A Berlin, au cœur de l'été, Sasha meurt brutalement. Lawrence, son petit ami, et Zoé, la sœur de Sasha, vivent ce deuil chacun comme ils peuvent.
Le film suit Lawrence et Zoé lors de trois étés : à Berlin alors que Sasha vient de mourir, l'année suivante à Paris et à Annecy et 1 an plus tard à New-York. Chaque retrouvaille donne à voir l'évolution de ces deux personnages face à l'absence : leur besoin de percevoir Sasha dans la présence de l'autre, qui les lie de plus en plus dans une relation fraternelle, les chamboulements dans leur vie privée, leur capacité ou non à vivre leur chagrin, leur aptitude à la résilience.
Sur le papier, le scénario fait craindre l'ennui et le glauque. Et c'est vrai que Ce sentiment de l'été ne fait aucune place à l'action et aux rebondissements spectaculaires. Tout réside dans les sentiments et les sensations générées par une solitude contemplative au cœur même de l'agitation de la ville. Le film n'en est pas moins prenant et particulièrement lumineux tant dans son récit que dans sa forme. La photo est magnifique, les plans des villes particulièrement soignés entre étendues urbaines et espaces verts. Le format 16mm confère aux images une agréable sensation de douce mélancolie. La musique particulièrement bien choisie contribue à nous bercer au rythme de cette histoire où règne en maître la bienveillance qui lie les personnages. Les comédiens premiers et seconds rôles suivent cette belle partition avec précision. On retrouve toujours avec autant de plaisir Judith Chemla. Mais c'est surtout, Anders Danielsen Lie (déjà remarquable dans Oslo 31 août) qui capte notre attention en conférant à son personnage un capital sympathie qui nous emporte d'emblée. Il nous guide avec délicatesse tout au long du film. Et nous voit bien surpris de nous y être senti aussi bien.
A voir en salle dès le mercredi 17 février.