SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 21:17

le-grand-soir-zabouille.over-blog.com.jpgSans doute le film le plus déprimant que j'ai pu voir cette année.

 

Un film sur la déchéance et l'indifférence et sur la misère dans toutes ses formes. Misère matérielle et intellectuelle, individuelle et collective, misère dans l'opulence des zones commerciales, dans les vies pèpères des lotissements et dans nos campagnes.

 

La révolte est inutile et la marginalisation sans issue.

Que l'on soit dans le rang ou en dehors, il n'y a aucun espoir. Plombant.

 

Date de sortie en salle : 6 juin 2012

Date de sortie du DVD : 16 octobre 2012 

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 22:42

Sami_Frey_Premier_Amour.jpgSami Frey interprête cette nouvelle-monologue de Becket écrite en 1946, modifiée en 1969 et publiée en 1970. Une oeuvre de jeunesse adaptée à l'âge de la maturité.  

 

Un homme d'un certain âge, quelque peu misanthrope, nous conte son premier et unique amour, qu'il rattache à la mort du seul être qui l'a, sans doute, réellement aimé : son père.

Sami Frey joue ce personnage étrange et étriqué, accueillant avec septicisme cette femme qui bouscule sa confortable solitude et ce nouveau sentiment qu'est l'amour.

 

Le texte de Beckett est absurde, pathétique et très drôle.

La mise en scène de Sami Frey tout en simplicité laisse la place au texte et au jeu : deux bancs et un rideau de fer pour décor, un fond sonore d'une note, et une alarme qui se déclenche quand le héros dépasse une ligne, celle de son univers exigu ?

 

Voix douce et profonde, raide d'immobilisme, un brin inquiétant, le comédien, hypnotise la salle. Un grand moment comme on en rencontre rarement.

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 23:04

Les-Femmes-du-bus-678_reference.jpgEn 2008, pour la première fois en Egypte, une jeune femme porte plainte pour harcèlement sexuel. Après avoir remporté son procès, elle est contrainte de quitter son pays. En osant parler de harcèlement sexuel, elle a enfreint la loi du silence imposée dans la société Egyptienne.

 

Mohamed Diab s'est inspiré de cette histoire pour tracer les portraits de ces héroïnes, Fayza, Seba et Nelly, égyptiennes , toutes les trois confrontées, de façon plus ou moins appuyées, au harcèlement. Si Diab traite de la condition de la femme en Egypte, il a aussi l'excellente idée de présenter des héroïnes issues de trois milieux sociaux différents. On se rend vite compte que, si toutes les femmes sont touchées, elles ne le sont pas de façon égale. Mais, aussi que les femmes se jugent entre elles, entre modernité et tradition, très durement. Les personnages masculins, dans leur extrême complexité, sont plutôt bien dessinés. L'ensemble de ces portraits permet finalement de désigner le réel instigateur de ce fléau national : la société toute entière.

Sans doute trop ambitieux Mohamed Diab présente un film, proche du catalogue, un peu maladroit. De plus, scénariste de formation, il ne relève pas vraiment le pari de la mise en scène.

Le film vaut, ainsi, plus pour l'intérêt de son sujet que pour sa forme. Ce qui n'est déjà pas si mal. 

 

Dans les bonus, vous trouverez une interview du réalisateur qui conte la réalité du harcélement sexuel en Egypte et l'impact qu'à eu son film sur la société.

 

Date de sortie en salle : 30 mai 2012 

Date de sortie du DVD : 06 novembre 2012

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 17:48

starbuck.jpgDavid Wosniak, ado. attardé de 40 ans, ex-donneur compulsif de sperme dans la clinique du quartier, apprend qu'il est le père biologique de 533 enfants. 142 d'entre eux revendiquent le droit de connaître leur père biologique.

Ce grand succès de l'été dernier est bien décevant. Après une première moitié de film plutôt drôle, le réalisateur verse dans le "tout le monde il est beau, tout le monde il est "gentil" assez agaçant.

En dehors des expressions québécoises (et de l'accent qui va avec) assez cocasses et drôles, le film n'offre pas grand intérêt. 

 

Date de sortie en salle : 27 juin 2012

Date de sortie du DVD : 7 novembre 2012                                                                         

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 17:58

petit.jpgMathias croise au détour d'une croisière un petit garçon qui lui fait étrangement penser au  petit garçon qu'il était. Intrigué, il enquête sur l'enfant et découvre que la ressemblance ne se limite pas au physique.

 

Contre toute attente, Rouve traite son excellente idée de départ sans perdre son souffle en cours de route. Il développe son histoire en misant plus sur la nostalgie et la sensibilité que sur l'étrangeté de la situation. Le tout sans trop tomber dans la sensiblerie. Le casting est excellent.

 

Si vous laissez parler votre petit coeur, vous passerez un bon moment.

 

Date de sortie en salle : 13 juin 2012

Date de sortie du DVD : 31 octobre 2012

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 00:46

pinterSur scène, un casting de rêve : Bruno Ganz, Pascal Greggory, Jérôme Kircher, Emmanuelle Seigner, Louis Garrel et Micha Lescot.
Une scène immense qui se prolonge jusqu'à éliminer les 1ers rangs et présente l'intérieur d'une maison, salon, cuisine et l'escalier qui mène à l'étage et, à l'extérieur, une caravane. C'est dans ce décor que les moches, bêtes et méchants personnages de Pinter prennent vie. Un léger accompagnement sonore vient parfois signaler aux spectateurs que l'angoisse monte. Il faut dire que depuis la salle, d'angoisse, on n'en perçoit pas vraiment. On regarde la violence des gestes, on entend la violence des paroles mais on ne la ressent pas. On reste aussi froid que l'éclairage de supermarché choisit par le metteur en scène. Un éclairage blafard qui donne aux comédiens des visages de cire.

La mise en scène de Luc Bondy ne laisse pas place à une montée en puissance. On ne sent pas l'étau qui se ressert, l'angoisse et le danger. On ne ressent pas ce froid et chaud soufflés en alternance. Lorsqu'on rit c'est de bon coeur mais sans scrupule et la dramaturgie de la scène qui suit nous laisse froid.

Du coup, on ne sait plus très bien quoi penser du jeu des acteurs. On se réjouira quand même d'avoir vu sur scène le grand Bruno Ganz et Micha Lescot seul comédien qui ne laisse aucun doute sur la qualité de sa prestation.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 22:28
   
 
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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 16:24

Argo1.jpgTéhéran, le 4 novembre 1979, l'ambassade des Etats-unis, représentant le diable Américain désigné par Khomeini, est envahie par des manifestants Iraniens. Six américains parviennent à s'échapper et se réfugient chez l'ambassadeur du Canada. Pour ex-filtrer ses concitoyens, la CIA, aidé par Hollywood, invente un tournage de film de science-fiction en terres d'Iran.

Ben Affleck, devant et derrière la caméra conte cette réelle affaire d'état sortie du secret par Bill Clinton en 1997. Il reconstitue cette histoire incroyablement loufoque en dosant parfaitement thriller et comédie, humour et suspens. Le montage alterne une mise en image sombre et tendue sur les scènes en Iran et à la CIA, et flashy et ironique sur Hollywood. Cette alternance entre premier et second degré est parfaitement dosée et le suspens vous tient en haleine jusqu'au bout. Seul bémol, les dix dernières minutes tout à la gloire du héros Américain, tarte et patriotico-concon qui jurent dans cet équilibre. On ne sait trop si Affleck se moque encore ou se fait rattraper par le piège d'Hollywood, véritable héros de cette histoire aux côtés des Etats-Unis quelque peu manipulateurs et des très sauvages Iraniens... 

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 15:29

alex-lutz.jpgCe qu'on retient avant tout, à la sortie du spectacle de Lutz, c'est la virtuosité du comédien. On reste épaté devant son talent d'incarnation. Ses personnages, une adolescente en crise, une vendeuse maniérée, un vieil homme branlant, un directeur de casting infect, un régisseur un peu trop détendu..., même déjà vu ailleurs sont magnifiés ici par la précision de l'interprétation. Son Karl Lagerfeld, en chevalier du moyen-age, est particulièrement saisissant.

Ensuite, on apprécie sa capacité à jouer des situations borderline avec une distinction qui semble pouvoir laisser tout passer. L'acteur porno qui gère son agenda comme un artisan lambda en est une parfaite illustration. Le décalage est hilarant.

Aussi, on apprécie une certaine profondeur dans des sketchs à priori inoffensifs tels le sketch sur la vulgarité, celle portée par des expressions toutes faites dont on a oublié le sens premier et l'enchaînement direct sur un sketch moquant un SDF.

On rit beaucoup et si tous les sketchs ne sont pas d'égale qualité, on y trouve toujours son compte ne serait ce qu'en admirant l'exceptionnelle dextérité du comédien. A voir sans attendre. 

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 17:47

bb.jpgDubitative.

Est-ce cet écho ou excés d'auto-tune rendant la voix assez insupportable sur de nombreux morceaux ?

Est-ce, dans la même lignée, les synthés trop présents ?

Est-ce les duos people qui n'apportent rien - à l'exception majeure d'Orelsan sur le peut-être meilleur titre de l'album ?

Est-ce une interprétation parfois surjouée ?

Pour la première fois depuis 10 ans, je reste dubitative à l'écoute d'un album de Benjamin Biolay.

Les mélodies sont toujours sympa mais les orchestrations et arrangements me font trop souvent mal aux oreilles comme la pochette me fait mal aux yeux.

 

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 18:13

CSEP.jpgUn billet de 100€ qui apparaît soudainement sur la table du salon, et qui sera suivi par bien d'autres, vient semer le trouble dans un couple légèrement bourgeois et de gauche. D'où vient cet argent ? Et pourquoi eux ? Elle, effrayée par ce fric qui la menace et lui très enclin à faire avec, vont y perdre la raison.

 

Evelyne Buyle et Pierre Arditi sont excellents dans cette pièce où le mystère de l'origine de cet argent a moins d'importance que ce qu'il dévoile. L'absurde y règne dans les deux premiers tiers avant de tomber dans le n'importe quoi et l'outrance.

 

En ne choisissant pas son camp - l'étrangeté de l'absurde ou le délire de la grosse farce - Sébastien Thiéry déçoit les deux publics, frustrant les amoureux du décalage et lésant les amateurs de boulevard. Vraiment dommage.

 

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 16:35

Philip-Lorca-DiCorcia---Zabouille.jpgDans le cadre de l'exposition Edward Hopper au Grand Palais, une salle compléte est dédiée à la projection de la série de photos "Best seen, Not heard" de l'Américain Philip-Lorca DiCorcia.

Ces photos qu'on croirait re-dessinées, telles des cases de BD, dégorgent de couleurs. Un éclairage étrange, à la fois brut et filtré, met en valeur des "gueules". Ces photos, très posées, très travaillées, qui ne semblent ne rien laisser au hasard ont un effet hypnotique que l'installation dans son effet visuel et sonore accentue. Une belle surprise.

Cliquez pour voir :

Philip-Lorca Dicorcia - Portfolio

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 22:28

gas.jpgL'exposition dont tout le monde parle accueille pas moins de 128 oeuvres dont 55 des 100 tableaux qu'à peint Hopper durant sa vie. Les premières salles présentent les débuts, les artistes qui ont influencé Hopper, sa formation qui passe par l'illustration, la gravure puis les aquarelles qui seront ses premières ventes.

Ce sont pas moins de 40 oeuvres d'artistes ayant inspiré ou ayant été inspirés par Hopper qui parsèment l'exposition. Puis, arrivent les peintures. C'est là qu'on est saisie par un sentiment étrange de familiarité avec la majorité des oeuvres, que l'on prend conscience que ces peintures sont sous nos yeux depuis des années, au détour d'une couverture de livre, d'une illustration d'article dans un magazine, peut-être même d'une pub.

Familiarité accentuée par le cadrage, la lumière qui renvoient au cinéma et à l'imagerie Américaine. Une série d'arrêts sur image qui laissent libre court à l'imagination du spectateur.

Ces tableaux qui semblent esquissés à gros traits et qui sont, en fait, d'une précision extrême dans la capacité d'Hopper à aller à l'essentiel, dégorgent de couleurs et de lumière mais sont habités par des personnages blafards. Le contraste accentue l'impression de mélancolique et de solitude dans lesquels semblent plongés ces personnages. Souvent des femmes seules, ou des couples-groupes qui ne se regardent pas, côte à côte, mais sans échange. Une certaine idée de l'Amérique, blanche, de l'époque.

  

A la sortie de l'exposition, une boutique particulièrement bien fournie dédiée à l'artiste enchantera les fans et les amateurs de souvenirs.

 

 

PS : parmi les artistes qui ont été influencé par Hopper, une salle complète est réservée au photographe Philip-Lorca Dicorcia et sa série de photos «Best Seen, Not Heard». Des oeuvres impressionnantes.  

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 12:16
sos.jpgVenez chanter avec SOS Villages d’Enfants le samedi 17 novembre à 15h, sur le parvis des Droits de l’Homme, place du Trocadéro à Paris pour former la plus grande chorale jamais entendue en France !
Objectif : accompagner en chanson la proposition d’article visant à inscrire dans le droit international l’importance des liens de la fratrie comme ressource essentielle pour l’enfant.

 Des milliers de chanteurs face à l’écran géant qui diffusera les paroles de la chanson de Sinsemilia « Tout le bonheur du monde » sont attendus.

Ne ratez pas le rendez-vous le plus solidaire de France. Venez donner de la voix à ce grand rassemblement ouvert à tous.



Retrouvez SOS Village d'enfants sur facebook.com/Lebonheurdetreensemble

 

Cliquez ici pour voir la vidéo de Sinsemilia

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 17:50

Amour---www.zabouille.over-blog.com.jpgGeorges et Anne, musiciens à la retraite, forment un couple harmonieux. Après une attaque cérébrale, Anne se retrouve paralysée. Georges promet à Anne de ne jamais la placer en maison de retraite.

 

Haneke filme la perte de soi et la perte de l'être aimé de façon froide, sans sentimentalisme et de façon précise, sans voyeurisme. L'émotion nait naturellement, sans artifice, servie parfaitement par Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva tous deux excellents.

 

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 21:02
L-etudiante-et-Monsieur-Henri---Zabouille.jpg

Henri, 78 ans et un fort caractère, se trouve contraint de partager son appartement avec Constance, étudiante fauchée. Cette colocation, imposée par un fils inquiet pour la santé de son père, va bousculer les certitudes des uns et des autres.

     

Une intrigue banale, donc ,sans grande surprise mais bien menée grâce à une écriture rythmée, parsemée de bonnes répliques. La mise en scène efficace, sans esbroufe, sert avant tout l'histoire. Les comédiens sont très bons : Roger Dumas est plus vrai que nature en vieil homme bougon, Sébastien Castro et Lysiane Meis, sont très drôles en souffre-douleur des déjeuners dominicaux.

 

Comme quoi, il est possible de raconter au théâtre une histoire simple et distrayante sans prendre les spectateurs pour des imbéciles.
 
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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 15:54

dans-lamaison-zabouille.jpgClaude, élève de seconde, éveille l'attention de Germain, son professeur de français, par la qualité de sa rédaction. Encouragé par son professeur, il poursuit son récit dont le sujet est l'étude de la famille d'un camarade de classe.

"Dans la maison", on retrouve les sujets de prédilection de Ozon, la manipulation, la perversité, la satire des classes sociales, une homosexualité plus ou moins refoulée... On y trouve aussi une réflexion pas très poussée sur la création et la part du réel dans la fiction et celle de la fiction dans la réalité d'un adolescent.

Ozon s'incarne dans la peau de cet adolescent inquiétant dont le physique d'enfant sage laisse entrevoir une certaine malignité. C'est à travers le regard de Claude qu'Ozon s'amuse à la caricature du couple intello-bourgeois parisien, de la famille "bonheur de vivre" banlieusarde à l'américaine qu'il filme d'ailleurs comme une série télé, de l'éducation nationale qui ne sait plus quoi inventer pour être juste et efficace, de l'art contemporain...

Ozon balade son film entre deux univers principaux et adopte deux façons de raconter l'histoire : l'univers fantasmagorique et inquiétant du Claude voyeur dont les images "sitcomisées" sont la plupart du temps accompagnées en voix off par l'élève lui-même, et le monde bourgeois ronronnant de Germain filmé plus simplement avec une lumière moins clinquante. Tout son film consiste à passer de l'un à l'autre.

Tout d'abord attrayant le film devient un peu lassant. Est-ce l'effet redondant du commentaire en voix off plus proche du commentaire pour non voyant que de l'analyse des faits ? Est-ce l'intrigue qui manque de réels rebondissements ? Est-ce le propos qui manque de profondeur ? Le concept du manipulateur-manipulé trop évident ? 

Toujours est-il que, malgré la qualité de l'écriture, l'intérêt s'émousse au dernier tiers du film. Pourtant le duo Lucchini et Scott-Thomas est très bon en une sorte de couple à la Spencer Tracy-Katherine Hepburn et le jeune Ernst Humhauer, révélation du film, est parfait d'ambiguité.

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 19:47

Les-menteurs.jpgPas d'histoire, pas d'intrigue, une écriture sans esprit, une troupe de comédiens au jeu très approximatif, des décors et costumes assez laids, une mise en scène (de Jean-Luc Moreau) paresseuse et sans grâce, une grossièreté qui, dans cet emballage, devient vulgarité.

 

Au centre de ce spectacle au rabais, Chevallier et Laspalles, fidèles à eux-mêmes, en rajoutent un peu pour combler le vide.

Est-ce suffisant ? Non.

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 17:29

despues_de_lucia.jpgSuite au récent décès de sa mère, Alejandra emménage avec son père à Mexico. Dans son nouveau lycée, sa vie tourne vite au cauchemar.

 

Le début du film qui traite du deuil est plutôt réussi. Le personnage du père, attachant, est bien dessiné. Celui d'Alejandra restera flou jusqu'au bout (une responsabilité dans la mort de la mère évoquée sans suite, absence de toute émotion sans piste d'explication...). Le moindre qu'on puisse dire c'est que le réalisateur ne nous force pas à l'empathie pour son héroïne. Sentiment amplifié par le parti pris de Michel Franco de réaliser tout le film en plans fixes maintenant le spectateur à distance. 

 

On se dit alors que ce qui intéresse Michel Franco c'est la déshumanisation. Mais à force de vouloir tout déshumaniser, les ados qui deviennent tous bourreaux, la victime-légume devenue amorphe, le corps professoral absent, la caméra sans vie, il supprime toute émotion et donc tout intérêt. La fin, un brin grandiloquente à la frontière du ridicule, confirme le propos, le père seul personnage à sauver devient bourreau sans pitié. Dispensable. 

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 20:53

doris-darling-zabouille.jpgDoris Wallis, chroniqueuse people et critique théâtrale d'une cruauté sans pareil, est traînée devant les tribunaux par une de ses victimes.

La première partie de cette pièce contemporaine anglaise dresse le portrait haut en couleurs de son héroïne aux naseaux saupoudrés. Les dialogues sont ciselés et offrent une vacherie à la minute. C'est à tout coup drôle et souvent hilarant. Le rire s'impose, envahit tout. A tel point que, quand se présente l' entracte (20 secondes de tutu), on se demande si la pièce pourra tenir à ce rythme effréné jusqu'au bout. Et effectivement, la pièce impose en seconde partie un rire moins intense, bien que toujours présent.

La loufoquerie reine qui s'est installée dès les premières secondes ne quitte pas la scène. Les comédiens excellents, à commencer par Marianne Sergent totalement déjantée, ne lâchent rien. Car si Doris Darling joue sur le registre de l' outrance, c'est avant tout la qualité des comédiens et la précision de la mise en scène qui maintiennent la pièce sur le fil sans jamais la laisser verser dans le n'importe quoi. La gestuelle des comédiens, proche des comics, est au diapason de la mise en scène rythmée à l'habillage aussi inventif et farfelu que celui des personnages. Le spectateur sans défense est emporté dans ce délire burlesque. Ainsi, quand au dernier quart d'heure, Doris Darling regarde impuissante et incrédule ces quatre comparses se jouaient d'elle, elle semble rejoindre les spectateurs consentants, pris en otage de ce délire incontrôlable.

Totalement déjanté, joyeusement méchant, un brin grossier et irrésistiblement drôle.

 


 

 

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