Sur scène, un casting de rêve : Bruno Ganz, Pascal Greggory, Jérôme Kircher, Emmanuelle Seigner, Louis Garrel et Micha Lescot.
Une scène immense qui se prolonge jusqu'à éliminer les 1ers rangs et présente l'intérieur d'une maison, salon, cuisine et l'escalier qui mène à l'étage et, à l'extérieur, une caravane. C'est dans ce décor que les moches, bêtes et méchants personnages de Pinter prennent vie. Un léger accompagnement sonore vient parfois signaler aux spectateurs que l'angoisse monte. Il faut dire que depuis la salle, d'angoisse, on n'en perçoit pas vraiment. On regarde la violence des gestes, on entend la violence des paroles mais on ne la ressent pas. On reste aussi froid que l'éclairage de supermarché choisit par le metteur en scène. Un éclairage blafard qui donne aux comédiens des visages de cire.
La mise en scène de Luc Bondy ne laisse pas place à une montée en puissance. On ne sent pas l'étau qui se ressert, l'angoisse et le danger. On ne ressent pas ce froid et chaud soufflés en alternance. Lorsqu'on rit c'est de bon coeur mais sans scrupule et la dramaturgie de la scène qui suit nous laisse froid.
Du coup, on ne sait plus très bien quoi penser du jeu des acteurs. On se réjouira quand même d'avoir vu sur scène le grand Bruno Ganz et Micha Lescot seul comédien qui ne laisse aucun doute sur la qualité de sa prestation.