SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Au Mexique, Rita est une avocate exploitée par un cabinet qui défend des salauds. Elle est contactée par Manitas de la Monte chef d'un cartel meurtrier qui veut changer de sexe.
Les scénarios d'Audiard manquent toujours de crédibilité que ce soit au niveau du réalisme des faits qu'au niveau de la caractérisation de ses personnages. Emilia Perez ne déroge pas à la règle, il en atteint peut-être même son paroxysme ex aequo avec Dheepan.
Audiard traite de façon discutable de sujets sensibles que sont un pays gangrené par la pègre, les familles à la recherche de leur enfant, père, mari disparus, les violences systémiques faites aux femmes, les difficultés d'être trans.... et fait, entre autres choses, du maniement d'armes de guerre une chorégraphie musicale. De plus, il déploie un scénario qui multiplie les excès et part dans tous les sens.
A côté de ce scénario et traitement irritants, plusieurs éléments demeurent positivement remarquables. Ainsi, les comédiennes, Zoé Saldana, Karla Sofia Gascon et Selena Gomez sont remarquables. La réalisation offre de belles idées de mises en image notamment sur les moments musicaux qui sont amenés avec une grande fluidité, les acteurs accélérant leur diction pour passer du parlé au chanté. Les musiques de Camille et Clément Ducol fonctionnent aussi très bien. Marquant sur la forme, discutable sur le fond.
Années 20, en France, dans un hôtel du bord de mer, Marta, en vacances avec son mari tyrannique, profite de sa participation à un tour de magie pour s'enfuir.
Toujours sur le thème de l'illusion et du décalage spatio-temporel, Noémie Lvovsky présente une comédie musicale librement inspirée de la pièce d'Edouardo de Filippo et mise en musique de façon plutôt réussie par Feu! Chatterton. Le récit, mêlant insouciance et gravité, est intrigant.
Le casting composé de Micha Lescot, François Morel, Judith Chemla, Denis Podalydes, Rebecca Marder, Damien Bonnard, Dominique Valadie, Christine Murillo, Laurent Stocker, Sergi Lopez, Noémie Lvovsky, Catherine Hiegel entre autres, enchante.
Pourtant, le film ne fonctionne pas vraiment. Les parti pris de réalisation avec trop souvent un premier plan qui brouille la vision de la scène comme si le spectateur épiait les personnages, des acteurs trop souvent filmés de dos, l'abus de champs contre-champs, une photographie qui plonge régulièrement les comédiens dans le sombre et multiplie les ombres disgracieuses, les références au cinéma muet (des années 20 sans doute) qui font flop... desservent le film.
De nos jours, à Tahiti, en Polynésie française, la rumeur de reprise des essais nucléaires bruisse. De Roller, le haut-commissaire veille.
Entre boîte de nuit, hôtel de bungalows, église, compétition de surf, spectacle traditionnel... De Roller, représentant d'un État paternaliste, colonialiste, en Mercedes et costume blanc, donne son avis sur tout, négocie, roule des mécaniques avec désinvolture, s'impose en territoire conquis et se met à scruter la mer à la recherche d'un sous-marin nucléaire.
Dans ce film à la tonalité très singulière, Benoît Maginel semble comme un poisson dans l'eau. Il est.l' élément clé qui nous ouvre les portes de cette étrange histoire.
Le récit alterne scènes de cinéma pur et séquences semblant prises sur le vif, proches du documentaire. Le film tout en dessinant le contexte de l'île, suivant De Roller dans ses différentes représentations, sème le trouble.
Pacifiction est visuellement très travaillé, marquant. Les plans de nuit, particulièrement, évoquent des photographies rétro-éclairées, les scènes de discothèque des peintures psychédéliques. La lumière noire est aussi utilisée. Le rose-orangé des débuts et fins de journée est aussi très présent. Certains plans semblent mêler image et peinture. Le travail sur le son interpelle également par son efficacité à imposer les atmosphères.
Franck, riche chef d'entreprise, demande à Justine d'organiser un week-end pour lui et sa nouvelle conquête. Budget 14 000€. Justine fait appel à ses amis pour se garder la plus grande marge possible.
Bruno Podalydes (Jocelyn), Denis Podalydes (Albin), lsabelle Candelier (Sandrine), Jean-Noël Brouté (Caramel), Florence Muller (Rosine), Dimitri Doré (Ifus), tous excellents, composent l'équipe de bras cassés de Justine (Sandrine Kiberlain), tandis que Daniel Auteuil excelle en séducteur graveleux.
Podalydes est fidèle à son style, fait d'un comique de situation et d'une mise en image proche de la BD. Le film adopte le rythme du bateau sur les canaux, soit 9km heure. C'est lent mais c'est très drôle.
1927, alors qu'elle vient d'hériter de la banque de son père et de sa fortune, Madeleine Penicourt voit son fils de 10 ans se défenestrer. Elle devient une proie facile pour le machiavélique ex-conseiller Joubert.
Adapté du livre de Pierre Lemaitre par son propre auteur, le scénario adopte un rythme soutenu. Le récit riche, mais d'une grande fluidité, accorde place à tous les personnages qu'il dessine en peu de traits. Et présente de beaux portraits de femmes combattantes.
La réalisation est ample faite de plans séquence et d'ingénieux angles de vue. Le tout dans une reconstitution soignée, classique sans sentir la poussière. Le film est esthétiquement très agréable à regarder.
Couleurs de l'incendie bénéficie également d'une distribution remarquable, de Léa Drucker à Fanny Ardant en passant par Olivier Gourmet, Benoît Poelvoorde et Jérémy Lopez.
Offrant romanesque et intrigue, entre grand roman d'aventure et bande-dessinée, ce film épique est une vraie bonne surprise.