SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

21 décembre 2004 2 21 /12 /décembre /2004 20:33

En 1968, Danièle Guenot, 30 ans, mère de jumeau, est professeur de français et latin au lycée. Elle est très proche de ses élèves qu'elle retrouve au café, emmène au ski et avec lesquels elle manifeste. Elle noue une liaison amoureuse consentie avec l'un d'eux.

Librement inspiré de l'affaire Gabrielle Russier qui divisa et bouleversa la France au point qu'interrogé par les journalistes sur le suicide de la professeur, George Pompidou répondit : "Je ne vous dirai pas tout ce que j'ai pensé d'ailleurs sur cette affaire. Ni même ce que j'ai fait. Quant à ce que j'ai ressenti, comme beaucoup, eh bien, comprenne qui voudra ! Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés. C'est de l'Eluard."

Le film fit d'abord scandale mais fut finalement un succès avec près de 6 millions de spectateurs. . André Cayatte présente cette histoire avec sobriété. L' utilisation du récit en voix off du jeune homme interrogé par le réalisateur instaure une distance. Alain Cayatte présente petit à petit avec finesse les humiliations subies, le regard inquisiteur, le jugement d'une partie de la société, l'acharnement de la justice et des parents, mais aussi la surprise de tous en découvrant que ce mineur de 17 ans ressemble déjà à un homme. Le film se fait plus lourd dans les scènes de prison et celles de l'internement.

Ainsi, l'émotion nait de l'interprétation de Bruno Pradal et avant tout de celle d'Annie Girardot, lumineuse et triste. Et de ces mots qu'écrivait Gabrielle Russier deux jours avant sa mort : "Je voudrais qu'au moins ce qui m'arrive serve à quelque chose. Même si ça à l'air d'une catastrophe. Même si ça à l'air décourageant. Même si ça ressemble à une défaite."

Date de sortie : 1971

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