SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

25 septembre 2021 6 25 /09 /septembre /2021 19:30

Juillet 2020, en pleine crise sanitaire, après plusieurs semaines de répétition de "Le côté de Guermantes", l'administrateur et le Comité de la Comédie Française décide de ne pas jouer la pièce. Le metteur en scène, Christophe Honoré et les comédiens de la troupe choisissent de poursuivre les répétitions dans un théâtre Marigny désert et dans une ambiance entre spleen et ivresse.

Claude Mathieu, Anne Kessler, Eric Genovese  Florence Viala, Elsa Lepoivre, Julie Sicard, Loic Corbery, Serge Bagdassarian, Gilles David, Stéphane Varupenne, Sébastien Pouderoux, Laurent Lafiitte, Dominique Blanc, Yoann Gasiorowski jouent leur propre rôle de comédiens se trouvant dans la situation inédite d'impossibilité de jouer et de comédiens interprétant Proust. Honoré joue son propre rôle et prend un malin plaisir à créer le trouble en mettant en scène le presque réel. Son film dessine un beau portrait de la vie d'une troupe de théâtre, ses complicités, ses disputes, ses doutes individuels et sa force collective. La Comédie Française, sous la direction d'Eric Ruff, s'acoquine régulièrement avec le cinéma, invitant des réalisateurs, adaptant des films, installant des écrans sur la scène de la salle Richelieu. Les admirateurs des talentueux comédiens de la Comédie Française ne seront donc pas surpris de les voir se prendre au jeu que leur propose Christophe Honoré.

A voir au cinéma à partir du 28 septembre.

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 11:14

Ils en rêvaient depuis longtemps.

Au début des années 60, alors qu'ils vivent à Paris, Christo et Jeanne-Claude imaginent d'emballer l'Arc de Triomphe. Les années passent. Christo et Jeanne-Claude, installés à New-York, se lancent dans des installations spectaculaires, dans le monde entier, déployant des centaines de mètres de tissus et de toiles dénonçant les murs et les frontières qui séparent, batissant des ponts pour réunir. En 1985, ils se font connaître du grand public en emballant le Pont Neuf et, 10 ans plus tard, le Reichstag.

En 2017, alors que Jeanne-Claude n'est plus là, le Centre Pompidou souhaite organiser une rétrospective de leur travail proposant à Christo pour l'occasion d'emballer le musée. Refus de l'artiste qui y voit plutôt l'occasion de réaliser leur vieux rêve. Programmée au printemps 2020,  l'exposition est repoussée en raison de la crise sanitaire. Christo, décédé le 31 mai 2020, aura eu le temps de concevoir l'ensemble du projet. Il saura que le rêve partagé avec Jeanne-Claude se réalisera tel qu'il le souhaitait mais il ne le verra pas. 

Ce beau rêve a été inauguré ce 18 septembre. Entièrement autoproduit (par la vente d'oeuvres de l'artiste), l'empaquetage de l'Arc de Triomphe aura nécessité 3 000 mètres de cordes et 25 000 m2 de tissus.

Le résultat intriguant est d'une grande beauté. La nature du tissu, sa couleur argent-bleuté créent des reflets changeant au grès de la luminosité du ciel parisien. Paradoxalement, cet empaquetage semble redonner vie à un monument vieillissant qui, hormis l'Histoire qu'il abrite, tend à disparaître dans le décor parisien. 

A voir jusqu'au 3 octobre.

Pour découvrir ou redécouvrir le travail de Christo et Jeanne-Claude, voir sur Arte les excellents documentaires "Christo et Jeanne-Claude, l'art de cacher, l'art de dévoiler" et "Christo, walking on water" tourné en 2016 au lac d'Iseo en Italie.

 

Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Le triomphe de Christo
Partager cet article
Repost0
18 septembre 2021 6 18 /09 /septembre /2021 18:26

Christian Hecq et Valérie Lesort reprennent La Mouche, trois fois Moliérisée en 2020 (meilleure comédien, meilleure comédienne. création visuelle) toujours aux Bouffes du Nord.

Le sociétaire de la Comédie Française et la comédienne-plasticienne adaptent librement la nouvelle de George Langelaan, (déjà adaptée au cinéma par David Cronenberg) en une version mêlant comédie et science-fiction. Dans les années 60, dans un village de France, Odette vit avec son fils Robert qui passe ses journées dans son laboratoire. Il y fait des recherches sur la téléportation et obtient des résultats plus ou moins encourageants...

Très drôle, entre Strip-Tease, l´émission de télévision, et Les Deschiens, cette adaptation n´en présente pas moins un registre émotionnel large, le rire côtoyant régulièrement l'effroi et la compassion dans un dosage précis. Cette maitrise est une des forces de la pièce à laquelle s'ajoute une scénographie audacieuse et de grands interprètes menés par un Christian Hecq en très grande forme.

A voir jusqu'au 25 septembre.

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2021 5 17 /09 /septembre /2021 23:24

Nous apprenons que le street-artiste Némo (Serge Faurie) qui a égayé et habillé de poésie les murs de Belleville/Ménilmontant dès les années 80 et pendant plus de 30 ans est décédé en septembre.

Si son Little Némo qui accompagnait son petit garçon, Olivier, sur le chemin de l'école, a disparu de nos rues depuis bien longtemps, le quartier conserve de grandes fresques mettant en scène son homme en noir, ses ballons rouges et ses parapluies créés dans les années 90.

Daniel Pennac, Bellevillois lui aussi, avait consacré un livre à ce bel artiste (publié chez hoëbeke en 2006). En 2009, le Pavillon Carré de Baudouin lui consacrait une exposition, partagée avec Mesnager et Mosko.

En 2014, encore associés, ils décoraient les échafaudages de la mairie du 20e

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2021 2 14 /09 /septembre /2021 20:30

Enfin ! Après plusieurs reports pour cause de Covid, Ibrahim Maalouf investi le théâtre de l'Oeuvre. Le musicien a choisi cet écrin cosy pour fêter ses 40 ans et ses 30 ans de musique.

Le spectacle débute par un court métrage mis en musique par le trompettiste. Le cinéma, une de ses grandes passions avec l'enseignement, reviendra à trois reprises durant le concert (Meddley de ses bandes originales de film, vidéo personnelle et d´enfance réalisée en 1993 à Beyrouth, extrait de l´ambiance d´un concert à Bercy format légèrement différent de celui du petit théâtre de l'Oeuvre...).

Accompagné du guitariste virtuose François Laporte, tout simplement magistral, Ibrahim Maalouf se raconte en mots (beaucoup, l´homme est bavard et chaleureux) et, à la trompette et au piano, en mélodies (trop peu, bien sûr) dont Sorry, Bagdad, Harlem, all I can´t say, Lily will soon be a woman.... Deux invitées surprises la harpiste Rosita Milewska et Thais Lona, jeune chanteuse qu´il a décidé de produire, l'accompagneront sur deux titres, à moins que ça ne soit l'inverse car Ibrahim aime particulièrement mettre en valeur ceux qu'il a choisi. Aussi généreux dans la création et l'interprétation de sa musique, que dans le partage de son succès.

Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Ibrahim Maalouf au théâtre de l´oeuvre
Partager cet article
Repost0
12 septembre 2021 7 12 /09 /septembre /2021 12:34

"Ca semble être l'histoire d'une femme qui s'en va." dit le dossier de presse. Évidemment, tout est dans le "semble". Il est vrai qu'il est difficile d'en dire plus sur le récit sans en dévoiler trop. 

Inspiré de la pièce Je reviens de loin de Claudine Galèa, Serre moi fort parle de l'absence et de ce qu'on en fait, de ce qu'en fait, Clarisse, son héroïne.

On retrouve dans Serre moi fort la virtuosité de Mathieu Amalric à raconter des histoires, et dessiner des portraits dans des montages complexes faits d'instantanés, de fragments qui éclairent petit à petit le récit. Serre moi fort se construit ainsi par petites touches, scènes de vie intemporelles, où l'émotion affleure. Seul regret dans ce montage : le choix du réalisateur de dévoiler sans l'assumer tout à fait le cœur du drame au 1/3 temps du film. Le cacher totalement ou le révéler dès le départ de façon claire aurait permis au spectateur de s'abandonner et d'accompagner au plus près Clarisse dans son voyage. Dans le rôle principal, Vicky Krieps (vue dans Phantom Thread) est exceptionnelle. Elle porte la puissance émotionnelle du film.

Lire les critiques de Tournée et Barbara  de Mathieu Amalric.

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2021 1 06 /09 /septembre /2021 20:03

A l'annonce de sa mort, les images et les superlatifs se bousculent, extrêmement variés parfois contradictoires.

C'est que la richesse et la diversité de sa filmographie et de sa carrière sont exceptionnelles. Si c'est un cinéma populaire qui lui a apporté sa célébrité, c'est le cinéma d'auteur et ses incursions au théâtre qui lui ont offert le statut de monstre sacré. 

Godard, Melville, Chabrol, Sautet, Verneuil, de Sicca, de Broca, Ophuls, Becker, Molinaro, Deray, Clément, Malle, Enrico, Oury, Truffaut, Lelouch, Rappeneau, Labro, Resnais, Zidi, Brook et Duras, Lautner, Leconte, Klapisch, Blier... la simple liste des réalisateurs qui l'ont fait tourner dit à elle seule l'importance de sa participation à l'histoire du cinéma français. Confirmée par la diversité de ses rôles et de ses partenaires. Prêtre à l'écoute d'Emmanuelle Riva, compagnon de beuverie de Jean Gabin, bellâtre auprès de Jacqueline Bisset, incorrigible avec Geneviève Bujold, héritier soutenu par Charles Denner, mafieux comparse de Delon, à la tête du coup du siècle avec Bourvil et concurrent de David Niven, amoureux de Jean Seberg, fou magnifique pour Anna Karina, cabot avec Marie-France Pisier, convoyeur pour Ventura, amant fuyant d'Annie Girardot, amoureux transit de Catherine Deneuve, aventurier pour Françoise Dorleac, et souvent flic...ou voyou... Son retour au théâtre dans Kean et Cyrano avaient été salués par la critique, rappelant à tous quel grand comédien il était. 

Belmondo était également cascadeur. Refusant de se faire doubler dans les scènes à risques et spectaculaires, il apportait dans le récit de ces tournages du romanesque aux fictions. Il était aussi le fils du sculpteur Paul Belmondo dont il s'efforcera de faire connaître le travail. Il fut l'ami indéfectible de comédiens géniaux à la notoriété moindre mais qu'il fera briller dans de grands seconds rôles, Charles Gérard, Michel Beaune, Pierre Vernier, Julien Guiomar..., celui fidèle de "la bande du conservatoire", Rochefort, Marielle, Rich, Cremer, Fabian, Girardot, Bedos, Mocky... Belmondo était aussi cet artiste toujours un peu embarrassé des compliments qu'on lui servait, ce bon vivant aimant rire, boxer et voir boxer, un propriétaire de yorkshire, un type sympa avec une belle gueule un peu trop bronzée.

Un gars à la fois intouchable par son talent et son succès et proche et familier par l'extrême sympathie qu'il dégageait.

Partager cet article
Repost0
3 septembre 2021 5 03 /09 /septembre /2021 21:59

Yusuke Kafuku est un comédien de théâtre  classique. Il vit heureux et amoureux avec son épouse Oto, scénariste pour la télévision. Un jour, Yusuke surprend, sans que celle-ci s'en aperçoive, sa femme et son jeune amant. Yusuke choisit de taire cette découverte à Oto.

Ceci est le prologue de 45mn qui met en place tous les éléments matériels et symboliques d'une histoire très riche aux multiples interprétations. Entre huis clos et road movie, hymne à la créativité par l'abandon de soi, habité par des personnages marqués par la mort et passionnés par leur métier, Drive my car ne cesse d'intriguer pendant 3 heures. La beauté des images, le mystère des personnages, la poésie des rencontres, la mixité des langages, la force des silences, le poids de la culpabilité, le spleen de Tchekhov... tout dans ce film, adapté d'une nouvelle de Murakami, interpelle.

Ces personnages en souffrance trouveront dans l'écoute et la compréhension de l'autre une forme de repos.

Partager cet article
Repost0
30 août 2021 1 30 /08 /août /2021 18:26

En 1993, à Skyline au Texas, Jeannette Turner est une adolescente en manque d'assurance qui admire Kate Walis, la star du lycée. 

Cruel Summer conte les évènements qui se déroulent sur trois années. Ainsi, le récit se déploie, en distillant, dans chaque épisode, des indications sur les évènements qui se sont produits autour des deux adolescentes pendant les années 1992, 1993 et 1994. Sur 10 épisodes l'intrigue et son dénouement se dessinent petit à petit. Chaque période est aisément reconnaissable par les looks des protagonistes et une photographie différente. Cela pourrait être une simple série "adolescente" mais le propos et l'écriture se positionnent dans la catégorie thriller. C'est assez réussi jusqu'au twist final inattendu.

A voir sur Amazon Prime Video

Mise à jour 15 août 2023 : la saison 2 de Cruel Summer est disponible sur Prime Vidéo. Reprenant le concept narratif de la saison 1, la série présente de nouveaux personnages et un meurtre à resoudre. Les 10 épisodes s'étirent péniblement, alourdis de rebondissements et d'intrigues adolescentes sans réel intérêt. Les scénaristes présentent à nouveau un twist final, cette fois, totalement foireux.

Partager cet article
Repost0
28 août 2021 6 28 /08 /août /2021 19:58

Tourné en 2020, ce documentaire dresse un état des lieux de la situation politique, économique et humanitaire de l'Afghanistan à la veille du retrait des troupe américaines et occidentales et du retour des talibans au pouvoir. Face aux négociations entre les forces en présence, aux enjeux politiques internationaux, au fallacieux argument de "paix", le peuple afghan n'est que partie négligeable.

53 minutes limpides.

A voir sur arte.tv jusqu'au 5 novembre

Partager cet article
Repost0
26 août 2021 4 26 /08 /août /2021 00:05

2h15, c'est une durée peu banale pour un one man show. Laurent Sciamma déchaîné, heureux de retrouver une salle pleine après un été calme, passionné par son sujet, a du mal à quitter la scène. Celle du Café de la Gare, en l’occurrence, sur laquelle il clame son amour et admiration des femmes et son incrédulité face aux mécanismes de construction du mâle.

Si le début de son spectacle, inquiète un peu avec des déclarations telles que "j'ai honte d'être un homme (face à ce qu'endurent les femmes)" le propos prend vite une tonalité moins culpabilisante. Dans un format éloigné du simple enchaînement de punchlines, Laurent Sciamma déroule son propos de féministe militant. Militant pour les femmes et pour le droit d'être un homme blanc-jeune-hétéro exprimant sans honte ses émotions.

2h15, sur le papier cela peut sembler long, dans la salle ça ne l'est pas du tout. La proximité qu'installe le comédien, son énergie physique, son enthousiasme, la limpidité et l'humour avec lesquels il déroule son propos maintiennent l'attention de son auditoire. Certains pourraient lui reprocher de rester très soft sur les exemples de difficultés au féminin, mais si le but est d'éveiller le mâle blanc lambda, le job est fait.

A voir au Café de la Gare jusqu'au 28 août, en tournée et de retour à Paris à la Comédie des Trois bornes. 

Partager cet article
Repost0
9 août 2021 1 09 /08 /août /2021 16:19

Arrêté en Mauritanie, en novembre 2001, par les américains, Mohamedou Ould Slahi restera emprisonné pendant 14 ans à Guantanamo. 
Le film raconte son calvaire et son combat avec ses avocates américaines qui se battront contre le gouvernement, le FBI et l'armée qui l'emprisonnent sans preuve et en violation de tous les droits.
L'intérêt tient surtout dans cette histoire aussi incroyable que scandaleuse. On n'ose imaginer combien de Mohamedou Ould Slahi sont enfermés ainsi à Guantanamo. Cinématographiquement, Macdonald fait le job particulièrement servi par Jodie Foster et surtout Tahar  Rahim dans un rôle au registre multiple.

Partager cet article
Repost0
6 août 2021 5 06 /08 /août /2021 21:18

Paul Goutard est un scénariste sans succès, psychologiquement fragile que son épouse et son petit garçon ne peuvent aider. 

Tel est le point de départ de la riche histoire que nous conte François de Brauer qui, seul en scène, interprète une vingtaine de personnages.

Alors que l'art a été considéré pendant plusieurs mois comme non essentiel, La loi des Prodiges interroge, sur le ton du drame, de l'humour et de la poésie, sur ce qu'est l"art, son utilité, sa place dans une société où tout se consomme ou la productivité domine, Il dézingue, au passage, le tout spectacle, en politique, à la télévision et au niveau économique, mais aussi le marché de l'art et un certain élitisme.

François de Bauer offre un spectacle beau et puissant qu'il interprète avec force et maestria.

A ne pas rater sur francetv.fr jusqu'au 22 décembre 2021.

 

Partager cet article
Repost0
4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 17:57

En 1981, Hubert Bonisseur de la Bath a pour mission d´assurer la réélection du dictateur d'un pays d´Afrique cher à la France.

Il est peu de dire que ce 3e opus très (trop) attendu déçoit. Jean Dujardin, toujours parfait dans le rôle de l´abruti de service, est entouré de Pierre Niney, Natacha Lindinger, Fatou N'Diaye, Gilles Cohen  et le regretté Wladimir Yordanoff, tous très bons dans des seconds rôles non aboutis, sous exploités.

Le scénario semble ne pas savoir où donner de la tête et ne trouve jamais l´équilibre entre son récit d´aventure, le portrait d'Hubert le beauf et les messages politiques. 

Les dialogues tombent à plat et les gags peu originaux sont desservis par une réalisation qui manque de rythme et de précision. L´usage de la musique est aussi mal dosé.

Une comédie satirique politique comme OSS 117 nécessite une précision d´orfèvre absente ici.

Partager cet article
Repost0
2 août 2021 1 02 /08 /août /2021 21:26

Après trois ans de travaux et de rénovation et une année de confinement, la Bourse de commerce Pinault Collection a ouvert ses portes le 22 mai. L´homme d´affaires et collectionneur François Pinault a missionné l´architecte Tadao Ando pour qu'il revisite ce lieu historique afin que passé et futur se mêlent harmonieusement. Pièce maîtresse de cette adaptation, un cylindre de béton de 30 mètres de diamètre et 9 mètres de hauteur épouse la forme circulaire de l'édifice, délimitant l"espace et créant un chemin de circulation.

Le résultat est époustouflant de beauté et d'efficacité pratique. Le reste du monument a été restauré, en particulier l'immence fresque qui habille la rotonde, ainsi que la superbe coupole de métal composée de 2000 pièces de verre.

Un écrin somptueux pour accueillir l'énorme collection d'art contemporain de François Pinault qui possède environ 10 000 oeuvres et qui dispose déjà du Palazzo Grassi et Punta della Dogana à Venise pour exposer.

Pour l'inauguration de la Bourse de commerce, François Pinault s'est attribué le rôle de commissaire d'exposition choisissant lui-même les artistes et les oeuvres dans le soucis de témoigner d'une ouverture au monde, à la diversité, au respect des différences. 

Une trentaine d'artistes sont exposés dont Urs Fischer qui accueille les visiteurs dans la rotonde avec son hypnotisante oeuvre de cire, réplique de l'enlèvement des Sabines, qui a débuté sa combustion le jour de l'inauguration. Bertrand Lavier investit les 24 vitrines de la rotonde avec ses détournements d'objets du quotidien.

David Hammons, qui traite de la situation des afro-américains, se voit offrir sa plus grande exposition en Europe dans la galerie 2. La galerie 3, dédiée à la photographie, présente, entre autres, une série de Cindy Sherman et les 94 photographies de Louise Lawer dénonçant l'amendement Helms du 14 octobre 1987 interdisant l'utilisation des fonds fédéraux dans la prévention contre le Sida.

La galerie 4 expose trois imposantes œuvres de Rudolf Stingel d'huile sur toile semblant être des photographies. Les galeries 5, 6 et 7 sont dédiées à la peinture et à la sculpture avec des artistes aussi divers que Kerry James Mashall, Claire Tabouret, Lynette Yiadom-Boakye, Peter Doig, Kerry James, Luc Tuymans, Antonio Oba, Thomas Schutte, Martin Kippenberger...

A l'entrée, on trouve "Ici plage, comme ici bas" de Martial Raysse et sur les balcons de la rotonde 52 pigeons de Maurizio Cattelan.

La majesté du lieu, oeuvre d'art a lui seul et le nombre d'oeuvres exposées nécessitent 2 bonnes heures de visite. Enjoy !

 

Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Bourse de commerce - Pinault Collection
Partager cet article
Repost0
24 juillet 2021 6 24 /07 /juillet /2021 16:56

Youri, grand adolescent, vit dans la cité Gagarine d'Ivry sur Seine menacée d'être détruite. Avec une partie des habitants, il lance une opération de sauvetage de l'immeuble où il a grandit et qu'il voit aussi comme sa "cité spatiale" lui qui rêve d'aller dans l'espace.

Les premières images présentent cet immense immeuble comme un vaisseau spatial qui domine le ciel. Toute une partie du film joue avec l'esthétique et les codes du film d'expédition dans l'espace. C'est assez beau et intrigant.

Quand le récit nous ramène sur des considérations plus terre à terre, il perd de sa singularité et le scénario confus révèle ses faiblesses. Ainsi le récit peine à se hisser à la hauteur du message poétique sur la force de l'enfance et de ses rêves et sur celui positif d'une banlieue unie, qu'il semblent vouloir porter.

Heureusement, les comédiens, Alseni Bathili et Lyna Khoudri notamment, irradient et nous raccrochent à leur histoire.

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2021 6 24 /07 /juillet /2021 06:08
Gulliver, le dernier voyage, festival In d'Avignon - troupe Catalyse

Gulliver, dans son 3e voyage, fait nauvrage sur l'archipel de Laputa composé de quatre iles habitées par des personnages étranges.

Les comédiens de Catalyste menés par les metteurs en scène Madeleine Louarn et Jean-François Auguste nous emportent dans la fantasmagorie du roman de Jonathan Swift. La peur de la fin du monde et la mort sont au coeur de ce récit mené sur le ton de la satire, à la fois drôle et grinçant. Dans le respect du roman, les comédiens ont réécrit une partie de leur partition pour mieux se l'approprier, ajoutant ici et là quelques références contemporaines.

Ici Gulliver est une femme. Une jeune femme à la voix enfantine qui rend ses étonnements face à la folie des hommes plus touchants encore et drôles aussi. Manon Carpentier est excellente dans le rôle, entourée par les comédiens de la troupe, très bons également. Leur différence ; ils sont atteint d'handicap ; apporte à leur personnage la singularité qui sied parfaitement au récit et intensifie la portée décalée du propos.

A voir dans le cadre du Festival In d'Avignon jusqu'au 24 juillet, puis notamment du 2 au 6 octobre à Sew à Morlaix et à la MC93 en février 2022.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2021 7 11 /07 /juillet /2021 17:10

Chaque année, rendez-vous est pris. Le théâtre du Rond Point ouvre sa plus belle salle au Cirque Invisible de Jean-Baptiste Thierrée et Victoria Chaplin.

Lui, 83 ans, est le clown lunaire, farceur aux tours de magie où l'imaginaire et le rire l'emporte sur le sensationnel. Elle, 70 ans, est l’acrobate, la transformiste, la rêveuse qui nous présente son bestiaire géant et fantastique. Si le temps passe, la poésie et la grâce demeurent.

Voir le compte-rendu sur le spectacle de 2012

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2021 6 10 /07 /juillet /2021 17:55

Henry McHenry stand-upper provocateur de renom et Ann Desfranoux délicate cantatrice star sont amoureux. De l'union de l'infrequentable et de la princesse naîtront un ogre et une enfant.

Carax présente un conte musical fantastique qui fait la part belle au lyrisme et à une énergie électrique qui nous gagne dès la scène d'introduction et la chanson titre des Sparks qui signent toute la B.O. Se succéderont une série de tableaux aux couleurs et décors superbes, mêlant références classiques et art video, aux ambiances romantiques, érotiques et terrifiantes. Le récit frôle parfois le vide sans jamais vraiment y tomber, régulièrement rattraper par une scène magique.

Leos Carax et les Sparks semblent avoir puisé dans les histoires récentes à l'origine ou issues du mouvement #metoo. On pense ainsi reconnaître dans le personnage d'Henry, Louis CK entre autres, mais aussi tous ses maris jaloux de l'aura de leur conjointe, et en Annette, ces enfants pantins-stars exploités par leurs parents.

On l'aura compris l'homme ne ressort pas grandi de ce conte fantastique musical, à la fois un peu bancal et superbement mis en images et en musique. Adam Driver dont le corps n'a jamais semblé aussi imposant impressionne face à une Marion Cotillard qui offre, dans une partition ténue, une fois encore une puissante interprétation. A leur côté, Simon Helberg et la jeune Devant Mc Dowell sont parfaits.

Une oeuvre qui ne peut laisser indiffèrent qui, à plusieurs degrés, est, tout à la fois, enthousiasmante et désespérante. Une oeuvre rare.

En compétition officielle au Festival de Cannes 2021.

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2021 6 10 /07 /juillet /2021 08:07

La Comédie Française post-confinement se lâche et présente un spectacle musical libératoire particulièrement réjouissant.

 

La scène de la salle Richelieu se transforme en cabaret avec pour maître de cérémonie un Serge Bagdassarian aux allures de maharadja, tout d'or vêtu, irrésistible. Le comédien a créé ce spectacle avec Marina Hands, elle aussi sur scène.

 

Ils ont embarqué dans leur folie expiatoire Alain Lenglet, Anne Kessler, Julie Sicard, Sylvia Bergé, Florence Viala, Elsa Lepoivre, Jennifer Decker, Noam Morgensztern, Gael Kamilindi, Yoann Gasiorowski, Clément Bresson, Salomé Benchimol et Nicolas Verdier.

 

Avant tout portés par le rire et une joie débordante, mais non sans émotion, sketchs, numéros visuels, morceaux musicaux, hommages aux métiers du spectacle, à la comédie musicale et au grand répertoire, évocations du quotidien des comédiens du Français se succèdent multipliant les effets de surprises, passant du 3ième au 1er degrés, faisant se toucher de près fous rires et émotions, soulignant tout à la fois la force et la fragilité des comédiens, celles du monde du spectacle et l'indispensable complicité avec le public.

 

Mais quelle Comédie ! procure une joie sans nulle autre pareille, un bonheur immense de retrouver la Comédie Française et ses magnifiques comédiens.

A ne surtout pas manquer. Salle Richelieu jusqu'au 25 juillet.

Partager cet article
Repost0