SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Bastien, 14 ans ou presque, et ses parents viennent passer des vacances chez des amis au bord d'un lac au Québec. Bastien se lie d'amitiés avec Chloé, 17 ans, fascinée par une histoire de fantôme.
Cette histoire d'amour-amitié adolescente, entre découverte de la sensualité et spiritisme, séduit par la qualité de son interprétation et la singularité de son traitement. Joseph Engel et Sarah Montpetit sont tous deux impressionnants de naturel. La réalisation de Charlotte Le Bon qui met en avant la nature sauvage et les silences donne de la hauteur et de la consistance à cette histoire qui pourrait ennuyer un peu.
Le Roi Lear entre au répertoire de la Comédie Française avec une mise en scène de Thomas Ostermeier.
Le metteur en scène Allemand, qui a déjà adapté Shakespeare au Français en 2018 avec La Nuit des Rois choisi là encore de faire appel au traducteur Olivier Cadiot qui présente une traduction alerte qui se laisse entendre et comprendre aisément, le propos étant à la fois effrayant et drôle.
Côté mise en scène, c'est dans un paysage de lande dans la brume, sur un fond noir qui semble infini et où brillent quelques astres, que se joue l'histoire de ce roi vieillissant, manipulateur et manipulé. Comme sur La Nuit des Rois, Ostermeier prolonge la scène par une rampe qui traverse l'orchestre et qu'empruntent les personnages arpentant les territoires du royaume. La salle est régulièrement éclairée et les comédiens jouent avec les spectateurs qu'ils interpellent, prennent à témoins.
La troupe du Français est parfaitement représentée. Denis Podalydes (excellent) est Lear, Marina Hands, Jennifer Decker et Claina Clavaron, ses filles, Stéphane Varupenne, son fou. Kent est ici une femme en la personne de Sephora Pondi. Eric Genovese est Gloucester, Christophe Montenez (tout simplement génial) et Noam Morgenztern, ses fils. Gaël Kamilindi et Nicolas Chupin complètent la troupe.
En ce 17 novembre, salle Richelieu, après environ 1 heure 10 de représentation, Eric Genovese a interrompue Sephora Pondi et Gaël Kamilindi en plein duel à l'épée, annonçant qu'un des comédiens s'étant blessé, la représentation était suspendue pour quelques instants, puis finalement définitivement interrompue.
La plupart des critiques sont sévères avec la pièce, sa mise en scène, son adaptation.
S'il est difficile de donner un avis complet sur la proposition faite, le plus que 1er tiers vu donne très envie de découvrir la suite.
Réalisée par Emmanuel Noblet comme une pièce filmée, Une sur deux est l'adaptation vidéo du livre de Giulia Fois "Je suis une sur deux" dans lequel la journaliste faisait le récit du viol subit à 20 ans.
23 comédiennes et 2 comédiens (Mathilde Auneveux, Camille Cottin, Sabrina Ouazani, Myriam Boyer, Constance Dolle, Assa Sylla, Karina Stella, Anne Benoit, Naidra Ayadi, Ludmilla Makowski, Julie Gayet, Caroline Proust, Anna Mouglalis, Emma Peters, Pauline Étienne, Alix Poisson, Sarah Martins, Romane Bohringer, Linh Dan Pham, Marie-Sophie Ferdane, Martine Chevallier, Camille Chamoux, Marianne Denicourt, Rod Paradot et Emmanuel Noblet) s'approprient le récit dans des face à face puissants, prenant la parole l'une après l'autre, comme se passant la mission de témoigner.
Chaque interprétation amplifie la force du texte qui conte l'horreur et la violence de l'agression, la culpabilité ressentie par la victime, les réactions des proches qui comprennent et accompagnent, des imbéciles qui relativisent, de la police soupçonneuse, de l'agresseur qui nie, de la violence de l'audition, de l'importance vitale de la parole, du rapport de la société aux corps des femmes...
Laurence Coly est jugée au tribunal de Saint-Omer. Un matin de novembre, elle a abandonné sur la plage sa petite fille de 15 mois en sachant qu'elle serait emportée par la marée.
Alice Diop s'inspire de l'affaire Fabienne Kabou, qui a effectué cet acte en 2013, et qui fut condamnée en 2017 à 15 ans de réclusion.
La réalisatrice reproduit les moments forts du procès et dessine en parallèle l'impact de cette affaire sur Rama, jeune romancière enceinte de 4 mois, qui assiste au procès. Les deux femmes, l'accusée et l'auditrice, ont en commun des origines sénégalaises, une relation complexe à leur mère, un caractère taiseux et une intelligence supérieure à la moyenne.
On regrette que la réalisatrice n'est pas dédié son film au personnage de la mère infanticide, de cette femme sénégalaise, immigrée, intellectuellement ambitieuse, financièrement dépendante, niée par tous jusqu'à disparaître, mère par accident, psychologiquement complexe... La romancière fait pâle figure et suscite peu d'intérêt face aux questions que soulèvent l'accusée et son acte. Le scénario semble aborder des pistes qu'il abandonne aussitôt, les problèmes existentiels de Rama ne touchent pas, les séquences du procès en plans fixes ne créent pas d'émotions. Tout est froid et manque terriblement de chair.
Guslagie Malanda est remarquable dans le rôle de Laurence Coly.
Pendant toute la durée de la Coupe du Monde, le génial Alain Chabat propose, tous les soirs après le match et le debrief, un Late Show cuisiné à sa façon.
Ça ressemble à un Late Show, ça reprend les recettes du Late Show mais ce n'est pas tout à fait un Late Show et c'est pour ça que c'est drôle.
Les 4 premières émissions étaient extrêmement réjouissantes. Il en reste encore 6 pour se bidonner.