SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Valérie Lesort et Christian Hecq mettent en scène et adaptent le premier des 4 voyages de Gulliver (de Jonathan Swift). Gulliver, seul survivant d´un naufrage, s´échoue sur l´île de Lilliput dont les habitants sont des êtres minuscules.
Sur scène, Mathieu Perotto interprète le "géant" Gulliver. Les lilliputiens sont incarnés par 7 comédiens (dont Valérie Lesort) qui ont posé leur tête sur des corps de marionnettes de 50cm de haut. L´effet est magique. Leurs visages grimés et grimaçants sur des corps à la gestuelle très expressive sont hilarants.
Valérie Lesort a adapté le texte originel en ajoutant trois chansons, aux textes et aux chorégraphies également très drôles. Tout en conservant les messages de tolérance et d´acceptation des différences, la critique des dictatures et des guerres de pouvoir, ce Voyage de Gulliver nous emporte dans un univers poétique, inventif et délirant.
De retour à Paris, après plusieurs années aux États-Unis, Judith Godreche tente en vain de reprendre sa place d'actrice de premier plan dans le cinéma français.
Judith Godreche, actrice-realisatrice, se met en scène dans son propre rôle. La quête d'un retour en grâce de l'actrice est traité sur le ton de l'autodérision et d'un humour manquant souvent de finesse et d'efficacité. Mais, la série révèle rapidement son véritable sujet.
L'actrice-réalisatrice revient en flash back sur ses débuts d'adolescente au cinéma et sa relation officielle et consentie par les adultes qui auraient pu la protéger, avec Benoît Jacquot réalisateur de 25 ans son aîné. Elle la complète en inventant une histoire d'amour ambiguë entre sa fille et son chorégraphe et l'emprise subit par son employée de maison, thaïlandaise sans papier. Ainsi, le sujet de la domination des hommes sur des femmes mineurs ou en état de faiblesse prend de l'épaisseur au fil des épisodes pour en devenir le sujet central.
Malgré un mélange des genres des plus bancales, la série offre quelques moments justes aiguisant notre curiosité jusqu'au bout. Les comédiens Laurent Stocker, Tess Barthélémy et Liz Kingsman sont parfaits.
On remarquera également la qualité de la BO signée par le groupe Faux Amis.
Paul Guillaume, autodidacte et précurseur, fut le marchand d'Amedeo Modigliani dès 1914. L'exposition proposée par le musée de l'Orangerie est construite autour de la relation des deux hommes, ainsi que de leur amour commun pour l'art ethnique dont on retrouve l'inspiration dans les sculptures et les premiers portraits de Modigliani.
L'exposition présente une trentaine d'oeuvres de l'artiste. On y retrouve les typiques portraits aux yeux vides et aux nez longilignes, 3 sculptures, des photographies et documents privés, dans un accrochage chronologique.
Les occasions de voir autant d'œuvres d'Amedeo Modigliani réunies sont exceptionnelles. Celle-ci est à ne pas manquer.
Alphonse, looser, marié à une femme dominatrice, reçoit un appel de son père qui, diminué suite à une attaque, demande son aide. Il lui apprend que ses nombreuses conquêtes féminines étaient des clientes et lui propose de prendre sa place de gigolo.
Ce qui attire c'est le casting premier choix : Jean Dujardin, Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi, Nicole Garcia...
Le premier épisode, de mise en place, déconcerte par sa tonalité glauque, tant par sa mise en images sombre que par la vulgarité des scènes et des dialogues et la somme de personnages particulièrement antipathiques.
On poursuit le visionnage, espérant que la suite de la série se révélera plus ambitieuse et moins misanthrope. Malheureusement, les épisodes suivant enfoncent le clou. Les clientes d'Alphonse se succèdent, toutes frappadingues et peu aimables, déployant des scénarios pénibles, pathétiques et froids, Alphonse retrouve confiance en lui, sa femme fait de l'oeil à la banquière, apparaît un bad boy des beaux quartiers qui se prostitue lui aussi,... Seul le duo Arditi-Dujardin fonctionne et pourrait créer le rire s'il n'était plongé dans ce scénario sans suspens, sans poésie, sans profondeur, sans drôlerie, sans finesse.
Alger, 14 novembre 1956, Fernand Iveton, ouvrier tourneur, dépose une bombe dans un local désaffecté de l'usine à gaz dans laquelle il travaille.
De nos frères blessés raconte les deux dernières années de Fernand Iveton, français d'Algérie, communiste et militant anticolonialiste, seul européen à avoir été condamné à la guillotine lors de la guerre d'Algérie.
A travers sa rencontre avec Hélène son épouse, son amour pour l'Algérie et les algériens, ses engagements politiques et son procès, le film dessine la personnalité de Fernand et dénonce une condamnation à mort abusive.
Le film formellement un peu grossier vaut pour son témoignage historique et pour la qualité de ses deux interprètes, Vincent Lacoste et Vicky Krieps.