Paris, 1942, Rebecca, 19 ans, prend des cours de théâtre et prépare l'entrée au conservatoire. Toute son énergie et sa joie de vivre sont guidés par le plaisir de jouer.
Pour son premier film en tant que réalisatrice, Sandrine Kiberlain convoque un casting de premier choix de jeunes comédiens dont l'excellent Anthony Bajon, l'irrésistible India Haïr et l'irradiante Rebecca Mader, de la Comédie Française, dont la délicatesse de jeu et la fraîcheur portent le film.
Sur la forme le film, dont la réalisation classique, la photographie élégante et les décors épurés, dans un premier temps séduisent, s'avère sur la durée et au fil du récit étrange. L'histoire ainsi mise en scène devient bancale. Dans cet univers aseptisé, la réalité de la menace nazie est tenue à distance sans qu'on sache très bien si la volonté de la réalisatrice est de nous plonger dans l'aveuglement de son héroïne ou s'il s'agit d'une forme de pudeur. Le choix d'un accompagnement musical mélangeant les époques participe à nous perdre sur ses intentions.
Le récit ne parvient jamais vraiment, à dessiner le portrait de cette jeune fille dans son ensemble composé par sa passion du théâtre, son éveil à l'amour et son statut de juive pendant l'occupation.