La Comédie Française et le metteur en scène Ivan Von Hove adaptent le scénario de Visconti. Les Von Essenbeck, riches industriels allemands, se lient aux nazis pour faire fructifier l'entreprise familiale et s’entretuent dans leur soif de pouvoir.
Ivo Van Hove mêle théâtre et vidéo - en direct ou pré-enregistrée. Il scinde l'espace de jeu en trois parties : à gauche les loges où les comédiens se maquillent et se préparent (la naissance), au centre la scène et l'écran où les évènements se jouent (la vie) et à droite, les cercueils où les victimes de la famille et du nazisme viennent s'allonger (la mort). Chaque personnage suivra ce parcours. La vidéo souligne ce qu'il faut voir, zoom sur ce qui est suggéré, multiplie le nombre de personnages en scène, rappel les faits historiques au cas où ce qui se joue devant nous ne serait pas assez clair.
Von Hove propose une mise en scène qui surjoue la violence déjà portée par l'histoire. Cette violence sur la violence au lieu de porter le propos l'amoindrit en le caricaturant, au bord du grotesque et de l'indécence. Le tout trouvant son apothéose dans la scène finale qui semble condamner le public spectateur n'intervenant pas pour stopper le mal absolu.
Est-ce ces excès qui soulignent la faiblesse des dialogues de Visconti et l'incongruité de faire de Martin, en plus du reste, un pédophile ?
Dans ce déversement d'hystérie, Elsa Lepoivre, impressionnante toujours, Denis Podalydés, Guillaume Gallienne, Eric Genovese, Christophe Montenez, parfaitement effrayant et Eric Genovese demeurent remarquables.