnages dessinés à gros traits et un récit mal tenu et peu cohérent. La réalisation datée et caricaturale achève de rendre ce film sans intérêt.

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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 23:09

Mia Dolan, serveuse dans une cafétéria au cœur des studios, cherche désespérément à décrocher un rôle à Hollywood. Un soir, elle est touchée par le talent d'un pianiste de bar. Quand elle le recroise par hasard, ils se reconnaissent.

Autant le dire d'emblée, ce film est un enchantement et un crève-cœur. Les amoureux des grandes comédies musicales de l'histoire du cinéma américain ou français, retrouveront tous les codes du genre :  héros en quête d'absolu, décors et costumes aux couleurs vives, humour délicatement parsemé, énergie communicative, romantisme exacerbé, comédiens en état de grâce, thèmes musicaux emballants joués sous de multiples arrangements plus séduisants les uns que les autres. À ceci près que David Chazelle a semé avec parcimonie les parties chantées faisant de ce film plus une comédie dramatique que purement musicale. Comédie dramatique car La La Land parle de la difficulté d'atteindre son rêve et des sacrifices que cette quête exige. La mélancolie, la nostalgie hantent le film à tous les niveaux, lui donnant une grâce et une profondeur inattendue. On est également impressionné par la qualité de la réalisation. Si la photographie est particulièrement belle, la mise en scène est elle aussi ciselée. Chaque séquence est réalisée avec une précision d'orfèvre, à commencer par les plans-séquences nombreux. Le jeune réalisateur se révèle ainsi un maître du genre dès la première scène du film, un (presque) plan-séquence de 4 minutes qui vous place d'emblée dans l'humeur que nécessite l'immersion dans ce monde de rêves et qui vous résume le propos du film en une chanson. La grande scène finale, vibrant hommage aux comédies musicales cultes, souligne, elle, la qualité de la construction de l'ensemble du récit en une démonstration poignante de la beauté et la fragilité des destins. Emma Stone dont la fraîcheur , la voix grave et les grands yeux bleus ont déjà séduit bien des réalisateurs, confirme encore un peu plus l'étendue de son talent. Ryan Gosling que l'on voyait beau, que l'on savait bon comédien et pas mauvais réalisateur, que l'on devinait avisé dans ses choix artistiques, achèvera, dans ce pari audacieux, de séduire les plus revêches. Et n'en déplaise aux grincheux : si Emma Stone et Ryan Gosling ne sont pas les plus grands danseurs et chanteurs qui soient, cette fragilité ne sert que mieux le propos du film.

À voir au cinéma dés le 25 janvier.

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 22:47

Le 22 novembre 1963, John Fitzgerald Kennedy est assassiné au Texas. Jackie conte les 3 jours qui suivirent le drame vécus par Jackie Kennedy.

Pablo Larrain réussit le coup de génie de faire le portrait d'une icône mondiale sans tomber dans les recettes éculées du biopic et tout à la fois le dessin des faux semblants politiques et médiatiques. 

Dès le premier plan, on pressent que dans sa forme le film aura du caractère. L'atmosphère d'angoisse et de cauchemar éveillé est plantée. Ce ton ne quittera jamais le film. Appuyé par la musique ensorcelante et mortifère de Mica Levi, servi par une image léchée un peu froide bien loin de celle du papier glacée que l'on pouvait craindre, mélangeant les images d'archives reconstituées et celles de pure fiction, fuyant la banale chronologie, la mise en forme du récit est d'une grande maîtrise. Tout en semblant parfois le brouiller, le découpage éclaire au final un peu plus les enjeux et le portrait qu'il dessinent. Portrait d'une Jackie Kennedy (interprétée par une Nathalie Portman bluffante) terriblement seule, tétanisée par le chagrin d'être veuve d'un homme qui l'a mal aimée, bouleversée d'être la mère de deux très jeunes orphelins, blessée dêtre si vite et si violemment reléguée au statut d'ex-première dame, mais résolument forte face à la brutalité du protocole de succession et du jeu politique, intransigeante dans sa volonté de rendre un hommage grandiloquent indispensable à une juste postérité et soucieuse de montrer au monde son immense chagrin et la somme de ses malheurs.

Le film est ainsi remarquable et on se laisse porter par ses partis pris artistiques et narratifs audacieux.

Voir la bande annonce

A voir en salle dès le 1er février

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 17:39

Victoria est avocate et tout à fait paumée dans sa vie personnelle. Alors qu'elle assiste à un mariage, la compagne d'un de ses amis est poignardée et accuse son propre compagnon. Victoria se retrouve à devoir défendre son ami.

Le film vaut essentiellement pour la prestation de Virgine Efira dont le talent et le charme opèrent une fois encore. Vincent Lacoste tout aussi sympathique ne convainc pas vraiment dans le rôle du tombeur-looser. Quant au scénario, aussi foutrac que la vie de son héroïne, il porte trop de vide et n'est pas drôle. A réserver aux admirateurs de Virginie Efira.

Date de sortie en salle : 14 septembre 2016

Date de sortie en DVD : 18 janvier 2017

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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 21:33

Layla vit avec ses parents et ses soeurs dans un village bédouin d'Israël. Soutenue par son père, Suliman, qui la pousse à étudier et lui apprend à conduire, Layla vit dans une certaine insouciance. Mais les traditions ancestrales sont toujours bien tenaces.

Elite Zexer trace de magnifiques portraits de femmes dans un environnement aux traditions archaïques confrontées à une modernité qui s'immisce peu à peu donnant naissance à des espoirs vains. La loi de la religion, du qu'en dira-t-on et des hommes règnent toujours sur ces femmes au caractère pourtant bien trempé. Le mode de fonctionnement de cette communauté (poids des traditions, respect des ainés, sens de l'honneur, place de la femme, puissance usurpée de l'homme, désir de modernité) et ses nombreuses contradictions sont très bien dessinés dans une histoire à priori simple aux enjeux multiples. Les comédiens menés par Ruba Blal-Asfour dans le rôle de la mère, impressionnent dans leur interprétation de personnages complexes confrontés à des choix cornéliens. Les images sont très belles et le récit mené avec finesse est d'une grande richesse dans les messages qu'il véhicule et les interprétations qu'il fait naître en à peine 1h30. 

Voir la bande annonce.

A voir dans toutes les bonnes salles de cinéma dès le 25 janvier.

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6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 17:00

Jean, 33 ans, n'a jamais rencontré son père. Un appel téléphonique lui apprend que celui-ci vient de mourir. Il se rend à Montréal pour rencontrer ses frères et assister aux obsèques.

Le film vaut surtout pour la qualité de ses comédiens. Premiers (Gabriel Arcand et Pierre Deladonchamps) et seconds rôles (Marie-théréze Fortin et Catherine de Léan) savent rendre leurs personnages attachants et créer à leur égard l'intérêt du spectateur. Soutenus par une réalisation efficace, ils relèvent le niveau de cette tranche de vie qui bien que sympathique n'affiche pas suffisamment de caractère pour marquer durablement les esprits.

Date de sortie en salle : 31 août 2016

Date de sortie en DVD : 4 janvier 2017 

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5 janvier 2017 4 05 /01 /janvier /2017 20:55

En 2015, à Bucarest, 40 jours après la mort de son père, Lari, accompagné de sa femme, se rend chez sa mère pour la cérémonie religieuse d'adieu. Une dizaine de personnes, famille et amis, sont présentes et attendent le Pope qui tarde à arriver.

Disputes de couples, arrivée d'intrus, contreverses politiques, préparation du repas en cuisine, bébé à ne pas réveiller, les évènements de nature aussi diverse se succèdent dans un huis clos relevé. Entre comédie à l'italienne et drame Tchekovien les personnages tourbillonnent, les échanges sont le plus souvent drôles, l' ambiance est à la douce folie. Dans sa dernière demi-heure, le film perd de son charme lorsque le réalisateur sort de l'appartement. Le rythme stoppe brutalement. C'est à ce moment-là que la durée de 2h56 commence à peser. A l'exception de cette partie, le film fonctionne parfaitement.

Date de sortie en salle : 3 août 2017

Date de sortie en DVD : 7 décembre 2017

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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 19:19

Des astronefs venus de l'espace sont en lévitation au-dessus de plusieurs pays du globe. Chaque pays tente d'entrer en contact avec ces étranges visiteurs. Les États-Unis demandent à une linguiste et un scientifique de trouver quelles sont les intentions des extraterrestres.

Dans un premier temps, le scénario évoque Rencontre du troisième type, mais très vite les flashback et flashforward nous aiguillent vers des pistes plus complexes, plus originales. L'inventivité esthétique du film impressionne également à plusieurs niveaux : forme des engins spatiaux, mode de communication des extraterrestres, déplacements mixant vertical et horizontal, atmosphère paisible et oppressante simultanément et un dénouement vertigineux. Une SF de qualité que les bons sentiments n'effraient pas. 
 

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28 décembre 2016 3 28 /12 /décembre /2016 18:16

Eight days a week se concentre sur les "années tournées" des Beatles. Entre 1962 et 1966, ils ont donné 166 concert dans une quinzaine de pays à travers le monde. Ron Howard s'attache à montrer la naissance du groupe, la cohésion de ses membres, leur complémentarité dans le travail de création, la folie qui gagna la jeunessse mondiale et l'impact sociétal porté par les Beatles. La richesse des documents - concerts, interviews, enregistrements en studio, vie en tournée - est impressionnante. Elle nous amène au plus près de Paul Mc Cartney, John Lennon, Ringo Star et Georges Harrison et de leur enfermement dans la folie qu'involontairement ils provoquent. La fluidité de la narration laisse parfaitement percevoir l'évolution du groupe ainsi dépassé par son succès, la frénésie des tournées qui s'enchainent sans cesse et la lassitude qui gagne doucement. Décoiffant.

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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 16:57

En 1942, au Maroc, Max Vatan, espion envoyé par Londres, et Marianne Beauséjour, résistante Française, forment un faux couple dans le but de tuer l'ambassadeur d'allemagne. Leur mission accomplie, les deux espions amoureux se marient. Quand à Londres, ses supérieurs apprennent à Max que sa femme est soupçonnée d'être une espionne nazie, il tente de la disculper.

Le film affiche tout d'abord une belle prestance : reconstitution soignée, scènes d'action alertes, distribution de stars (Marion Cotillard très bien, Brad Pitt pas au mieux de sa forme). Pour ce qui est du scénario, il manque terriblement de finesse et n'échappe pas toujours au ridicule. Zemeckis en rajoute dans la réalisation et le montage sans nuances. 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 15:49

En 2007, le docteur Irène Frachon, pneumologue, constate que de nombreux malades cardiaques sont également consommateurs du médicament Médiator. Elle se lance alors dans une lutte pour l'interdiction de ce médicament.

A la fois portrait d'une femme exceptionnelle et récit d'un des plus importants scandales de santé publique, "La fille de Brest" relève la gageur d'être à la fois haletant alors que l'issue de l'histoire est connue, didactique malgré des problèmatiques médicales et administratives complexes et émouvant en dépit d'une plongée au plus près des effets de la maladie à travers deux autopsies. Sidse Babett Knudsen campe parfaitement une Irène Frachon énergique, excessive et intrépide. La réalisation sert efficacement le portrait de cette femme aux sentiments contradictoires et exacerbés par cette situation hors normes. Le casting des seconds rôles est impeccable. Comme chaque fois, Emmanuelle Bercot, grande directrice d'acteurs, sait faire place en quelques minutes aux essentiels personnages dits de seconds plans. L'ensemble de deux heures dix est rythmé par une réalisation alerte et un récit tenu. Le scénario est précis sans être rébarbatif tant dans le récit des faits que dans celui des atmosphères. Une belle réussite dans un genre cinématographique des plus piégeux.

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 23:35

En Tunisie, de nos jours, Hedi est commercial chez Peugeot. Son mariage avec Khedija, programmé depuis plusieurs années, doit avoir lieu dans quelques jours. Lors d'une tournée de prospection, il rencontre Rym, une jeune femme libre, indépendante et gaie.

À travers Hedi, Khedija et Rym, Mohamed Ben Attyia dresse le portrait d'une Tunisie qui s'est révoltée en janvier 2011 mais qui demeure hésitante à se réformer réellement. Khedija suit le chemin traditionnel qu'on lui a tracé sans imaginer qu'il pourrait en être autrement tandis que Rym prend une totale distance et une grande liberté avec cette culture dépassée. Entre ces deux femmes si différentes, Hedi se libère doucement de ses chaînes jusqu'à exploser totalement sans sembler pourtant savoir quoi faire de cette liberté. Le maghreb est souvent décrit à travers des destins de femmes. Mohammed Ben Attia nous offre ici le portrait d'un homme jeune proposant un regard différent mais tout aussi édifiant sur le poids des traditions. Le personnage d'Hedi aurait mérité d'être plus écrit, présenté de façon moins contemplative, mais ce premier film n'en demeure pas moins original, audacieux et sincère.

À voir en salle des le 28 décembre 

Le film a reçu le prix du meilleur premier film à Berlin ainsi que l'Ours d'argent pour l'interprétation de Maji Mastoura.

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15 décembre 2016 4 15 /12 /décembre /2016 22:01

Après avoir vu ses rêves de carrière militaire anéantis, Edward Snowden, informaticien de génie, est embauché par la CIA puis par la NSA. Il y apprend l'importance que revêt la cybersurveillance au coeur du système sécuritaire américain. Acablé par ses découvertes, il décide de divulguer au monde que la majorité des citoyens américains sont surveillés par leur gouvernement tout comme les grandes puissances mondiale.

Oliver Stone nous conte la véritable histoire d'Edward Snowden, le premier lanceur d'alerte d'une ampleur mondiale chassé par sa patrie et recueilli par la Russie. Le film tient tout son intérêt au sujet qu'il aborde et à la qualité de son interprète Kjoseph Gordon Lévis. Côté cinéma, l'ensemble est de facture très classique, un brin ennuyeuse.

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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 21:57

Nicole, 49 ans, tombe enceinte. Cette situation va bousculer le désordre familial.

Nadege Loiseau propose une étonnante comédie sur la famille oscillant sur la forme entre film populaire et film d'auteur. Souvent drôle, le scénario offre aussi de vrais moments d'émotions. Karine Viard et Philippe Rebbot interprètent parfaitement cette double partition. Ils sont entourés de seconds rôles excellents dont la toujours juste Hélène Vincent. Bien que le dernier quart d'heure patine un peu, ce Petit Locataire reste une bonne surprise.

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