SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Quand je vais voir Emilie Simon à la salle Pleyel, l'une des grandes curiosités pour moi c'est ... la salle Pleyel. Réouverte en 2006 après 2 ans de travaux, elle offre un confort d'écoute exceptionnel tant visuel (et oui on écoute aussi avec les yeux), que fessier (on écoute mieux confortablement installé) et que, bien entendu (ouarf), auditif. La qualité du son est exceptionnelle donnant à chaque instrument, à chaque discret arrangement, à chaque souffle de note et autre silence la place qu'ils méritent. Un bonheur rarement égalé.
A salle exceptionnelle, concert exceptionnel. Ainsi, profitant de la qualité de ce lieu généralement dédié à la musique classique, Emilie Simon est venue accompagnée des Percussions Claviers de Lyon (un quintette de marimbas, vibraphones et xylophones) et de ses inséparables violoncelliste et machino-informaticien. Ayant repensé l'ensemble des arrangements, Emilie Simon nous a offert l'occasion de découvrir différemment ses déjà cultes titres de "Végétal" mais aussi certaines chansons de son premier album. Perdant en ambiance électro mais nous offrant d'inattendues versions telles "Fleur de saison" au ukulélé ouun autre titre (qui m'échappe la tout de suite) aupiano presque ragtime. Laissant toujours la place belle aux ambiances féériques, elle est entrée dans la salle en une procession bouddhiste suivie de deux de ces musiciens tout trois de blanc vêtus et bougie à la main. Pour ce qui est de la mise en lumière, je n'ai pas retrouvé l'ambiance fantasmagorique du Printemps de Bourges, les éclairages étant un peu froids (mais cela est sans doute dû à la salle peu équipée pour accompagner ce genre d'ambiance). Toujours petite chose fragile et lumineuse, Emilie Simon a surpris une fois encore, par la force de sa présence et de sa voix. Juste et virtuose en tout. La force du talent.
Benjamin Biolay, mon Benjamin Biolay, au look capillaire incertain, antipathique en diable, mon mal aimé Biolay, qui me vaut toutes les railleries depuis 8 ans, sort son 4ième album. Trash Yéyé est annoncé par la presse, tout comme pour ses précédents opus, comme son meilleur album. Les comparaisons avec Gainsbourg sont une fois de plus de mises. Je ne suis pas sûre d'être d'accord. Les albums précédents étaient, eux aussi, excellents. Quant à Gainsbourg... Biolay pour moi, est un autre des génies de la chanson française. Avec quelques points communs avec l'encombrant Serge : des arrangements léchés aux envolées lyriques ou aux guitares basses plombantes, des mélodies élégantes, des textes soignés, mélancoliques et cafardeux, une voix sombre, un phrasé brumeux. Une virtuosité commune mais différente. Trash Yéyé est plus noir encore que ses autres albums qui étaient plus nostalgiques que funèbres. Plus rythmé aussi. Ici, la pop prend toute la place rendant cet opus sans doute plus abordable que les autres. On peut même espérer un succès populaire avec "Dans la Merco Benz" (mais j'en avais déjà prédis plein d'autres sur les albums précédents...). Bref, de "Kennedy Rose" à "Trash Yéyé", j'écoute encore et toujours Biolay avec une certaine délectation.
Contre toutes attentes, "Ceux qui restent" est drôle. Très drôle, juste et intelligent. Bourré de bonnes idées tant dans la mise en scène que dans le scénario. Juste dans la peinture des personnages et l'écriture des dialogues. Emouvant dans sa retenue, sans pathos. Mais, cela est essentiellement dans la première heure. Ensuite, tout s' essouffle. Le film perd son rythme. Ce qui m'avait tant plut, jusque là, disparait. L'histoire semble hésiter, comme pour mieux exprimer le vide ressenti par ceux qui restent. Le problème c'est que vient aussi l'ennui.
Les interprètes jusqu'aux seconds rôles, sont excellents. Emmanuelle Devos et Vincent Lindon sont parfaits dans leurs personnages que tout oppose. Elle extravertie un peu fofolle qui se déçoit face à la maladie. Lui droit comme un i, exemplaire en vieux routard face au mal. Elle qui veut choisir la vie et lui comme sacrifié volontaire jusqu'au bout.
"Ceux qui restent" est un film remarquable qui au souvenir de sa dernière demi-heure se transforme en bon film. De ces films qui parce qu'ils ne tiennent pas jusqu'au bout l'excellence qu'ils se sont imposés au démarrage, finissent par, injustement, décevoir un peu.
Vu "la fille coupée en deux". Certains critiques l'annoncent comme le ou un des meilleurs Chabrol. Des Chabrol bien meilleurs, j'en ai vu plusieurs. Pourtant, "La fille coupée en deux" est un film 100% Chabrolien : critique des notables de province, quinzième degré, ambiance lourde et intrigue. Malheureusement, ici l'intrigue est bien mince. Le scénario manque d'enjeu et, du coup, le film d'intérêt. Le plaisir vient du jeu de Benoit Magimel, excellent en dandy barré et de l'ironie Chabrolienne qui habite le film d'un bout à l'autre. Berléand est, juste, juste et Ludivine Sagnier, comme toujours, transparente et sans saveur.
A l'écoute de "Fur and Gold" de Bat for Lashes, on perçoit dans la voix et dans les arrangements quelques choses de l'électro-déjantée Bjork, de la rageuse-mystique Sinead O'Connor et de l'aérienne-lyrique Kate Bush. Pourtant, Bat for Lashes installe son univers propre et unique particulièrement féérique, aux orchestrations riches et inventives, où se croisent des instruments qui se sont rarement cotoyés - instruments électro., clavecin et tambourin entre autres s'y répondent. Dans cet ensemble plutôt évanescent mais pas planplan, on trouve le tubesque et curieusement très new-wave "What's a girl to do", le second single "Prescilla" tout en claquements de mains et neuf autres titres plus planants dont le très katebushien "the wizard" et le déjà célébré "Horse and I". Si cet album se distingue par l'intelligence, l'originalité et la richesse de ses arrangements, il est aussi servi par des mélodies imparables. Un très bel album donc à écouter sans modération.
Vous l'aurez compris, en cet été automnale, je rattrappe le retard prit cet hiver et cours au ciné et à la DVDthèque pour voir les incontournables de la saison 2006-2007.
Indigènes donc.
Indigènes c'est LE film qui a réveillé Chirac et permis l'harmonisation des pensions des anciens combattants coloniaux. Indigènes c'est aussi le film qui a reçu le prix (collégial) d'interprétation masculine à Cannes en 2006 (pour les 5 acteurs principaux) et qui a été nominé aux Oscars comme meilleur film étranger de l'année.
Indigènes raconte à travers 4 personnages aux personnalités très diverses, l'histoire des soldats d'Afrique du Nord ou noire qui ont rejoins l'armée française en 1943 pour combattre l'invasion nazie. On y découvre (ou redécouvre) les injustices subit par ces hommes qui furent traités comme des soldats de seconde zone. On y apprend leurs motivations et leurs espoirs qu'on sait déjà déçus.
Bien qu'estimable, le film m'a semblé un brin caricatural ce qui a dû participer à son succés aux Etats-Unis. Les personnages et dialogues ont sonné parfois faux à mes oreilles et je n'ai pas été séduite par l'interprétation de Samy Nacéri ni par celle de Jamel Debbouze (soldat à un bras sans qu'on sache pourquoi). Les scènes de guerre, elles, m'ont semblé plus réalistes et réussies. Aussi, selon moi, le film vaut surtout par ce qu'il est le premier film populaire à traiter de ce sujet, autre honte de notre pays.
Peut-être est-ce par le sujet qu'il traite qu'Indigènes a obtenu la clémence de la critique ?
Persepolis aujourd'hui sur grand écran, est à l'origine une bande-dessinée. La bande-dessinée et le film retracent la vie de Marjane Satrapi née en Iran (à Téhéran) et qui a grandi sous le régime des Ayatollahs. Essentiellement en noir et blanc, Persepolis revient au source du dessin-animé : traits fins, mouvements minimals, plans longs, mise en scène soignée. Souvent drôle et poétique, le film est aussi grave, émouvant et effrayant.
Les voix, celles de Catherine Deneuve, Chiara Mastroiani, Danièle Darrieux, sont parfaites.
Seule ombre au tableau : je me suis assez peu attachée au personnage surtout dans sa partie ado.pré-adulte. Plus touchée par le sort réservé à l'ensemble du pays plutôt qu'à celui de Marjane. Mais, cela revient peut-être au même.
Vu, enfin, "La vie des Autres" de Florian Henckel von Donnersmarck. Un peu déçue par le film dont tout le monde parle depuis 6 mois. Le scénario pêche un peu par une psychologie des personnages approximative. Leurs motivations m'a un peu échappé. Compte tenu du contexte c'est une pièce importante du puzzle qui manque. Mais, la "Vie des Autres" est un film qui a surtout valeur de documentaire. On comprend mieux ce que pouvait être la vie en RDA avant la chute du Mur. Ce qui justifie qu'on le voit.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas autant ri au cinéma. 2 days in Paris est juste hilarant. L'humour vachard de Julie Delpy sonne comme du Woody Allen. Le montage est vif sans être précipité, le jeu des acteurs (tous excellents) laisse à penser que l'improvisation a eu sa place. Tout sonne étonnament vrai d'un bout à l'autre jusqu'à la dispute finale qui pour le coup aurait mérité d'être plus écrite. Une des rares fausses notes de ce film qui pourrait bien entrer au panthéon des films qui ont bercé nos vies.
Aaron en concert au Festival Indétendances, c'est la voie George Pompidou, le pont Marie et au dessus le quai Henry IV envahis par la foule. c'est Simon Buret, le chanteur, partagée entre émotion et euphorie de se trouver devant tout ce monde là, dans ce décor là. c'est sa belle gueule, sa belle voix cassée et son jeu de scène étrange entre bourrée auvergnate, danse écossaise et derviche tourneur, c'est les imparables mélodies pop-rock du groupe dont le très émotionnel "Lili", c'est Olivier Coursier l'autre partie du duo au piano et Maeva, pièce rapportée pour la tournée, au violoncelle. C'est un moment fort en émotion musicale et en convivialité tant le plaisir des deux musiciens est communicatif et communiqué avec force et simplicité. Aaron en concert à Paris Plage ça donne envie que ça recommence.
21h00, nous arrivons comme une fleur (ou plutôt comme un bouquet) sur le Champ de Mars. Sur la scène, on joue les premières notes de "La poupée qui fait non". Le temps de fendre la foule, nous voilà parés pour écouter le concert de Michel Polnareff qui arrive sur scène le drapeau français en guise de cape.
Bon timing, nous avons échappé à Bob Sinclar, Tokio Hotel et autres amuse gueule du pauvre.
Nous sommes pas mal placés. Devant nous, il y a du monde, l'équivalent de la fosse de Bercy en deux fois plus large, mais derrière nous il y en a 10000* fois plus et ce jusqu'à la Tour Eiffel derrière laquelle le soleil s'apprête à se coucher. J'envie Polnareff qui de la scène doit avoir une vue magnifique et spectaculaire.
Polnareff est tout petit comme un playmobile, mais sur les écrans géants on peut le voir en très gros plan. Le soleil de Los Angeles tanne sacrément la peau, la coupe de cheveux est toujours aussi moche et les lunettes n'ont pas changées. La voix non plus d'ailleurs même si les licenciés en Polnareff la trouve un peu vieillie, nous, elle nous convient et nous épate même. Attitude scène un peu ringarde, un drôle de mélange entre Sardou et Johnny.
Polnareff ne nous offre pas un concert au rabais mais bel et bien la même configuration que pour sa tournée. Les écrans géants ne manquent pas et on retrouve sur scène les fameuses lunettes géantes. Le son est d'une qualité excellente, ce qui est inespéré compte tenu de la configuration et de l'immensité des lieux
L'homme est bavard, il salue ses fans des premiers rangs (les moussaillons de de l'Amiral - surnom de Polnareff). Il joue avec le public tout entier et l'incite à crier et chanter plus fort encore. Car le public chante. On se rend compte que Polnareff est un chanteur populaire et que ses chansons nous ont bercé depuis des d'années. Aux premiers accords de chaque chanson, le public (petits, moyens et grands, branchés ou non) fait entendre son plaisir.
"Tout pour ma chérie", "Goodbye Marilou", "Love me, please love me", Lettre à Franc", "Nous irons tous au Paradis" et "Y' a qu'un cheveu sur la tête à Mathieu" (l'improbable et pourtant...) sont les chansons qui ont emporté le plus de succès.
Après 10 ou 11 titres, Polnareff quitte la scène et revient pour le traditionnel rappel avec "Goodbye Marilou" puis "Lettre à France" reprises dans leur quasi intégralité toutes deux en choeur par le public. Puis, Polnareff remercie Sarkozy pour son invitation et lui dit "merde, afin qu'il nous emmène tous au Paradis". Le titre final était annoncé. Les paroles de la chanson défilent sur les écrans, le public chante d'une seule et même voix. Polnareff remercie le public survolté. Noir sur la scène. Le concert est fini, la nuit est tombée, il est temps de se retourner vers la Tour Eiffel pour regarder le feu d'artifice.
*La préfecture de police a comptabilisé 600 000 personnes présentent au concert*
C'est excitée comme une puce que je suis venue au seul rendez-vous parisien lancé par ma songwriter-singer favorite. Ainsi, l'Elysée Montmartre nous accueillait à un peu moins des 1200 attendus. Suzanne Véga est entrée en scène, un peu froide, un peu plus agée, étrangement anglaise pour une Américaine, avec cette raideur qui glace un peu au premier abord. Mais, Suzanne Véga c'est un peu notre Mary Poppins, magicienne, douce et ferme. Elle entre en scène, sourire aux lèvres, se place derrière le micro et observe son public d'un regard un peu sévère, surpris et curieux. Elle interprête ses chansons très concentrée, évidemment très impliquée. Puis, la chanson terminait, l'oeil qui frise, petit sourire aux lévres, Suzanne parle. Suzanne parle beaucoup. Elle introduit chaque chanson en expliquant pourquoi, quand, comment elle l'a écrite. Très drôles, ces interludes sont toujours prétextes à rire même parfois quand au premier abord la chanson à venir ne s'y prête pas vraiment. Accompagnée par quatre musiciens, batteur, guitariste, clavier/violon et un bassiste virtuose, elle a interprété la majeur partie des chansons de son dernier album "Beauty and crime" mais aussi des titres anciens tels "caramel", "in Liverpool", "Marlene on the wall",... et bien sûr ses 2 tubes "Luka" et "Tom's diner" (version DNA). La voix est toujours la même jeune et chaleureuse, comme étrangère à l'apparence froide de sa propriétaire. Ainsi, Suzanne Véga est tout et son contraire : folk et rock, accoustique et électronique, chaleureuse et distante, sérieuse et déconnante. Suzanne Véga a tous les talents, celui de l'écriture, de la composition, du chant et de l'enchantement de ceux qui viennent l'écouter.
Suzanne Véga nous offre en ce mois de juin son 7ième album. Un album que j'attendais avec impatience et un espoir déçu il y a 2 ans, à l'époque où la rumeur annoncait le retour de Suzanne puis finalement non.
"Beauty and crimes" nous propose des mélodies pas si faciles et pourtant imparables aux orchestrations soignées mélangeant instruments accoustiques et rythmes électroniques. L'ensemble des textes très autobiographiques prennent place à New-York. Les héros en sont son mari, sa fille, son frêre, son cousin policier, son ami le graffeur, ses icônes Ava et Franck... Ce qui nous donne un album à la fois mélancolique et gai, résolument folk, saupoudré de bonnes recettes jazz à l'ancienne et très rock dans sa modernité. La voix est toujours jeune et chaleureuse, familière et apaisante. 7 albums et 20 ans déjà que Suzanne Véga, auteur-compositeur-interprète enchante ma platine.
Meurtri par un amour déçu, un homme médite quelque part au bord de la mer. Sa méditation est rapidement interrompue par une vague connaissance importune. Médecin du corps des femmes, il se penchera avec assiduité sur l'âme tourmentée de cet homme. C'est du théatre bien écrit avec du sens. Le texte est habile et profond, les comédiens sont magnifiques : Murat, trés drôle et Arditi fabuleux comme toujours. Pierre A., je t'aime encore !
Bien sûr, je ne suis ni une fine connaisseuse, ni une grande amatrice du théatre contemporain, bien sûr, je ne vois pas tant d'oeuvre que ça, bien sûr, je cherche le sens dans tout et l'Art n'en a pas toujours besoin... Mais tout de même et malgré ma sincère curiosité, ma bonne volonté, je trouve bien vaine la plupart des oeuvres que j'ai pu voir cette année. Une fois de plus, c'est dubitative que je suis sortie du théatre Bastille après avoir assisté à une représentation des Egarés de Pierre Meunier. Certaines critiques disent de ce spectacle qu'il est saisissant. Personnellement, je n'y ai rien saisi et je l'ai encore moins été. Cinq égarés se succèdent sur scène, seuls ou ensemble dans des sketchs sans lien apparant entre théatre, mime et cirque. Les comédiens sont épatants (dont Jean-Louis Coulloc'h, l'amant de Lady Chatterley). Certains sketchs et textes sonnent justes. Mais, l'ensemble laisse froid. Evidemment, nous n'échappons pas aux incontournables du théatre contemporain : poupées démembrées, nudité et comédien se roulant par terre en hurlant. Au moins, ça nous fait des repères...
Tout d'abord et avant tout, c'est la voix qui interpelle. Une voix étrange, fragile et forte, au bord de la rupture mais qui sait pourtant se faire puissante quand la musique le demande. Ensuite, l'écriture aux mots choisis là où les paroliers d'aujourd'hui, pour la plupart, ne vont pas. Des textes poésie, mélancoliques et troubles. Des histoires d'alligatore, d'indien, de sycomore ou de marins d'orient... pour dire la vie, l'amour, la mort.
Enfin la musique, mélodies écrins de choix pour ces poémes et cette voix émouvante. Evidemment, les 12 titres de cet album ne sont pas tous aussi enchanteurs. Certaines mélodies et plus encore certains arrangements tombent dans la variété facile. Mais, la qualité des quelques autres suffisent à excuser ces facilités.
A l'Européen, mercredi 23 mai, les chansons étaient particulièrement bien servies par des arrangements musclés rock. Et les quelques titres laissaient doux prenaient une plus grande valeur encore au milieu de cette énergie nouvelle. Aussi, il y avait un violoncelle.
Côté présence, Daphné assure sans trop, ni trop peu. La voix est parfaite, fragile et tendre, étrange encore.
Ce soir-là, était sa première scène parisienne avec "Carmin". Le public, beaucoup de gens du métier, observateurs généralement froids, a salué Daphné et ses musiciens par une ovation debout. C'est rare.
Au 39 de l'avenue George V, un immeuble en rénovation est recouvert d'une bâche qui lui donne une allure étrange, proche de celle des montres molles de Salvadore Dali. Cette bâche de 2500 m² a été réalisée par la société Athem à partir d'une photo de l'immeuble. Pierre Delavie a modifiée la photo par ordinateur lui donnant ces courbes étonnantes. Sur la bâche des corniches en polystyrène ont été ajoutées pour accentuer l'effet de relief. Impressionnant.
Le Cirque d’Hiver est un bien beau lieu. Sans nul doute le plus beau pour y voir clowns et acrobates et sans doute pas mal pour y écouter de la musique à condition toutefois d’être bien placé.
Hier soir, pour le concert d’Olivia Ruiz (le 4ième et dernier de la série Cirque d’Hiver), j’étais sur la scène avec les musiciens ou presque. C’est original et sans doute une occasion qui ne se présentera pas 2 fois (je vous le confirme…).
J’étais donc au 3éme rang côté droit à l’arrière gauche du batteur et parfaitement derrière le guitariste. Là vous pensez "Mon dieu mais elle n’a dû rien voiiiiiiiiiiiiiiiir du spectacle...!". Détrompez-vous visuellement ce n’était pas trop mal car j’étais assez haut pour ne pas être gênée par la taille des musiciens etaussi Olivia Ruiz déjà très virevoltante de l’avant à l’arrière scène habituellement a, ici, prit soin de se tourner souvent vers le public des côtés arrières.
Le souci fut donc essentiellement sonore. Car situé ainsi, vous avez dans l’oreille gauche à 5 mètres les baffles destinées à inonder la salle et notamment les gens qui sont eux bien face à la piste à 20 mètres de là... Toujours à gauche mais cette fois à 3 mètres la batterie et face à vous à 2 mètres l’ampli-retour du guitariste. Cela donne une impression étrange quand Olivia Ruiz sur la piste, de profil mais face à vous, chante essentiellement dans votre oreille gauche et pas trop à droite... Et encore ça c’est sur les morceaux doux, pas trop instrumentés car lorsque le rock prend place (et ça arrive souvent avec Olivia), là sa voix est étouffée par le son de la batterie qui sort de l’ampli salle et de la batterie elle-même et par le son de la guitare qui sort elle aussi de l’ampli salle et bien mieux encore de l'ampli-retour du guitariste. Du coup, Olivia visuellement à 5 mètres de vous semble phoniquement parlant dans la salle d’à côté…
Ca c’est pour le son.
Ensuite, au cirque d’hiver on est assis. Il y a des artistes qu’on ne peut raisonnablement pas écouter ainsi. Difficile de s’abandonner à l’énergique Olivia en restant coincé sur son siège. On perd ainsi beaucoup du plaisir qu'elle procure sur scène.
Le public ne pouvant gesticuler à sa guise a exprimé son enthousiasme en applaudissant en rythme sur TOUS les titres… Et en plus d'être envahissants ses applaudissements, parce que le public n'était pas toujours très à la page du répertoire d’Olivia, n’étaient pas toujours très au point.
Par contre, Olivia, elle, a comme d’habitude assuré. Toute en énergie, drôle, provocante, bavarde et bien en voix pour ce que j’ai pu entendre. Parfaite donc même si elle m’a parfois semblé gênée par la configuration de la scène.
En guests, nous avons eu droit à Christian Olivier des Têtes Raides pour le duo de l’album « Non-dits », Mathias Malzieu pour « I need a child », les Noirs Désir (sans Cantat bien sûr) sur « Putain de toi » et au petit frère d’Olivia en Beat box sur « J’traîne des pieds ».
Malgré tout son talent scènique Olivia Ruiz n’a pas réussi à faire de ce concert une soirée réussie pour moi. Aussi, je vais m’empresser d’oublier ce concert pour ne conserver que mes souvenirs des 2 concerts d’Olivia à la Cigale dont je suis sortie chaque fois en me demandant s’il ne s’agissait pas du meilleur concert de tous ceux que j’avais pu voir jusqu’alors (à l'exception notable du Bercy de Peter Gabriel en 2004).
Quand on entend Amy Winehouse pour la première fois, on se dit que les chanteuses de la Motown avaient de sacrées voix, un sacré swing et de fabuleuses chansons.
Quand on se penche sur la bio d'Amy Winehouse, on se rend compte que cette voix là n'appartient pas à une chanteuse black qui a connu la gloire il y a 40 ans mais à une anglaise de 23 ans qui vient juste de sortir son deuxième album.
A l'écoute de son dernier opus "Back to black", ses influences sont évidentes : les Suprêmes, Aretha Franklin, Billy Holliday, Dinah Washington,...
Si vous aimez la vraie musique soul, c'est Amy qu'il vous faut.
Procurez-vous son dernier album sans vous laissez freiner par la pochette et l'allure de chanteuse de R'n'B' Latino-Américaine de Amy Winehouse.
Cette fille là a un talent rare.
En premier lieu, il y a cette voix, parfaitement en place, plus cassée, plus gouailleuse, plus émouvante encore que sur le disque. Une voix déjà particulièrement familière reconnaissable entre toute. Ensuite, la silhouette. Petite robe noire, talons hauts, chevelure en bataille et regard sombre. Enfin, la confusion. Confusion et maladresse dont elle joue sur ses transitions entre chaque morceau. Très drôle d’autant qu’on devine que la vraie Adrienne n’est pas loin du tout. L’album entier sera joué sans modifier le moindre accord, le plus petit arrangement (à l’exception d’un titre). Sans doute, lui faut-il encore un peu de temps pour passer à cette étape là. Après l’impression mitigée du concert au Nouveau Casino, ce Bataclan confirme enfin le talent et la douce folie perçus sur le disque.
Neil Young, le chanteur folk américain qui n'a jamais inspiré autant d'artistes que ces dernières années est le sujet de cette première partie de soirée. Seb Martel maître de cérémonie a inauguré la soirée. SuivrontEmily Loiseau,Peter Von Poehl,Fred Pallem, Jesse Sykes (déjà croisés en première partie d'Emily Loizeau à la Cigale en décembre. Un répertoire bof-bof mais une voix terrible) et J.Tillman.Peter Von Poehl, décidément excellent, n'interprètera à mon grand regret qu'un seul titre. Une trés bonne soirée qui me confirma que les anglosaxons sont bien meilleurs dans le folk que les petits français malgré tout le bon coeur qu'ils y mettent.
Après l’hommage à Neil Young, les Herman Düne ont investi la scène de l’Auditorium. David, barbe et cheveux mormons, sans son frangin mais toujours avec le cousin à la batterie et la copine Julie Doiron dans les chœurs, nous a offert d’écouter de sa voix chaude et so folk ! les mélodieux titres du dernier album "Giant". Ballades folk rock et morceaux rythmés se sont succédés pendant une vraiment trop courte heure de concert. Particulièrement chaleureux, le chanteur a dédié chacune des chansons, s’en excusant auprès du public en lui dédiant pour finir"Take Him Back To New York City". Emporté par son élan, David a enchainé les titres jusqu'à ce qu'on vienne le rappeler à l'ordre. Timing dépassé ! Ce soir-là, Herman Dune m' a laissé une très forte envie de les revoir. Trés sympa, le groupe est revenu après le concert signer autographes et dédicaces.