SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Pilote d'essai de premier ordre durant de nombreuses années, Pete Maverick Mitchell, toujours pas à la retraite, continue de n'en faire qu'à sa tête contre l'avis de sa hiérarchie.
Si vous aimez l'étalage de testostérone, les éternels adolescents, les dialogues qui sous couvert de blâmer le héros lui cirent les pompes et Tom Cruise ce film est pour vous,
Si vous attendez un minimum de finesse dans le dessin des personnages d'une histoire, si vous en avez soupé du règne des gros bras, si vous avez bien grandi depuis le dernier Top Gun (1986) ou si vous préfériez Kelly McGillis à Tom Cruise, passez votre chemin.
A Calais, Béatrice, aide soignante en gériatrie, vient d'enterrer son mari policier. Le hasard lui fait rencontrer des réfugiés migrants.
Dans un cinéma vérité et une réalisation caméra épaule proche du documentaire, Jérémy Elkaim suit au plus près Béatrice dans sa métamorphose ou plutôt dans sa rencontre avec elle-même.
On pourra trouver un peu caricatural le groupe d'amis policiers racistes aux épouses blondes Marine. Mais il permet de cerner la personnalité du mari défunt et par ricochet de comprendre l'engagement "contre-nature" de Béatrice.
La rudesse de Marina Fois, la solarité de Laëtitia Doesch, le calme d'Antoine Chappey, le charisme de Seear Kohi agissent avec force
Alice est la maire et l'institutrice de Kerguen, village breton sans médecin, ni boulanger, ni café. Quand l'inspecteur d'académie s'aperçoit que l'école ne compte que 10 enfants, il annonce qu'elle sera fermée à la rentrée prochaine.
Un film sans intérêt notable mais sympathique qui malgré sa courte durée n'évite pas l'ennuie. Le charme et le talent de Julia Piaton, la présence de Michel Blanc et la justesse craquante des enfants nous rend indulgents.
Dans l'Angleterre Victorienne, le docteur Godwin Baxter redonne vie à une noyée en lui implantant le cerveau du bébé qu'elle porte. Bella découvre le vie et le monde avec un cerveau d'enfant qui se développe dans un corps d'adulte.
Lanthimos présente son Frankenstein féminin et dote Dafoe d'une tête qui évoque la Bête de Cocteau. Esthétiquement parlant, Lanthimos donne encore dans le moche. Ces décors, souvent surchargés, à la colorimétrie hideuse, sont en carton pâte. Et il use et abuse, une fois de plus, du fish eye et d'un grand angle déformant.
Quant au scénario, difficile de ne pas penser que le réalisateur cherche en tout point à choquer le bourgeois. Tout est démonstration, tout est sketch, jusqu'à l'accompagnement sonore. L'ennuie pointe d'autant plus vite son nez que l'outrance nuit à une plongée totale dans l'histoire de Bella. Le parti pris soit disant féministe est aussi très discutable.
L'interprétation d'Emma Stone est le seul intérêt du film mais ne suffit pas à nous tenir éveillé pendant 2h20.
Linda, 8 ans, vit seule avec sa maman, Paulette. Pour se faire pardonner d'avoir punie Linda à tort, Paulette s'engage à exaucer sa demande : Linda veut du poulet aux poivrons.
Dès son ouverture poétique et audacieuse pour un film pour enfants, Linda veut du poulet marque son ambition tant sur le fond que sur la forme. "Noire est la nuit où se perd la mémoire et c'est là tout au fond que se cachent les souvenirs. C'est un monde oublié, un véritable empire. Silencieux ils se tiennent en attendant qu'on vienne les repêcher pour les rendre vivants" dit une voix d'homme à l'accent italien, sur l'image d'une bague qui semble aspirée par un trou noir.
Cette introduction résume en quelques secondes l'importance de l'enjeu de la demande de Linda. Et c'est tous les enfants de la cité, mais aussi un policier et un routier qui vont aider la petite fille et sa maman.
Sur la forme, c'est le dessin faits de quelques traits et la couleur qui dominent. Ainsi, Linda est jaune, sa mère orange, sa tante rose, les policiers bleus et les enfants de toutes les couleurs. Les décors défilent et se transforment dans leur représentation au fil heureux ou malheureux de cette course folle. Trois chansons ponctuent l'aventure. La qualité des dialogues, souvent drôles, est particulièrement mis en valeur par l'interprétation très réaliste de Clotilde Hesme, Laetitia Dosch, Esteban et la jeune Mélinée Leclerc notamment.
Linda veut du poulet ! a reçu le César du meilleur film d'animation.