SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

15 mai 2022 7 15 /05 /mai /2022 18:34

En août 2002, les troupes américaines prennent possession de Kaboul. Mir Hussein, 7 ans, vit en Afghanistan avec sa famille dans une grotte de Bamiyan. Les réalisateurs vont suivre Mir jusqu'en août 2021 alors que les Talibans reprennent le pouvoir.

Raconté à la première personne, filmé au plus près de son protagoniste, le documentaire impressionne par la capacité de Mir à continuer à croire en un futur meilleur malgré la misère et la terreur terroriste. En suivant la jeune vie de Mir, les réalisateurs déroulent l'histoire récente d'un des pays les plus meurtris. En insèrant des documents d'archives qui témoignent des différentes interventions des occidentaux dans la recherche de la paix, ils mettent en parallèle, l'incroyable ténacité d'un peuple face à l'horreur et l'incapacité des dirigeants du monde.

A voir sur Arte.

 

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13 mai 2022 5 13 /05 /mai /2022 18:42

Nessa Stein, anglo-israélienne, à la tête de l'empire familiale, travaille depuis plusieurs années au déploiement de la fibre optique en Cisjordanie. Le lancement de la 3e phase de ce grand projet est stoppé net par un assassinat.

Cette série, entre thriller, récit politique et d'espionnage, traite du conflit israélo-palestinien à travers le destin d'une famille israélienne richissime et meurtrie œuvrant pour la paix. La construction de ce récit plutôt complexe est astucieuse. Les éléments de compréhension des personnages et des enjeux sont distillés à un rythme lent mais dans un ordre qui maintient tout notre intérêt. La réalisation est très soignée. La beauté de la photographie, l'intelligence du cadrage, le montage qui laisse le temps aux détails et aux silences donnent à cette série une atmosphère à la fois terrifiante et envoûtante. L'interprétation remarquable des principaux interprètes, Maggie Gyllenhaal et Stephen Réa en tête, achève de nous captiver.

A voir sur Arte.

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6 mai 2022 5 06 /05 /mai /2022 15:00

Dans les années 80, Elisabeth (Charlotte Gainsbourg, parfaite) vient d'être quittée par son mari. Avec ses deux enfants, Mathias et Judith, adolescent et jeune adulte, elle apprend une nouvelle vie.

Michael Hers poursuit, dans cette chronique d'une famille et d'une époque, son étude de la reconstruction après la perte d'un être aimé, entamée avec Ce sentiment de l'été et Amanda.

Le réalisateur place ses protagonistes dans les années 80 qu'il restitue à l'aide d'images, de musiques et de références de l'époque. Y glissant un hommage appuyé à Pascale Ogier, notamment via le personnage fragile interprété par Noée Abita (très bien) dont les grands yeux noirs, la voix douce et l'air éthéré évoquent d'emblée l'actrice des Nuits de la pleine lune et du Pont du Nord que Talulah, Mathias et Judith vont voir au cinéma.

Le sujet de la perte rebondi ici de toute part, chacun des protagonistes en étant touché à un moment de cette histoire. Et on y perçoit également la mélancolie et un certain romantisme du réalisateur pour cette époque perdue. Il parvient cette fois encore, par petites touches, à emporter le spectateur au plus près des émotions de ses héros.

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6 mai 2022 5 06 /05 /mai /2022 11:52

Le Petit Palais présente une rétrospective, la première depuis soixante ans, de Giovanni Boldoni, peintre d'origine italienne qui triomphait dans la haute société de Paris à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, particulièrement pour ses portraits féminins.

Boldini se placait entre academisme et modernisme, "dans la peinture du "juste milieu". La modernité de la situation et de ses points de vue, la position des sujets qu'il croque, marque dès ses premières œuvres. Pour ses portraits, il situe ses sujets dans un décor au lieu de les placer, comme il était de bon ton à l'époque, sur un aplat de couleur. Il donne également à ses sujets des attitudes surprenantes, comme en action, les représentant en cours de déplacements, saisies à leur entrée dans une pièce, ou surpris dans une position d'abandon sans affectation... Ces mises en scène donnent leur modernité aux portraits qui magnifie leurs sujets. Il prenait soin d'instiller du mouvement dans tous ces tableaux, dans ses scènes parisiennes, dans les paysages comme dans les portraits. Les années passant, il multiplie les traits de pinceau brefs qui amplifient le mouvement et donnent au tableau toute son atmosphère.

A voir au Petit-Palais jusqu'au 24 juillet 2022.

 

Giovanni Boldini au Petit Palais
Giovanni Boldini au Petit Palais
Giovanni Boldini au Petit Palais
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Giovanni Boldini au Petit Palais
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Giovanni Boldini au Petit Palais
Giovanni Boldini au Petit Palais
Giovanni Boldini au Petit Palais
Giovanni Boldini au Petit Palais
Giovanni Boldini au Petit Palais
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5 mai 2022 4 05 /05 /mai /2022 14:45

François de Brauer présente son deuxième spectacle au Théâtre du Petit Saint-Martin.

Après le très réussi La loi des prodiges, ayant pour thème l'art, le comédien s'apprêtait à écrire sur la masculinité, sujet de société tendance. Quand une série d'événements touchant sa vie personnelle vient bouleverser son projet, la rencontre avec Stella, l'illuminee du titre, prit toute la place.

François de Brauer convoque son habilité à faire vivre sur scène une dizaine de personnages discutant, s'invectivant, se déplaçant ensemble et simultanément. Son impressionnant talent d'interprète et la sympathie qu'il dégage d'emblée emportent le spectateur dans son récit qui allie humour, fantaisie et émotions sincères. 

A voir du mardi au samedi au théâtre du Petit -Saint Martin.

 

 

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3 mai 2022 2 03 /05 /mai /2022 18:03

La 12e édition de Circulation(s) présente une trentaine d'artistes qu'il serait réducteurs de nommés "photographes" tant, cette fois encore, le Festival axe ses choix vers des œuvres conceptuelles. 

Diplômés de philosophie, sociologie, science-politique, d'anthropologie... nombres d'artistes ici exposés utilisent la photo pour illustrer l'objet de leur recherche. Cela donne parfois de belles photos, qui peuvent vivre seule, sans le cartel explicatif. Cela reste plus souvent prisonnier de son concept.

Circulation(s) porte depuis quelques temps de moins en moins bien son nom de festival de la photographie, et de moins en moins celui de la jeune photographie ; les artistes ayant pour la plupart entre 35 et 40 ans. 

Les sujets abordés sont passionnants mais on n'y retrouve pas toujours son compte pour ce qui est de l'art photographique. De ce côté là on retiendra toutefois les noms de Livia Melzi, Silvia Rosi, Laura Quinonez, Dominik Fleischmann, Rafael Heygster, Sheung Yiu, Sari Soininen.

 

Festival Circulation(s) au 104
Festival Circulation(s) au 104
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2 mai 2022 1 02 /05 /mai /2022 19:36

Estella vit seule avec sa mère. Lorsqu'elle est renvoyée de son école primaire, elles partent toutes les deux pour Londres.

Disney présente l'histoire de Cruella avant les 101 dalmatiens, interprétée par une Emma Stone dont on pourrait trouver qu'elle en fait des tonnes si l'écrin dans lequel elle était plongée n'était pas aussi outrancier.

Le récit, assez bête et répétitif, se déploie dans une succession de scènes peu et mal dialoguées dont l'illustration sonore, qui semble être une playlist Deezer, prend toute la place. Le film en roue libre alterne les tonalités : comédie lourdingue, drame, film d'arnaque, de vengeance, Cerise sur le gâteau, esthétiquement, tout est moche.

Emma Thompson, dans un rôle très inspiré du Diable s'habille en Prada, convainc davantage mais cela ne suffit pas à sauver le film qui fatigue bien plus qu'il ne distrait.

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2 mai 2022 1 02 /05 /mai /2022 14:51

En Iran, de nos jours, sur une route au milieu de nulle part, à l'arrière d'une voiture, un petit garçon débordant d'énergie pianote sur le plâtre de son père, tandis que son frère conduit au côté de leur mère. 

Panah Panahi, fils du réalisateur Jafar Panahi (Taxi Téhéran . Trois visages..), use du même subterfuge que son père pour pouvoir tourner son film : il place ses personnages dans une voiture.

Où vont-ils ? Pour quelle raison prennent-ils la route ? Si l'ambiance est à la plaisanterie avec l'enfant, une tension est palpable entre la mère et le fils aîné taiseux. Le réalisateur dévoile petit à petit l'enjeu de ce voyage, que l'on peut tenter de deviner à travers le titre du film tiré de la chanson de Ray Charles.

Panahi contourne avec dextérité les limites de l'habitacle. La réalisation du film marque ainsi par de belles idées de mise en scène intérieure et extérieure, laissant au second plan ou à distance s'exprimer l'émotion de ses héros. Il donne aussi à voir les beaux paysages Iraniens et à entendre la chanson populaire du pays.

Ses comédiens sont parfaits et Rayan Sarlak dans le rôle du petit garçon est exceptionnel.

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1 mai 2022 7 01 /05 /mai /2022 18:43

Lisa et Simon s'aiment depuis l'adolescence. Elle fait l'école hôtelière, tandis que lui vit de trafics. Un jour, où tout tourne mal, Simon s'enfuit, abandonnant Lisa.

Cette histoire d'amour fou ou plutôt toxique vaut surtout pour ses interprètes, Pierre Niney, Stacie Martin et Benoît Magimel accompagnés de Christophe Montenez, Grégoire Colin, Nicolas Wanczycki et Roxane Duran. Le récit joue dans le vu et revu.

Pas désagréable mais pas passionnant.

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24 avril 2022 7 24 /04 /avril /2022 17:31

Norma Jean Baker a créé Marilyn Monroe, créature sexuelle, à la fois mythe du cinéma et actrice au talent mésestimé. Une créature pour exister qui finira par la prendre à son propre piège.

Marylin, femme d'aujourd'hui nous donne à voir une femme moderne qui se sert du fantasme vivant qu'est sa créature. Les témoignages, dont le récit de la séance photos avec Bernstein et ceux de Bernard Comment sur les écrits de la comédienne, montrent une femme déterminée, maîtrisant sa communication, en recherche constante d'émancipation par le savoir.

Norma Jean est aussi moderne pour avoir témoigner des violences subis enfant, avoir dénoncer les abus sexuels d'Hollywood à l'encontre des femmes, avoir oser prendre la défense d'Ella Fitzgerald contre le racisme, avoir fuit la superficialité d'Hollywood pour l'Actor Studio à New-York, avoir eu le cran de devenir productrice de ses films.

A voir sur francetv.fr

 

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22 avril 2022 5 22 /04 /avril /2022 22:30

Pierre-Alain Leleu adapte la comédie de William Shakespeare en l'allégeant de quelques personnages. Cette comédie écrite au 17e siècle nous surprend, comme beaucoup de ses contemporaines, par sa modernité, notamment par les fortes personnalités de ses personnages féminins.

L' écriture est enlevée, jouant sur plusieurs registres comiques sans occulter les belles phrases dont la célèbre Le Monde entier est un théâtre et tout le monde, hommes et femmes, y est acteur.

La mise en scène de Léna Brebant est astucieuse et rythmée occupant tout l'espace du théâtre, jouant sur la surprise, dans les mouvements de scène. La scénographie et les lumières installent une ambiance proche du film d'animation. L'intervention de moments chantées, des Eagles à George Moustaki en passant par Radiohead, apportent encore un peu plus de douce folie.

La direction d'acteur d'une grande efficacité mise sur le burlesque, avec en premier plan une gestuelle outrée et un usage immodéré d'onomatopées déclenchant encore un peu plus le rire.

Ces choix artistiques pourraient, s'ils n'étaient exécutés par des gens de talent, mené à la catastrophe. Mais, ici tout est mesuré et maîtrisé. Les 9 comédiens excellent, ne se ménageant pas, interprétent chacun plusieurs rôles, comme souvent aujourd'hui dans le théâtre privé. On remarque particulièrement et pour des raisons très différentes 3 acteurs. Lionel Erdogan est plus vrai que nature en Prince charmant, qu'on croirait tout droit sorti d'un film de Disney. Ariane Mourier très drôle est d'une extrême justesse dans le rôle de la bonne copine. Et enfin, Barbara Schulz, dont on connaissait déjà le talent, emporte tout dans une énergie sans limite et une palette de jeu comique d'une grande précision.

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21 avril 2022 4 21 /04 /avril /2022 20:09

Il est tout d'abord un héros de l'enfance, portant le sourire et la blondeur de Maxence, marin, peintre et poète des Demoiselles de Rochefort et la langueur Pop du Prince rouge de Peau d'Ane du génial autre Jacques, Demy.

Il est ensuite le comédien, souvent de seconds rôles, mais toujours incontournable, de films exigeants, tournés en France ou en Italie (La 317e section, le Crabe Tambour, L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer, Compartiment tueur, Z de Costa-Gavras, La légion saute sur Kolwezi de Raoul Coutard, Le désert des Tartares de Valerio Zurlini... ) dont il fut pour certains et, par conviction, le producteur.

Producteur, encore, et réalisateur de magnifiques documentaires célèbrant la nature ( Le peuple migrateur, Océans, les Saisons...)

Il est enfin, dans Cinéma Paradisio de Giuseppe Tornatore, Toto, qui devenu grand réalisateur, découvre, bouleversé et bouleversant, l'ultime cadeau d'Alfredo.

 L' interpréte d'une des plus belles scènes d'hommage à la puissance émotionnelle du 7e art.

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18 avril 2022 1 18 /04 /avril /2022 12:00

Cécile est danseuse à l'Opéra de Paris. Alors qu'elle vient d'apprendre que son compagnon la trompe, elle se blesse lors d'une représentation. 

Le scénario est sans surprise, les dialogues sur le bien être et le développement personnel ineptes, les personnages secondaires caricaturaux. On se raccroche aux scènes de danse, trop peu nombreuses, très bien filmées, avec un beau travail sur le son, et le plaisir de voir la troupe de Hofesh Shechter au travail.

Mais de ce film que nous oublierons vite, restera la découverte de Marion Barbeau, première danseuse à l'Opéra de Paris, qui se révèle être une comédienne sensible, au physique à la fois fragile et puissant. Une révélation.

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13 avril 2022 3 13 /04 /avril /2022 18:50

Les superlatifs manquent à l'annonce de sa disparition.

A notre esprit se bousculent les films vus à la télévision ou au cinéma où, avec gourmandise, nous l'avons regardé, écouté, en flic intransigeant, patron abusif, monstre froid, mauvais père, président de la République, vieux monsieur vengeur, notable bon teint, avocat véreux, mari cocu, magnat de la presse paralysé, immense peintre, ... ou encore au théâtre, dans A tort ou à raison, récemment, et dans Le Roi se meurt qu'il a joué près de 800 fois, notamment avec son épouse, la géniale Juliette Carré.

70 ans de carrière qui l'ont aussi amené à enseigner l'art dramatique à de nombreux comédiens devenus grands, de Denis Podalydes, Anne Brochet, Jérôme Kircher à Muriel Robin.

Son allure à la fois inquiétante et familière, sa voix grave et métallique, son phrasé posé, dans une élégance distante, resteront inoubliables. 

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10 avril 2022 7 10 /04 /avril /2022 19:58

Écrite par Serge Tribus, la pièce conte l'histoire de la pianiste virtuose, de son incroyable talent, de ses doutes, des malheurs endurés et des sacrifices consentis de l'âge de 3 ans jusqu'à sa mort.

Dans une scénographie minimale, seuls deux pianos et un jeu de lumière austère habillent la scène, Laetitia Casta interpréte tous les personnages qui ont compté dans la vie de la pianiste. Elle est accompagnée par Isil Bengi qui donne vie aux pianos et à la musique.

Il est peu de dire que Laetitia Casta impressionne dans cette partition complexe, jouant sur les tonalités de sa voix, passant en un instant de la fillette à l'adulte, femme ou homme, affectueux, enthousiaste ou autoritaire, exprimant la joie simple de jouer puis les doutes et le manque de confiance de l'artiste pour son talent. Elle est remarquable.

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8 avril 2022 5 08 /04 /avril /2022 22:58

Quand le monde s'effondre que dire, que faire ? Se rassembler pour se sentir plus fort, se souvenir de ce qu'il a été, convoquer les belles figures pour lui redonner son lustre, réinventer des rituels, boire pour oublier.

L'effondrement du monde c'est surtout celui de l' Humanité. Une humanité en perdition, dépravée et dictatoriale où le libéralisme broie, où tout doit aller vite, où plus rien n'a de sens et contre laquelle les Raoul, à l'aide de revendications,  poésies, musiques et de longs silences suspendus, luttent. Cette cérémonie du désespoir convoque un ptérodactyle qui surplombe la scène et qu'il suffirait de chevaucher pour retrouver sa liberté, les tribus primitives reines réduites à l'esclavage ou exterminées, la première révolutionnaire en la personne d'Antigone, le bel utopiste Don Quichote, Athéna, la déesse de la sagesse, Homère, Sophocle, Shakespeare...

Les 9 comédiens, 7 Franci et 2 Francine, à l'énergie communicative, offrent un spectacle fort, drôle, frapaddingue, percutant, militant et poétique.

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4 avril 2022 1 04 /04 /avril /2022 14:49

En mai 2020, au lendemain du premier confinement, le docteur Dayan s'est installé en banlieue parisienne où il reçoit ses patients, un petit garçon, une toute jeune femme, une avocate et un chef d'entreprise.

Déstabilisé par les conséquences du décès d'un de ses patients, le docteur Dayan est au centre du récit de cette nouvelle saison. Il a une nouvelle superviseuse, Claire (Charlotte Gainsbourg parfaite), qui l'aide à faire face à ses tourments. Comme dans la saison 1, on suit les séances de quatre patients. Une avocate, quarantenaire, ex patiente de Dayan (interprétée par Eye Haidara, très bien), Robin, le petit garçon du couple dysfonctionnel de la saison 1 (Aliocha Delmotte, très juste), Lydia, une jeune femme qui fait face à la maladie (Suzanne Lindon qui confirme la très bonne impression laissée par 16 printemps), Alain, un chef d'entreprise en proie à des crises d'angoisse (Jacques Weber, un peu plus sobre qu'à l'habitude).

Dans le rôle du docteur Dayan, on retrouve, comme on retrouve un bon ami, Frédéric Pierrot, dont la voix posée et grave, le regard doux et les questions délicates brisent les digues de ses patients.

A voir sur arte.tv

Lire le post sur la saison 1

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3 avril 2022 7 03 /04 /avril /2022 21:22

Ce soir, il n'a pas trouvé de chambre d'hôtel. Sous la pluie, il a rencontré un camarade, réel ou inventé, à qui raconter sa solitude, ses rencontres, ses combats.

Roger Davau met en scène la pièce de Bernard-Marie Koltes, écrite en 1977. Dense, le texte est sans ponctuation, d'une seule phrase où le héros dit sa haine d'un système qui broie et expulse, dénonce la trahison des femmes, se méfie du désir qui affaiblie l'homme fort, confie l'importance de rester digne, se félicite d'avoir su se libérer de tout, s'interroge sur le prix de cette liberté, presse ce camarade aux allures d'enfant de ne pas le laisser, seul, sous cette pluie qui ne finit pas. Ce monologue bouscule par sa noirceur, enchaînant récit limpide et propos confus, il nous interroge sans cesse. Sur la petite scène de la salle Belleville, dans un décor minimal, Christophe Hatey s'en empare avec vigueur et sensibilité, laissant éclater la vérité de cet être abîmé.

A voir au théâtre de La Croisée des chemins, le jeudi à 21h et le dimanche à 19h jusqu'au 8 mai.

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27 mars 2022 7 27 /03 /mars /2022 21:05

A 37 ans, Thomas Edison, joueur de tennis qui n'a jamais réussi à confirmer les espoirs que son début de carrière avait fait naître, se refuse à mettre fin à sa carrière.

Quentin Reynaud, ancien tennisman, nous donne à voir, les coulisses de la vie d'un joueur, l'influence bonne ou mauvaise de son entourage, les sacrifices à accepter, les couleuvres à avaler et le courage nécessaire pour se confronter sans cesse à la possible défaite.

Alex Lutz offre, une fois de plus, une interprétation remarquable. Il est entouré de Kristin Scott Thomas et Ana Girardot, toutes deux, parfaites.

Disponible en VOD.

 

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 21:49

Julie, première femme de chambre dans un palace parisien, vit en grande banlieue au bout du RER. Divorcée, elle élève seule ses deux jeunes enfants. Quand une importante grève des transports éclate, son équilibre précaire vacille.

Eric Gravel enserre Julie en filmant en plans rapprochés, la ville, le périphérique, tout comme son héroïne.  Si, dans un premier temps, il décrit avec précision la journée - trajet, travail, nounou - de Julie, il enchaîne ensuite de façon plus rapide ces moments, nous entraînant dans la course quotidienne de son héroïne. Pour Julie, les journées commencent et finissent de nuit et sont constituées de missions un peu plus difficiles à relever chaque jour. 

Ce film social est ainsi un film d'action dans lequel l'héroïne joue sans cesse contre la montre et contre les multiples obstacles d'une vie moderne de mère célibataire. Dans sa vie à l'équilibre précaire, Julie voit les emmerdements arrivés en série, de façon exponentielle. Entre charge mentale et fatigue physique, elle est au bord de la noyade. Le spectateur étouffe rapidement avec elle. La musique électronique d'Irène Dresel intensifie cette sensation d'oppression.

Laure Calamy sur laquelle le réalisateur fait reposer tout le film est, une fois encore, d'une très grande justesse. Elle nous emporte d'emblée, dès son premier réveil, dans sa vie sans répit.

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