SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

8 décembre 2022 4 08 /12 /décembre /2022 14:50

Patrick, avocat et France, militante luttent contre l'industrie des pesticides. En face Mathias, lobbyiste féroce.

Le film adopte un rythme très lent et un pathos dont la lourdeur nuit particulièrement à l'efficacité du propos. Le récit multiplie les scènes d'installation des personnages "gentils". C'est lourdement explicatif et contemplatif. Le profil de looser décoiffé donné à l'avocat (Gilles Lellouche, pas trop mal) caricature un peu plus le camp des victimes.

Les séquences mettant en scène les industriels, le pouvoir politique et les lobbyistes sont nettement plus intéressantes d'autant plus que Pierre Niney est excellent en lobbyiste charismatique.

Un curieux déséquilibre pour un film que l'on imagine soucieux de dénoncer les dérives de l'industrie des pesticides.

Difficile de maintenir notre intérêt pendant ces 2 heures qui semblent interminables.

Reste le plaisir de revoir Jacques Perrin, dans un tout petit rôle.

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4 décembre 2022 7 04 /12 /décembre /2022 14:15

Réalisée par Emmanuel Noblet comme une pièce filmée, Une sur deux est l'adaptation vidéo du livre de Giulia Fois "Je suis une sur deux" dans lequel la journaliste faisait le récit du viol subit à 20 ans.

23 comédiennes et 2 comédiens (Mathilde Auneveux, Camille Cottin, Sabrina Ouazani, Myriam Boyer, Constance Dolle, Assa Sylla, Karina Stella, Anne Benoit, Naidra Ayadi, Ludmilla Makowski, Julie Gayet, Caroline Proust, Anna Mouglalis, Emma Peters, Pauline Étienne, Alix Poisson, Sarah Martins, Romane Bohringer, Linh Dan Pham, Marie-Sophie Ferdane, Martine Chevallier, Camille Chamoux, Marianne Denicourt, Rod Paradot et Emmanuel Noblet) s'approprient le récit dans des face à face puissants, prenant la parole l'une après l'autre, comme se passant la mission de témoigner.

Chaque interprétation amplifie la force du texte qui conte l'horreur et la violence de l'agression, la culpabilité ressentie par la victime, les réactions des proches qui comprennent et accompagnent, des imbéciles qui relativisent, de la police soupçonneuse, de l'agresseur qui nie, de la violence de l'audition, de l'importance vitale de la parole, du rapport de la société aux corps des femmes...

Une oeuvre forte à voir en replay sur France.tv

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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 14:32

Laurence Coly est jugée au tribunal de Saint-Omer. Un matin de novembre, elle a abandonné sur la plage sa petite fille de 15 mois en sachant qu'elle serait emportée par la marée.

Alice Diop s'inspire de l'affaire Fabienne Kabou, qui a effectué cet acte en 2013, et qui fut condamnée en 2017 à 15 ans de réclusion. 

La réalisatrice reproduit les moments forts du procès et dessine en parallèle l'impact de cette affaire sur Rama, jeune romancière enceinte de 4 mois, qui assiste au procès. Les deux femmes, l'accusée et l'auditrice, ont en commun des origines sénégalaises, une relation complexe à leur mère, un caractère taiseux et une intelligence supérieure à la moyenne.

On regrette que la réalisatrice n'est pas dédié son film au personnage de la mère infanticide, de cette femme sénégalaise, immigrée, intellectuellement ambitieuse, financièrement dépendante, niée par tous jusqu'à disparaître, mère par accident, psychologiquement complexe... La romancière fait pâle figure et suscite peu d'intérêt face aux questions que soulèvent l'accusée et son acte. Le scénario semble aborder des pistes qu'il abandonne aussitôt, les problèmes existentiels de Rama ne touchent pas, les séquences du procès en plans  fixes ne créent pas d'émotions. Tout est froid et  manque terriblement de chair.

Guslagie Malanda est remarquable dans le rôle de Laurence Coly. 

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25 novembre 2022 5 25 /11 /novembre /2022 19:00

Pendant toute la durée de la Coupe du Monde, le génial Alain Chabat propose, tous les soirs après le match et le debrief, un Late Show cuisiné à sa façon.

Ça ressemble à un Late Show, ça reprend les recettes du Late Show mais ce n'est pas tout à fait un Late Show et c'est pour ça que c'est drôle.

Les 4 premières émissions étaient extrêmement réjouissantes. Il en reste encore 6 pour se bidonner.

A voir sur TF1 tous les soirs à 22h55 ou en Replay sur TF1.fr

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24 novembre 2022 4 24 /11 /novembre /2022 23:58

Dans la masse des humoristes qui égayent les scènes parisiennes, Kheiron se démarque en proposant aux spectateurs l'exercice de créer en direct avec lui le spectacle. Ce dernier reposera sur leurs interactions avec le comédien.

Ce 24 novembre, malgré une belle crève, le comédien déploie une énergie et une verve qui interpelle immédiatement. Pendant, près de 2 heures, il questionne et vanne le public qui se prête plus ou moins au jeu du comédien. On imagine aisément que tous les soirs sont différents mais la limite de l'exercice se fait vite sentir. En dépit de la belle réparti et du stock d'anecdotes du comédien, des moments de flottements, des longueurs et des répétitions soulignent la nécessité d'une base qui semble ici (ce soir ?) un peu légère. Bien sûr, on rit mais le rythme si important dans l'humour marque ici le pas.

A voir un autre soir, avec un autre public, dans la très accueillante salle de l'Européen jusqu'au 31 décembre 2022.

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