SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 19:05

L'aviateur André Jurieux qui vient de traverser seul l'Atlantique est acclamé par la foule et les médias. Mais il est si déçu de l'absence de celle qu'il aime, Christine de la Chesnaye, qu'il le déclare à la radio. Son ami Octave, pour le consoler, demande à Robert de la Chesnaye, le mari de Christine, d'inviter André à une partie de chasse et une soirée déguisée en son honneur.

Jean Renoir présente un marivaudage dont les héros déploient l'énergie du désespoir. C'est souvent drôle jusqu'au dénouement final.

Il créé des personnages d'une grande liberté dans leurs rapports aux autres. Ainsi, Christine se montre trop familière avec les hommes qui se mèprennent et en tombent amoureux. Les échanges entre tous les personnages sur leurs relations amoureuses, conjugales et adultères sont savoureux. Tout comme ceux des domestiques au sujet de leurs patrons. Renoir dessine ainsi le portrait d'une société de bourgeois et de domestiques totalement irresponsables à la veille de la guerre. Les propos sur les juifs ou les negres, la série de plans fixes sur les chasseurs fusil épaulé, la nationalité de Christine... sont autant de références à l'ambiance de l'époque.

"Dans ce monde, il y a une chose effroyable, c'est que tout le monde à ses raisons." "On est à une époque où tout le monde ment, les prospectus des pharmaciens, les gouvernements, la radio, le cinéma, les journaux. Alors, pourquoi veux tu que nous autres, les simples particuliers, on ne mente pas aussi ?" dit Octave comme pour excuser ses personnages.

Mais ce qui interpelle rapidement c'est la mise en scène de Renoir qui grâce à la profondeur de champs, multiplie les actions en un même plan. Alors que le dialogue se déroule au premier plan, les acteurs de fond de scène deviennent  soudainement au centre de l'action. Le mouvement domine qu'il soit créé par les déplacements de caméras ou par ceux simultanés des comédiens.

Date de sortie : 1939

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