SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

5 juillet 2016 2 05 /07 /juillet /2016 20:13

Après avoir bu et s'être drogué au Korova milk bar,  Alex et sa bande de droogs s'offrent des soirées d'ultra violence.

Dans une ambiance futuriste, Kubrick chorégraphie la violence d'Alex et ses copains sur du Beethoven et du Rossini. Il place son héros au centre, dans une esthétique très travaillée et particulièrement hideuse. Rien n'est laissé au hasard dans ces décors, ces costumes  et ces physiques particuliers.

Dans la deuxième partie, dès qu'Alex est arrêté, Kubrick abandonne les décors futuristes et hideux, pour une ambiance esthétiquement plus réaliste, comme si son héros revenait à la réalité, Pendant son incarcération, Alex se passionne pour la Bible pour les violences qu'elle décrit. Mais, Alex joue au prisonnier modèle pour pouvoir accéder au traitement expérimental Ludovico. Une fois traité le prisonnier pourra retrouver sa liberté promet le gouvernement.

Alex est soumis à des vidéos de scènes violentes et répétées jusqu'à ce que la nausée s'empare de lui. A l'issue du traitement, devant des experts et les autorités, Alex est soumis à une agression physique et à la tentation d'une femme nue. Dans les deux cas, il est pris de nausée, ne pouvant agir, preuve que le traitement a fonctionné. 

Quand Alex retrouve sa liberté il est confronté tour à tour a ses victimes. qui lui font payé ses actes, poussant Alex au suicide. Quand il se réveille à l'hôpital, la presse dénonce le traitement et accuse le gouvernement d'avoir poussé Alex au suicide. On promet de le guérir. Alex retrouve ses pulsions d'autrefois.

"La violence créé la violence" dit le policier alors qu'il vient d'interroger violemment Alex. La violence est sans nul doute le sujet du film. Celle des voyous, de la société et des gouvernants. Sous jacents, les sujets du libre arbitre ("Quand un homme ne peut plus choisir, il cesse d'être un homme."), de la moral (La nausée qui empêche Alex d'agir violemment ne revêt pas un choix moral mais une contrainte physique), la fragilité de nos libertés ("Les gens du peuple renonceront à la liberté pour avoir la paix.") mais aussi la puissance du cinéma ("C'est drôle, les couleurs du monde réel ne paraissent réelles que sur un écran").

Date de sortie : avril 1972

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