Doris Wallis, chroniqueuse people et critique théâtrale d'une cruauté sans pareil, est traînée devant les tribunaux par une de ses victimes.
La première partie de cette pièce contemporaine anglaise dresse le portrait haut en couleurs de son héroïne aux naseaux saupoudrés. Les dialogues sont ciselés et offrent une vacherie à la minute. C'est à tout coup drôle et souvent hilarant. Le rire s'impose, envahit tout. A tel point que, quand se présente l' entracte (20 secondes de tutu), on se demande si la pièce pourra tenir à ce rythme effréné jusqu'au bout. Et effectivement, la pièce impose en seconde partie un rire moins intense, bien que toujours présent.
La loufoquerie reine qui s'est installée dès les premières secondes ne quitte pas la scène. Les comédiens excellents, à commencer par Marianne Sergent totalement déjantée, ne lâchent rien. Car si Doris Darling joue sur le registre de l' outrance, c'est avant tout la qualité des comédiens et la précision de la mise en scène qui maintiennent la pièce sur le fil sans jamais la laisser verser dans le n'importe quoi. La gestuelle des comédiens, proche des comics, est au diapason de la mise en scène rythmée à l'habillage aussi inventif et farfelu que celui des personnages. Le spectateur sans défense est emporté dans ce délire burlesque. Ainsi, quand au dernier quart d'heure, Doris Darling regarde impuissante et incrédule ces quatre comparses se jouaient d'elle, elle semble rejoindre les spectateurs consentants, pris en otage de ce délire incontrôlable.
Totalement déjanté, joyeusement méchant, un brin grossier et irrésistiblement drôle.