SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

7 mars 2022 1 07 /03 /mars /2022 16:44

Sur les hauts plateaux Tibétains, Vincent Munier, photographe animalier, emmène l'écrivain Sylvain Tesson à la recherche de la panthère des neiges.

Le film documente cette quête mêlant réflexions des deux protagonistes et images d'animaux magnifiques surpris dans leur quotidien.

Dans les premiers temps, le duo intéresse surtout dans l'apprentissage de l'affut par  Sylvain Tesson. Puis, très vite le commentaire de l'écrivain et, dans une moindre mesure, l'accompagnement musical gênent. Alors que le commentaire semble dénoncer la bêtise de l'homme moderne face à cette nature en danger, il est surprenant de voir que c'est surtout celui-ci qui est mis en avant dans le documentaire. La scène finale s'attardant sur l'émotion des deux hommes confirme cette impression 

La beauté des animaux et la tension de la quête de la panthère des neiges méritaient plus de retenue.

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11 février 2022 5 11 /02 /février /2022 14:35

A Marseille, Grégory, Cédric et Yassine sont flics à la BAC Nord. 

Librement inspiré de l'affaire des policiers de la BAC Nord inculpés pour corruption en 2012, le film met en scène le travail laborieux des policiers dans des quartiers transformés en zone de non-droits. 

Gilles Lellouche, François Civil, Karim Lecklou et Adèle Exarchopoulos sont parfaits. La photographie est belle. La mise en scène est particulièrement efficace dans les séquences d'affrontement mais on y perçoit une certaine complaisance qui dérange un peu. Les scènes de camaraderie, musique à l'appuie, confirme cette impression.

Rapidement, il est clair que Jimenez place son film dans la catégorie du divertissement plutôt que dans celle du film dossier. Dommage. Les sujets sociétaux sur lesquels il s'appuie pour réaliser son cinéma d'action méritent mieux.

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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 21:13

Isabelle et James se disputent les jours de garde de leur fille Zoé. Soudainement, Zoé tombe malade.

Julie Delpy, réalisatrice aux propositions riches et originales, nous emmène ici encore dans un univers particulier. Mêlant scènes de vie ordinaire et projection fantastique, elle imagine le remède au chagrin le plus insurmontable.

L'ancrage de ses héros dans une quotidiennete rend cette solution moralement discutable étrangement tentante. 

 

Date de sortie en salle : 30 juin 2021

Date de sortie en DVD : 3 novembre 2021

 

Lire les critiques des films de Julie Delpy : 

La Comtesse

2 days in Paris

2 days in New-York

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9 novembre 2021 2 09 /11 /novembre /2021 17:51

Les films de Nolan sont généralement enthousiasmant, proposant des récits originaux et astucieux (exception faite de Dunkerque). La réalisation est toujours particulièrement léchée et les images impressionnantes.

Pour Tenet, le réalisateur a poussé ses savoir-faire à l'extrême tombant dans un excès assez déplaisant. La complexité de son scénario finit par éliminer tout plaisir. Les 2h30 de film se transforme en pensum. Et l'esthétique visuel n'y change rien.

 

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30 octobre 2021 6 30 /10 /octobre /2021 21:36

Suzanne, 16 ans, s'ennuie. Elle vit harmonieusement avec sa soeur et ses parents mais le lycée et les gens de son âge ne l'intéressent pas. Sur le chemin des cours, elle rencontre un beau jeune homme qui semble lui aussi se sentir seul.

Suzanne Lindon réalise et joue son premier film, fait de beaucoup de silences, de timidité, de moments de grâce et de délicatesse. Elle s'entourent de comédiens au jeu élégant (Arnaud Valois, Frédéric Pierrot, Florence Viala, Rebecca Marder) et joue, avec ses faux airs de Charlotte Gainsbourg, époque "Petite voleuse", parfaitement l'adolescente tout en gaieté et langueur. Christophe, Vivaldi et une chanson originale de Vincent Delerm accompagnent musicalement ce premier amour troublant et empêché.

Il se dégage de ce film, certainement pas parfait, une émotion qui emporte sans qu'on ne sache très bien pourquoi. Un effet diabolo...  grenadine.

 

 

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5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 15:26

A New-York, Joe Gardner, professeur de musique dans un collège,  voit son rêve de jouer avec la saxophoniste Dorothea Williams exaucé. Mais un accident va le faire basculer dans une autre dimension.

Le nouveau film de Pete Docter auteur de Monstre et Cie et de Vice versa. Le propos, qui mêle peur de l'échec et recherche du sens de la vie, sans réelle originalité, n'échappe pas à une certaine naïveté. Son traitement est en revanche plus intéressant. La représentation des deux univers, la beauté du dessin, l'humour et l'énergie de l'ensemble emportent la partie.

 

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29 mai 2021 6 29 /05 /mai /2021 21:17

Quatre amis décident de vérifier une pseudo théorie de Finn Skarderud, psychothérapeute norvégien, selon laquelle l'homme nait avec un déficit d'alcool de 0,5gr dans le sang et que le combler aiderait l'homme à s'épanouir socialement.

Si le film, dans un premier temps, intrigue et amuse, son récit se poursuit sans surprise. Les comédiens, Mads Mikkelsen en tête, sont très bien et on s'attache aux personnages. Mais on ne comprend pas ce que Vinterberg a voulu dire avec cette histoire ni drôle, ni originale, ni puissante dans son propos.

 

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25 mai 2021 2 25 /05 /mai /2021 20:42

 

A Paris, Émir, patriarche et trait d'union de la famille, vient de mourir. Alors que tous se déchirent, Neige, une de ses petites filles, part à la recherche de ses origines jusqu'à aller en Algérie.

Dès les premières minutes, la gêne s'installe. La réalisation, les dialogues, les comédiens, tout semble en roue libre. Le récit ennuie. Même Louis Garrel et son personnage, caution humour du film, finissent par agacer. La quête d'identité de Maïwenn semble un caprice et la réalisatrice pousse jusqu'au paroxysme son goût de l'excès et son  égocentrisme. "Tu penses qu'à ta gueule." dit le frère à Maïwenn. Cette phrase semble résumer le film.

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9 avril 2021 5 09 /04 /avril /2021 20:12

Virginie, Aristide et Erik sont policiers dans le XXe arrondissement de Paris. Un soir, ils ont pour mission de reconduire à l'aéroport, Tohirov, un Tadjik entré illégalement sur le territoire français.

Tout d'abord, Anne Fontaine nous présente ses protagonistes dans leur labeur quotidien (femme battue, infanticide, maintien de l'ordre..) et dans leur vie privée bousculées. Tous les trois soumis à l'angoisse. Puis, la réalisatrice nous enferme dans le Kangoo de l'administration avec ces trois policiers et ce réfugié. L'ambiance est lourde juste allégée par des flash-back lumineux. La culpabilité d'envoyer cet homme à un retour vers la mort ronge la policière.

Malgré un récit peu crédible, Anne Fontaine en filmant la nuit, la ville, la route, l'aéroport et leurs lumières, installe une atmosphère prenante que la remarquable interprétation des quatre comédiens rend captivante. Virginie Efira est remarquable, à la fois sombre et lumineuse, parfaitement entourée par Omar Sy comme on l'a rarement vu, Grégory Gadebois, magnifique en homme résigné, et Paiman Maadi, touchant dans une partition ingrate.

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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 17:54

A Brive, Emma et Anaïs, deux jeunes filles de 13 ans que tout oppose, milieu social, niveau scolaire, gestion émotionnelle, sont amies. Le documentaire les suit pendant 5 ans dans leurs études, leurs vies de famille, leurs amours, leurs amitiés.

Pendant 2h05, les séquences se succèdent sans commentaires, sans contextualisation ou témoignages directs des deux jeunes filles. Si cela fonctionne à peu près avec Emma qui semble avoir une vie assez linéaire, le processus pêche à dessiner le portrait d'Anais qui fait face à une vie plus complexe et plus riche. On aurait aimé la suivre avec plus d'attention.

Adolescentes vient de recevoir le César du meilleur documentaire.

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23 février 2021 2 23 /02 /février /2021 21:32

L'école de Boersch qui forme de parfaites épouses depuis des années se voit, à la veille de  Mai 68, dépasser par l'évolution de la société.

L'intention est belle, les messages féministes proches de l'exhaustivité, mais le récit qui les sert semble fait de bric et de broc. Si l'on s'amuse au début du film de certaines scènes et personnages caricaturaux (Noémie Lvovsky en bonne soeur en fait délicieusement des tonnes), le sourire nous quitte assez vite. Le scénario qui tient sur une feuille de papier à cigarette est, de plus, assez mal mené. La qualité de jeu de Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémi Lvovsky et Édouard Baer ne suffit pas à maintenir notre intérêt.

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14 février 2021 7 14 /02 /février /2021 16:20

Vladimir annule la semaine de vacances prévue avec Antoinette, sa maîtresse. Il part en randonnée dans les Cévennes avec femme et enfant. Antoinette décide d'aller le retrouver.

Ce sympathique road movie, dans les beaux paysages cevenols, propose un scénario qui se cale sur le rythme de Patrick, l'âne qui accompagne l'héroïne : lent. Les scènes fantasques qui parsèment le film valent surtout pour la prestation de Laure Calamy, confondante de naïveté et de drôlerie.

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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 14:53

De nos jours, en Iran, Maryam est condamnée à mort pour le meurtre de Nasser, son mari. Elle participe à une émission de télé-réalité pour demander le pardon de Mona, la fille de Nasser, la seule à pouvoir annuler sa pendaison.

Yalda, la nuit du pardon est inspirée de l'émission de télé-réalité iranienne "Lune de miel". La loi du talion, le prix du sang, le mariage temporaire... sont au centre du film dont l'intérêt premier réside dans l'indignité qu'un tel show télévisé est pu exister (il a été supprimé depuis). 

Malgré ses bonnes intentions, Massoud Bakshi développe un scénario alambiqué dans une mise en scène brouillonne et frôle parfois le mauvais goût qu'il semble pourtant vouloir dénoncer. Le dessin de ses protagonistes est fait à gros traits, le poids des traditions et des inégalités sociales survolés.

Passé l'effet saisissant du contexte télévisuel, le film ne parvient pas à donner à sa dénonciation la dignité attendue. 

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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 16:45

En 1992, Gabriel, 10 ans, vit au Burundi avec sa petite soeur Ana, sa mère rwandaise, son père français. Son enfance heureuse et favorisée va basculer dans le drame familiale et l'horreur de la guerre.

Eric Barbier adapte le roman de Gael Faye qui s'est inspiré de sa propre histoire pour raconter la guerre civile au Burundi et le génocide au Rwanda. Sans faire de son film un témoignage historique, le réalisateur parvient à décrire l'effroyable contexte de ce récit intime. Il saisie l'insouciance de l'enfance, ses joies simples, son paradis bientôt perdu et le basculement dans  le chaos et la perte violente de l'innocence. Le film est porté par le talent du jeune Djibril Vancoppenolle parfaitement entouré de Jean-Paul Rouve, Isabelle Kabano et la jeune Dayla De Medina.

La folie des hommes et l'immobilisme de l'Europe  vus à hauteur d'enfants, portent plus encore le visage de crime contre l'humanité.

Sortie en salle : 28 août 2020

Disponible en VOD

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7 janvier 2021 4 07 /01 /janvier /2021 22:01

Dans un château-hôtel en Bavière, des personnes en smoking et robes de soirée assistent à une pièce de théâtre. En voix off, un homme (Giorgio Albertazzi) parle puis s'adresse à une femme qu'il dit venir rechercher comme promis lors de leur première rencontre l'année dernière. La femme (Delphine Seyrig) dit ne pas s'en souvenir.

Construit comme un puzzle dont les pièces s'imbriquent anarchiquement,  L'année dernière à Marienbad est un des rares films qui s'inspirent du nouveau roman (comme Hiroshima mon amour ou India Song). Sommes nous perdus dans la mémoire fragmentée des protagonistes, dans un cauchemar qui rejoue sans cesse presque la même partition, dans la folie d'une femme mal mariée ?

Figeant alternativement ses comédiens-figurants, dissociant les voix de leur propriétaire, répétant les mêmes scènes en les décalant légèrement, utilisant des images quasi subliminales, séquençant son film au son d'un orgue virulent, Alain Resnais nous plonge dans cette énigme envoûtante.

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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 21:58

Djibi, jeune veuf, élève seul sa fille, Sofia, qui adore s'endormir en écoutant son père lui raconter des histoires. Mais, Sofia grandit.

Michel Hazanavicius présente un récit ambitieux qui navigue entre deux mondes, le réel et celui de l'imaginaire. Dans ce dernier, qui ressemble sensiblement à un studio de cinéma, vivent de nombreux personnages loufoques qui permettent au réalisateur de laisser libre court à son humour décalé. Dans la représentation du monde réel, Hazanavicius adopte un premier degré qui flirt parfois avec le niais mais que la qualité des comédiens (Omar Sy, Bérénice Bejo, François Damiens, Keyla Fala, Sarah Gaye) atténue. 

Le monde imaginaire, aux effets spéciaux nombreux, n'est malheureusement pas très beau. Ce manque d'esthétisme et la tonalité hésitante, entre premier degré , humour potache, film d'aventure et comédie romantique, ne permettent pas à la poésie de s'installer.

C'est dommage car cette réflexion sur la perte de l'enfance vécu du côté du père, qui est aussi un nouvel hommage au cinéma, propose plusieurs belles idées. 

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 20:31

En Pologne, en  1949, Wiktor, musicien, dirige une troupe de chants et de danses folkloriques et tombe amoureux de Zula une des chanteuses. Quand l'Etat impose au groupe de porter la bonne parole du parti lors d'une tournée européenne, Wiktor tente de convaincre Zula de fuir à l'ouest.

Cold war,  guerre froide entre l'Est et l'Ouest, entre Wiktor et Zula. Dans un format 4/3, en noir et blanc, la réalisation soigne particulièrement l'esthétique au point de prendre le dessus sur un scénario un peu faible qui offre toutefois quelques beaux moments.

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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 19:31

Franck, jeune pompier de Paris, est gravement brûlé lors d'une intervention.

Malgré toute l'admiration, la reconnaissance et la sympathie que l'on porte aux pompiers, malgré l'indéniable talent de Pierre Niney, d'Anaïs Demoustier et de Vincent Rottier, on peine à maintenir notre attention face à ce récit trop démonstratif. Tout déborde. Les dialogues explicatifs, les situations attendues, la réalisation appuyée.

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 15:46

Naïma, 16 ans, vit à Cannes. Sofia, sa cousine de Paris, la rejoint pour l'été et l'invite à découvrir un nouvel univers.

Rebecca Zlotowski plonge sa jeune héroïne (Mina Farid, parfaite) dans un monde bling bling où l'argent achète tout et tous, provoquant à la fois envie et mépris. La réalisatrice expose Naïma à ce luxe tapageur, qui lui prendra un peu de son innocence mais qui lui permettra aussi de se recentrer sur ses propres valeurs. 

A ces côtes, deux personnages qui ont pour vie de profiter de la fortune des autres. Tout d'abord, Sofia (Zahia Dehar, juste et étrange) qui a choisi d'user de ses charmes pour atteindre ce luxe dont disposent des personnes qui la traitent avec une condescendance qu'elle sait déjouer. Philippe (Benoit Maginel, très bien) profite lui aussi de ce luxe en jouant les entremetteurs.

L'apparition de Zahia, ex call-girl pour footballeurs, a fait sensation à la sortie du film. La réalisatrice semble fascinée par l'actrice et joue à fond avec son phrasé et sa plastique qui rappellent fortement ceux de Bardot. Mais, c'est finalement la qualité de sa prestation d'actrice que l'on retiendra de Zahia Dehar.

 

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 16:20

Jean, universitaire, gère quelques contrariétés familiales. Il est nommé ministre de la famille.

Le casting 4 étoiles positionnait le film sous les meilleurs hospices. C'était sans compter sur un scénario assez vide qui ne remplit même pas une tranche de vie. On passe son temps à attendre qu'il se passe vraiment quelque chose, que le film adopte au moins un ton goguenard, humoristique ou dramatique. Mais cela ne fonctionne pas. Vient le moment où l'on cherche à comprendre pourquoi la mayonnaise ne prend pas. Les comédiens, qui n'ont pourtant plus à prouver leurs qualités, sonnent régulièrement faux, piégés par des dialogues sans rythme.

 

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