SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Après avoir cambriolé une bijouterie, Paulo et La Fraise se cachent dans le bus d'une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap.
Les comédiens professionnels et non- professionnels sont tous très bien. On sourit à quelques gags et bons mots, essentiellement dans la mise en place. On est séduit par l'énergie que dégagent les personnages handicapés. On apprécie les plans aériens de la campagne.
Et très vite la faiblesse de l'écriture saute aux yeux. Le développement du film se limite à des scènes contemplatives illustrant la complicité qui grandit entre les "bandits" et les pensionnaires de la colonie. Il n'y a pas de rebondissements, pas de réel enjeu. Il manque ainsi au film une ambition narrative qui ajouterait un intérêt purement artistique à celui, non négligeable, de 1er film drapeau de l'inclusion du handicap.
A Brooklyn, Anora, danseuse - prostituée épouse un jeune client. Ivan, jeune adulte immature, est le fils d'un oligarque russe.
Sean Baker poursuit son étude d'une Amérique déclassée aux prises avec le capitalisme. La première partie du film est dédiée à la rencontre du couple. Sexe, drogue, jeunesse dorée et hyper luxe sont au programme. Les couleurs vives et la musique envahissent l'écran.
Dans la deuxième partie, le réalisateur nous emporte dans une autre ambiance. Les hommes de main de l'oligarque interviennent. On bascule dans un film de mafieux façon pieds nickelés. C'est très drôle.
Années 80, dans le nord de la France, Jacqueline et Clotaire s'aiment. Lui est une petite frappe, elle une lycéenne choyée par son père.
Le film débute dans une ambiance La Boum qui se serait déplacée des quartiers huppés parisiens et ses ados sans histoire aux quartiers plus populaires du nord et ses délinquants. Y'a le rock en plus et, au fil du récit de plus en plus de violence. La Boum se transforme en film de mafieux. Ainsi Lellouche confronte la pureté d'un premier amour au banditisme et sa violence.
La photographie très colorée, les plans très travaillés et une bande son très présente évoquent une série de vidéos clips. Le film regorge d'idées formelles. Cela séduit autant que cela perturbe. Le récit, d'une durée de 2h40, se regarde sans réel ennui. Le film frôle la naïveté sans jamais totalement y tomber. Les scènes bien troussées et celles plus convenues, se succèdent mais ce sont les premières qu'on retient.
Dans ce film où l'amour, célébré dans le titre, s'exprime sous toutes ses formes, Lellouche affiche aussi celui qu'il porte aux comédiens. Tous sont d'une grande justesse, à commencer par les jeunes Malik Frikah et Mallory Vanecque, révélations du film. Karim Leklou, Benoît Poelvoorde, Élodie Bouchez, Alain Chabat, Raphaël Quenard, Jean-Pascal Zadi, Anthony Bajon, Vincent Lacoste, François Civil et Adèle Exarchopoulos sont tous parfaits.
Alma, spécialiste du sumérien cunéiforme, une des langues les plus anciennes, accepte à contrecoeur de tester pendant trois semaines Tom, un robot à l'apparence humaine programmé pour être son homme idéal.
Immédiatement, vient le souvenir de la série suédoise Real Humans. La présence de Dan Stevens dans le rôle du robot nous renvoie à Downton Abbey, ce qui nous éloigne sensiblement du propos. En revanche, il est excellent, jouant avec finesse le robot presque humain, par une légère rigidité dans les mouvements et une certaine fixité du regard et des expressions du visage.
Le personnage de la scientifique réfractaire ne surprend pas beaucoup, même si ses désirs de femme vont à l'encontre des clichés. Globalement, le récit offre peu de surprise et manque de fantaisie. Il intéresse plus quand il se penche sur les interrogations de Tom face à Alma qui ne réagit pas du tout à ses interactions comme 93% des femmes le feraient, quand il cherche sans cesse à s'adapter à ses attentes, quand il comprend mieux que quiconque ses peines, quand il s'étonne de voir des gens rire en visionnant des vidéos de personnes en situation d'échec... On voit le robot s'humaniser, dans le meilleur sens du terme, un peu plus à chaque interaction, enregistrant et analysant chaque comportement.
Formellement, la réalisation sans imagination ou parti pris artistique renvoit le film au niveau d'un quelconque téléfilm.
Jang HaeJoon, enquête sur la mort de Ki Do Soo homme qui a chuté alors qu'il escaladait une montagne. L'inspecteur est troublé par la beauté de la jeune veuve.
Intrigue policière et amour impossible s'entremêlent. Le scénario est ridiculement alambiqué, sur fond de psychologie lourdingue. La réalisation à l'esthétique soignée qui aurait pu être extrêmement séduisante devient maniérée au contact de ce récit nébuleux. L'ensemble en devient grotesque.