SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Dans les années 70, Peter von Kant, réalisateur à succès, s'entiche d'Amir et lui propose d'être acteur. Carl, son secrétaire particulier, les observe.
François Ozon adapte en version masculine le film et la pièce Les Larmes amères de Petra von Kant de Rainer Werner Fassbinder. La tonalité des interprétations surprend. Ça joue un peu faux, en tout cas pas juste. Même Isabelle Adjani surjoue. C'est sans doute volontaire mais c'est assez peu séduisant. D'autant plus que le scénario ne passionne pas. Les dialogues sont également d'une grande pauvreté. Seul Denis Menochet parvient à maintenir sa qualité de jeu, il est même excellent en drama queen.
Sandra, mère célibataire, s'occupe de Georg, son père qui, atteint du syndrome de Benson, décline de jour en jour. Parallèlement, elle a une liaison avec Clément, un ancien ami, marié et père d'un petit garçon.
Mia Hansen-Love décrit, dans cette autobiographie romancée, le parcours du combattant des personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives et de leurs proches : la difficulté pour être soigné dignement, l'effroi de se/le voir diminuer, le poids de la perte... Et la vie qui se poursuit dans une histoire d'amour et qui se construit à travers les enfants qui râlent et grandissent.
Pascal Grégory, Léa Seydoux, Nicole Garcia, Melvil Poupaut sont parfaits.
Anaïs, thésarde, jeune, belle et libre, vit à 100 à l'heure. Elle délaisse Raoul son amoureux, puis rencontre Daniel un homme plus âgé, marié à Émilie, écrivaine.
Anaïs Demoustier porte le film, virevoltant de scène en scène entre euphorie et gravité. Le film trace le beau portrait d'une jeune femme éprise d'absolue portée par son désir. A ses côtés, deux sociétaires de la Comédie Française l'incontournable Denis Podalydes et le torride Christophe Montenez, et Anna Canova et Bruno Todeschini, tous les quatre parfaits. Valeria Bruni-Tedeschi marque une fois encore, troublante et troublée, fiévreuse et raisonnable,
Fin des années 80, Rose arrive de Côte d'ivoire en France avec deux de ses fils, Jean et Ernest. Elle profite de son indépendance, quitte à s'y perdre un peu, et veille à ce que ses enfants réussissent.
Léonor Serraille présente cette chronique familiale sur trente ans en trois parties. Tout d'abord, l'arrivée à Paris de Rose et ses fils, sa découverte d'une certaine liberté, sexuelle et économique, sa soif de l'insertion parfaite de ses fils. Puis, le portrait de Jean, grand adolescent, mal dans sa peau, qui cherche un sens à sa vie. Enfin, Ernest qui suit avec succès son chemin de jeune francais, non sans rancune.
Les comédiens, Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin et Ahmed Sylla, sont tous très bien.
En 1944, au Japon, alors que la guerre du Pacifique semble presque perdue, Hiro Onoda est enrôlé dans l'armée de la guerre secrète dont les préceptes sont de rester en vie, de résister quoi qu´il arrive et de ne croire qu'en soit même. Onoda est envoyé sur l´île de Lubang dans les Philippines pour contrer le débarquement des américains.
Arthur Harari conte l´histoire de ce soldat japonais et des trois hommes qui le suivirent. Pendant 30 ans, il restera convaincu que la guerre n´est pas finie.
Le scénario d'une grande maîtrise présente un récit au rythme lent contredit par une succession d´événements qui ne laissent aucune place à la lassitude. La realisation, servie par une photographie remarquable, est magistrale alternant plans serrés sur les visages, intensifiant l´enfermement dans la jungle et dans l'abnégation, au nom du devoir et de l'honneur, et les plans larges sur les paysages majestueux, offrant des moments de liberté ou au contraire de mise en danger. Le travail sur le son, extrêmement soigné, qui laisse toute la place aux bruits de l'environnement, participe grandement à nous entrainer dans cette étrange et folle guerre jusqu'à la scène finale qui nous plonge dans une émotion inattendue. Les comédiens, Yuya Endo en tête, sont tous remarquables.
Le film a reçu le Prix Louis-Delluc en 2021 et le César du meilleur scénario en 2022.